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Publié le 12 janv. 2024 à 17:00Mis à jour le 12 janv. 2024 à 17:29
On le savait, l’année 2023 a battu tous les records de chaleur : la température moyenne annuelle de la planète a dépassé de 1,45 °C les niveaux préindustriels (1850-1900), selon les données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publiées ce vendredi, venues confirmer les chiffres de l’observatoire européen Copernicus.
On se rapproche ainsi dangereusement de la limite des +1,5 °C fixée par l’Accord de Paris . « Il est probable à 66 % que la température mondiale moyenne annuelle dépasse de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels pendant au moins une année entre 2023 et 2027 », prévient l’OMM.
Pour Omar Baddour, chef des services de surveillance du climat et d’élaboration des politiques à l’OMM, « si les paramètres d’émissions de gaz à effet de serre restent constants, il faut nous attendre à +1,5 °C de réchauffement chaque année à la fin de la décennie 2040 ».
Phénomène El Nino
Ces records s’expliquent par trois paramètres : le volume des émissions de gaz à effet de serre, le phénomène climatique El Nino qui a débuté au printemps 2023 et l’éruption du volcan Tonga dans l’océan Pacifique, qui remonte à début 2022 mais dont les effets se font encore sentir, notamment du fait de la quantité colossale de vapeur d’eau qui s’en est dégagée. Si cette vapeur tend à refroidir la stratosphère localement, elle produit globalement un effet de serre, d’où la participation au réchauffement climatique.
Il est délicat, y compris pour les scientifiques les plus chevronnés, de déterminer avec précision la part de chacun de ces phénomènes dans le réchauffement global, mais une chose est sûre, l’effet d’El Nino va atteindre son pic en janvier et va se poursuivre jusqu’au printemps 2024. Or c’est généralement après son apogée que le phénomène a le plus d’impact sur les températures , ce qui fait dire aux experts que cette année sera vraisemblablement encore plus chaude que l’année précédente.
Des effets très contrastés
Ce phénomène météorologique complexe touche toutes les régions du monde mais avec des effets très contrastés : « Dans la zone intertropicale, le signal est très direct avec des précipitations intenses et de forts risques d’inondations en Afrique de l’Est. En revanche, en Afrique australe ou au Brésil, ce sont des sécheresses sévères qui sont à craindre », explique Omar Baddour.
Pour limiter le nombre de décès occasionnés par ces événements climatiques extrêmes – pour mémoire, les inondations en Libye suite au passage de l’ouragan Daniel ont causé la mort de plus de 10.000 personnes l’an dernier – des systèmes d’alerte et de mise à l’abri sont progressivement mis en place en coordination avec l’OMM et les organisations de protection civile, mais certains pays manquent encore de moyens.
« Le phénomène El Nino est naturel et va et vient d’une année à l’autre, mais le changement climatique à plus long terme s’intensifie, et ce, sans équivoque, en raison des activités humaines », insiste Celeste Saulo, la nouvelle secrétaire générale de l’OMM depuis le 1er janvier. Une manière de rappeler que les efforts pour baisser les émissions de gaz à effet de serre restent primordiaux pour limiter le réchauffement climatique, quels que soient les phénomènes météorologiques qui viennent s’y rajouter.
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