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Publié le 16 déc. 2023 à 8:30
On croyait le modèle économique du charbon voué à l’échec puisque cette énergie est condamnée à disparaître pour préserver le climat. Mais en Inde, le secteur se porte à merveille.
Porté par une demande solide, le cours de Bourse de l’électricien étatique NTPC, qui produit l’essentiel de ses électrons au charbon, a bondi de près de 80 % cette année alors que l’indice de la Bourse indienne n’a gagné « que » 17 %. Même performance pour le groupe minier Coal India, qui a gagné 55 % depuis le 1er janvier dernier, faisant de 2023 l’une des meilleures années de son histoire.
La bonne santé du charbon indien en Bourse est d’autant plus étonnante que les concurrents ont connu, à l’inverse, une mauvaise année. L’indonésien Adaro Energy (-37 %), l’australien Whitehaven (-24 %) et l’américain Peabody (-12 %) ont vu leur valorisation s’effondrer cette année. Les titres China Shenhua (+8,5 %) et China Coal Energy (+8,8 %) ont certes progressé, mais dans une moindre mesure que ceux des deux géants indiens.
Tension sur le marché indien
La performance des groupes indiens s’explique d’abord par une tension plus forte qu’ailleurs sur le marché du charbon. La demande d’électricité au charbon cette année, notamment au troisième trimestre 2023, a été plus forte que d’habitude en raison de précipitations moins abondantes. Cela a entraîné une consommation plus forte liée à la climatisation et un usage plus important des pompes pour l’irrigation des champs.
Dans le même temps, d’autres régions ont connu des inondations, ce qui a réduit la production hydroélectrique. Ce sont donc les centrales à charbon qui ont dû prendre le relais. Cette situation a dopé les résultats des deux acteurs. Coal India, qui représente 80 % des extractions de charbon indiennes, a par exemple vu ses profits bondir de 13 % au deuxième trimestre de son exercice fiscal.
Appétit pour les émergents
Au niveau mondial, les prix du charbon ont certes continué de reculer en 2023 par rapport aux records de 2021 et 2022 , mais ils sont restés à des niveaux plus élevés qu’avant la crise du Covid. Alors que les consommateurs ont rencontré des difficultés pour payer leurs factures, les « producteurs ont profité de solides marges, quand bien même leurs coûts de production ont augmenté », explique l’Agence internationale de l’énergie dans son rapport 2023 sur le charbon.
Les deux géants indiens ont également profité de l’appétit des investisseurs pour la Bourse indienne, plus attrayante que les marchés chinois cette année. Les fonds ou investisseurs étrangers, dont Goldman Sachs, BlackRock, Nippon Life ou Vanguard, ont augmenté leur participation dans ces deux sociétés. Dans un contexte macroéconomique délicat en Europe et aux Etats-Unis, les gérants sont toujours plus nombreux à parier sur les émergents – y compris dans le charbon indien – malgré la montée en puissance des exigences en termes de normes ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) pour les investisseurs institutionnels.
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