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Publié le 5 janv. 2024 à 13:41
Comment les voitures électriques et le cognac se retrouvent dans une même affaire… L’enquête lancée par la Commission européenne en septembre 2023 sur les subventions massives accordées par Pékin à ses constructeurs de véhicules électriques a de toute évidence irrité la Chine. Même si le lien entre les deux dossiers n’est pas explicitement fait par Pékin, il semble bien que la réponse du berger à la bergère vienne de tomber avec l’annonce, par l’Empire du Milieu, de l’ouverture d’une enquête pour dumping sur les eaux-de-vie de vin exportées par les Européens sur son territoire.
Une décision qui concerne surtout la France au travers des ventes de cognac, mais qui touche bien d’autres spiritueux de la même famille, comme l’Armagnac ou la brandy de Xérès. « La Chine est de loin le marché le plus important pour nous en termes de valeur » , explique le Bureau Interprofessionnel de l’industrie du cognac (BNIC).
Selon le ministère du Commerce chinois, cette décision est la suite d’une plainte déposée en novembre par l’Association chinois des alcools au nom du secteur chinois des eaux-de-vie de vin. « Cette demande contenait des éléments de preuve nécessaires à l’ouverture d’une enquête antidumping en vertu » de la réglementation chinois, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Un an à dix-huit mois d’enquête
L’enquête porte sur des soupçons de dumping entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023, ainsi que sur de potentiels dommages pour le secteur en Chine entre le 1er janvier 2019 et le 30 septembre 2023. Elle doit s’achever avant le 5 janvier 2025 mais pourrait être prolongée de six mois en cas de « circonstances particulières », précise le communiqué.
Pour le BNIC, les allégations chinoises de dumping sont sans fondement. D’ailleurs, souligne l’organisation, les dossiers qui ont abouti en matière portaient sur un dumping de 200 %. Dans le cas présent, la Chine l’estime à 15,8 % sur les « brandies européens. C’est un pourcentage dérisoire », ajoute l’interprofession. Les producteurs de cognac regrettent d’être « pris dans une mécanique qui n’est pas la leur. Si on perdait ce marché, les conséquences seraient immenses pour la région productrice ». Cela étant, les alcools importés représentent à peine 3 % de la consommation totale d’alcool des Chinois .
Le BNIC, qui dit « entretenir les meilleures relations avec les Chinois », espère vivement que « tout se passe au mieux » pour clore cette affaire. A ce stade, aucune preuve n’existe qu’il y ait une quelconque forme de dumping de la part des producteurs de cognac. Les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) obligent le plaignant à prouver la réalité de son accusation.
Ce n’est le premier litige qui oppose Pékin et Bruxelles. Le précédent remonte à 2013 et faisait suite à une plainte de l’Allemagne contre la Chine pour dumping sur les panneaux solaires. L’empire du Milieu s’en était alors pris aux vins européens.
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