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Publié le 23 déc. 2023 à 14:23
Pour la première fois, l’omerta, qui était de rigueur, sur les agressions, les exactions, les expulsions arbitraires contre des civils palestiniens de la part de petits groupes de colons extrémistes en Cisjordanie commence à être remise en question. La radio de l’armée israélienne a ainsi reconnu que ces violences avaient presque doublé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, à la suite des massacres commis par le Hamas dans le sud d’Israël. Plus de 200 cas de violences contre des biens et des personnes ont été dénombrés. Yoav Gallant, le ministre de la Défense a pour sa part dénoncé publiquement ces agissements.
Ce changement de ton s’est aussi traduit par le gel des opérations menées par une unité spéciale composée surtout de jeunes colons extrémistes créée il y a trois ans pour « canaliser leur énergie » et les ramener dans le droit chemin. Cette mission a échoué. L’unité est tenue pour responsable de violences notamment contre des campements de bergers palestiniens dans le sud de la Cisjordanie.
Pression internationale
Cette décision est en grande partie le résultat direct d’une vague de condamnations de plus en plus fermes des Etats-Unis et des Européens, notamment de la France. Les Américains ont joint le geste à la parole. Plusieurs dizaines de colons accusés de violences se sont vus interdire de visas pour se rendre aux Etats-Unis.
Washington a également gelé la fourniture de 20.000 fusils de type M-16 de crainte que le ministre de la Sécurité Nationale Itamar Ben Gvir, chef d’un parti d’extrême droite anti-arabe, distribue ces armes à des colons extrémistes en Cisjordanie où résident un demi-million d’Israéliens. La France a elle aussi annoncé des sanctions et pressé l’Union Européenne de faire de même.
Reste à savoir si ces pressions vont avoir un effet. Jusqu’à présent, les extrémistes bénéficiaient d’une quasi-immunité et parfois de la complicité des soldats qui refusaient d’intervenir contre eux. La « 12 » la chaîne de télévision la plus populaire a révélé récemment qu’Itamar Ben Gvir avait donné comme instruction secrète à la police, dont il a la charge, de ne pas arrêter les colons auteurs de violences.
Minimiser le phénomène
Le ministre a ensuite confirmé implicitement l’information et expliqué que la répression devait s’exercer contre « les criminels nationalistes qui veulent tuer des juifs », autrement dit les Palestiniens. Il a enfoncé le clou en qualifiant de « fake news qui portent atteinte à l’Etat d’Israël », les informations sur les violences attribuées à des colons. Petit rappel : Itamar Ben Gvir, avant d’être ministre a été poursuivi pour des déclarations racistes anti-arabes au point qu’il a été exempté de service militaire en raison de son extrémisme.
Benyamin Netanyahou , le Premier ministre a lui aussi tenté jusqu’à présent de minimiser le phénomène en expliquant que les violences n’étaient le fait que « d’une poignée d’extrémistes ». Yoav Gallant, un ancien général a, en revanche, été le premier membre du gouvernement à se démarquer de cette ligne. « Malheureusement, il y a des violences d’extrémistes que nous devons condamner. Israël est un Etat de droit dans lequel, le gouvernement, l’armée, la police et le Shin Beth (le service de sécurité intérieure chargée de la lutte anti-terroriste) ont le monopole de la violence légale », a souligné le ministre de la Défense.
Difficile de prévoir comment cette prise de position va se traduire sur le terrain. Seule certitude : Itamar Ben Gvir, qui a la mainmise sur l’administration civile en Cisjordanie, est bien décidé à freiner toute velléité de répression contre ceux qui le soutiennent.
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