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Le 26 avril, Paris et Berlin dévoileront l’organisation industrielle du programme char du futur. On sait déjà que ce projet se décompose en 8 piliers avec une répartition à 50/50 entre la France et l’Allemagne.
Qui croyait encore à un accord entre la France et l’Allemagne sur le char du futur? Ce programme lancé en 2012 (comme celui de l’avion du futur, Scaf) vise à succéder au Leclerc français et au Leopard 2 allemand entre 2040 et 2045. Il aura donc fallu une décennie de « circonvolutions » pour enfin trouver un compromis entre les deux états et leurs industriels.
Le partage des responsabilités et des tâches a été conditionné à l’accord du Scaf, l’avion du futur, dans lequel la France notifie les contrats et Dassault Aviation est maître d’œuvre pour l’avion de combat du futur. Pour le MGCS (Système Principal de Combat Terrestre, abrégé en anglais MGCS pour Main Ground Combat System), nom du programme char du futur, ce sera donc l’Allemagne qui notifiera les contrats aux entreprises allemandes et françaises qui se répartiront les travaux à 50/50.
« C’est un bon accord à la fois pour les états, mais aussi pour les industriels », a indiqué le ministère des Armées.
L’organisation des travaux sera dévoilée le 26 avril par Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense. Ils annonceront les « piliers » du programme, ainsi que les entreprises qui seront à la tête de chacun d’eux. Les contrats devraient être signés en fin d’année.
Si les deux principales entreprises sont Nexter-KNDS pour la France et Rheinmetall pour l’Allemagne, des dizaines d’autres seront impliquées dans le programme. Il y aura de nombreuses PME ou ETI, mais aussi les géants français du secteur comme Thales, Safran ou MBDA.
IA, lasers antidrones, cloud de combat et robots
Le chantier du MGCS sera donc réparti en 8 piliers, contre 7 pour le Scaf. Ils sont dédiés à la plateforme, à l’armement classique (tourelle et canon), à l’armement innovant (lasers antidrones, drones, robots terrestres, munitions télé opérées…), aux systèmes de communications, aux données sur le Cloud, aux capteurs ou à la simulation. Il n’y a pas de piliers « intelligence artificielle » puisque l’IA sera au cœur de tous les éléments du char. Cette implémentation reste toutefois en cours de définition.
« On ne connaît pas encore le potentiel de l’IA dans 15 ans », ajoute le ministère des Armées.
Lors d’un entretien à BFM Business, le général Schill, chef d’État-major de l’armée de Terre, nous avait déjà dévoilé les grandes lignes du char du futur. Il sera bien sûr connecté avec les autres unités non seulement terrestre, mais aussi navale et aérienne pour mieux connaître l’environnement et « pouvoir décider plus vite que l’adversaire ». Connecté à un Cloud de combat, le char du futur tirera aussi profit de la robotique.
« La robotique aérienne est déjà en pleine expansion, on le voit dans différents conflits. La robotique terrestre revêt des défis technologiques encore supérieurs compte tenu de la rudesse du terrain », nous expliquait le général Schill.
L’Italie en 3e partenaire ?
Le budget total du programme n’a pas encore été défini avec précision. Depuis 2017, les différentes études réalisées représentent environ 30 millions d’euros. Dans la loi de programmation militaire 2024-2030, un budget de 500 millions d’euros a été prévu pour le MGCS. Dans la phase 1A, qui vise à mettre au point un prédémonstrateur, la France et l’Allemagne devront se répartir un montant « non défini » qui sera supérieur à 100 millions d’euros.
D’autres pays pourraient rejoindre le binôme franco-allemand. Avec le groupe de défense Leonardo, l’Italie se montre intéressée par le programme et occupe actuellement un poste d’observateur. Le constructeur italien a par ailleurs noué avec KNDS une « alliance stratégique » en vue de « créer un véritable groupe européen de défense ».
En plus de l’Italie, les Pays-Bas ont récemment réaffirmé leur intérêt pour participer au programme char du futur. Depuis 2020, les Néerlandais disent vouloir rejoindre la France et l’Allemagne.
« Les Pays-Bas cherchent à adhérer à ce programme », annonçait en décembre dernier le ministère de la Défense néerlandais.
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