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Selon le commissaire européen au Commerce, les entreprises européennes sont confrontées à un « environnement commercial plus politisé » lié notamment aux lois de sécurité nationale récemment approuvées.
Les entreprises européennes sont « inquiètes » en Chine et s’interrogent sur leur avenir dans ce pays. C’est l’avertissement lancé lundi à Pékin par le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis. En visite pour quatre jours à l’occasion du Dialogue économique et commercial entre la Chine et l’Union européenne (UE), il s’exprimait face aux étudiants de la prestigieuse université Tsinghua de Pékin.
« Les entreprises européennes sont inquiètes de la direction que prend la Chine », a déclaré le commissaire, et « beaucoup d’entre elles s’interrogent sur leur place dans ce pays », en raison d’un « environnement commercial plus politisé ».
Et « cela s’est traduit par une moindre transparence, un accès inégal aux marchés publics, des discriminations sur les normes et exigences en matière de sécurité, ainsi que des exigences en matière de localisation et de transfert de données ».
Le commissaire européen a cité les lois de sécurité nationale récemment approuvées en Chine.
« La nouvelle loi sur les relations étrangères et la nouvelle version de la loi anti-espionnage inquiètent grandement notre communauté d’affaires », a-t-il souligné, car « leur ambiguïté laisse trop de marge d’interprétation ».
Un climat des affaires « de plus en plus ambigu »
Le récent rapport annuel de la Chambre de commerce de l’Union européenne avait lui aussi dressé des conclusions inquiétantes: les entreprises européennes en Chine sont confrontées à un climat des affaires « de plus en plus ambigu » et le « flou » des réglementations les expose à davantage de « risques ». Ce contexte a conduit 11% des entreprises européennes sondées à déplacer leurs investissements actuels hors de Chine, selon la Chambre.
En déplacement à Pékin la semaine dernière, la responsable du numérique de la Commission européenne, Vera Jourova, avait plaidé pour davantage de « clarté » des réglementations locales.
Cette multiplication des contacts entre Bruxelles et Pékin survient alors que l’Union semble hausser le ton vis-à-vis des pratiques commerciales chinoises, dénoncées comme « déloyales » par la présidente Ursula von der Leyen. Cette dernière a annoncé le 13 septembre, dans un discours à Strasbourg, le lancement d’une enquête antisubventions sur les véhicules électriques chinois.
Pékin a dénoncé une mesure « protectionniste » qui aura « un impact négatif sur les relations économiques ».
Lundi, le commissaire Dombrovskis a assuré que la Chine restait attractive pour les investissements des entreprises européennes.
« L’UE et la Chine ont toutes deux énormément bénéficié de leur ouverture au monde », « c’est pourquoi je continuerai de défendre l’ouverture comme une stratégie gagnante sur le long terme ».
Mais désormais les entreprises européennes « se demandent si ce que beaucoup considéraient comme une relation ‘gagnant-gagnant’ au cours des dernières décennies pourrait devenir une dynamique ‘perdant-perdant’ dans les années à venir ».
Un risque de « réputation » sur le dossier de l’Ukraine
Le commissaire européen a également mis en garde la Chine sur un autre dossier pénalisant pour son image: le conflit en Ukraine. Le refus de Pékin de condamner l’invasion russe « nuit à l’image » de la Chine, a-t-il prévenu.
« Il y a (…) un risque en termes de réputation pour la Chine » et cette posture « nuit à l’image du pays, non seulement vis-à-vis des consommateurs européens, mais aussi des entreprises ». « L’intégrité territoriale a toujours été un principe-clé pour la Chine dans la diplomatie internationale » et « la Chine a toujours plaidé pour que chaque pays soit libre de choisir sa propre voie de développement », a-t-il souligné.
« Il est donc très difficile pour nous de comprendre la position de la Chine sur la guerre de la Russie contre l’Ukraine, car elle viole les principes fondamentaux de la Chine », a-t-il déclaré.
La Chine et la Russie se considèrent comme des alliés stratégiques, les deux pays vantant fréquemment leur partenariat « sans limites » et leur coopération économique et militaire. Ils se sont encore rapprochés depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, que la Chine refuse de condamner.
Le président chinois Xi Jinping s’est rendu en Russie en mars, tandis que son homologue Vladimir Poutine est attendu en Chine en octobre.
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