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Publié le 3 janv. 2024 à 14:37
Au fil de ses années au pouvoir, le président chinois Xi Jinping en a fait, depuis 2013, l’un de ses principaux chevaux de bataille : lutter contre la corruption au sein de l’administration et des entreprises. Y compris en portant le fer à l’étranger.
Une chasse aux sorcières souvent critiquées car pour certains analystes elle serait aussi un outil politique utilisé par Xi Jinping pour écarter et faire tomber ses potentiels rivaux.
En dix ans 249 hauts fonctionnaires ont été condamnés
L’année 2023 n’a visiblement pas échappé à la règle. En novembre dernier, sur son site internet, la Commission centrale de contrôle de la discipline (CDDI) du Parti communiste chinois avait ainsi indiqué avoir enquêté sur plus de 114.000 personnes et que sur ce total près de 81.000 avaient fait l’objet de mesures disciplinaires.
Mais si nombre de fonctionnaires régionaux sont régulièrement visés, les rappels à l’ordre n’épargnent pas les très hauts fonctionnaires qui gravitent autour de la tête du parti et de ses instances. Selon le South China Morning Post, 45 officiels de hauts rangs ont été emprisonnés l’an passé. Un nombre record depuis 2013, selon le quotidien de Hong Kong et une hausse de 40 % par rapport aux 32 personnes emprisonnées un an plus tôt.
Au total, en 10 ans, pas moins de 249 fonctionnaires de haut rang sont tombés pour corruption. Et fait nouveau, en 2023, les enquêtes et les sanctions ne visent plus uniquement des personnes en exercice. Sur les 45 personnes inculpées en 2023, 27 avaient pris leur retraite lorsqu’ils ont été visés par une enquête. Et se sont vus parfois reprocher des faits qui remontaient à 10 ou 20 ans. Avant l’arrivée de Xi Jinping à la tête du pays.
La finance, le secteur médical et le sport
Il est vrai qu’en 2023, Pékin a lancé plusieurs campagnes pour lutter contre la corruption. Au printemps, c’est-à-dire peu après le nouvel an lunaire, une série d’inspections ciblant trente entreprises d’Etat , dont cinq institutions financières, a été lancée. Parmi les victimes figure notamment Li Xiaopeng, l’ex-patron de la société étatique China Everbright, spécialisée dans la gestion d’actifs. L’homme, âgé de 64 ans et qui était auparavant le plus haut représentant du Parti communiste chinois (PCC) dans l’entreprise a été arrêté en octobre, quelques jours après avoir été exclu du PCC et de toute fonction publique. Un mois plus tôt c’est Wang Bin, ancien patron du plus gros assureur du pays, China Life, qui était tombé et avait été condamné à la « peine de mort avec sursis », peine généralement commuée en prison à vie. Lui aussi reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin et d’avoir dissimulé de l’argent sur des comptes bancaires à l’étranger.
Cette campagne avait été suivie, quelques mois plus tard par une autre ciblant cette fois-ci le secteur médical. Le quotidien économique Caixin évoquait alors « des efforts sans précédent » et indiquait que début août pas moins de 145 dirigeants d’hôpitaux faisaient l’objet d’une enquête. Soit plus du double que l’année précédente. Parmi eux, An Chongxin, secrétaire du parti à l’hôpital de santé maternelle et infantile du district de la province de Guangdong.
Et le sport n’a pas échappé aux investigateurs chinois. Notamment le football, sport qu’affectionne Xi Jinping qui a répété à plusieurs reprises qu’il espérait voir son pays accueillir et même remporter un jour la coupe du Monde. Au cours du second semestre ce sont ainsi Chen Xuyuan, l’ancien président de la Fédération chinoise de football, Du Zhaocai, ancien chef adjoint de l’Administration générale des sports de Chine et Li Tie l’ancien entraîneur de l’équipe nationale qui se sont ainsi retrouvés accusés et inculpés.
L’armée est aussi ciblée
Et ces chiffres ne prennent pas toujours en compte les enquêtes pour corruption au sein de l’armée chinoise (APL) qui a sa propre structure d’enquête : la Commission militaire centrale (CMC) qui est dirigée par Xi Jinping lui-même.
Le week-end dernier, l’Assemblée populaire nationale, l’organe législatif suprême du pays, a ainsi annoncé le limogeage de neuf généraux. Dont certains étaient d’anciens responsables de hauts rangs de l’armée, comme Li Yuchao, qui était jusqu’alors le commandant de l’unit é gérant les missiles nucléaires et conventionnels de l’APL.
Et l’année 2024 qui démarre pourrait bien s’inscrire dans une certaine continuité. Sur son site, dès les premiers jours de janvier la CDDI a indiqué que plusieurs hautes responsables faisaient l’objet d’une enquête disciplinaire. Dont un directeur général adjoint de China Tobacco, le directeur général adjoint de l’un des principaux fournisseurs d’électricité du Hainan ou bien encore le directeur du bureau statistique du Sichuan.
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