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Le char franco-allemand du futur n’est pas mort assurent la France et l’Allemagne après l’annonce d’un projet parallèle financé par l’Europe dans lequel Berlin s’est associée à l’Italie, l’Espagne et la Suède.
Jamais, depuis son lancement en 2017, le MGCS (Main ground combat system) n’a fait autant parler de lui, mais aussi du char qui doit être produit par une collaboration franco-allemande pour remplacer en 2040 les Leclerc et les Leopard 2. Un programme estimé à 100 milliards d’euros.
Ce n’est pas tant la nécessité du programme ou la capacité des industriels (KDNS et Rheinmetall) à créer un blindé du futur qui pose question, mais la volonté politique de l’Allemagne et de la France à mener ce projet en commun.
Un coup de canif dans le contrat
Depuis 6 ans, ce projet patine. Il vient de déraper à la suite d’un article paru dans le magazine économique allemand Handelsblatt. En parallèle du MGCS, Berlin s’est associé à l’Italie, la Suède et l’Espagne pour développer un successeur au Léopard 2 avec un financement européen dans le cadre du programme « Future Main Battle Tank » (FMBT). Cette annonce, perçue comme un coup de canif dans le contrat, va-t-elle définitivement enterrer le MGCS.
« Non! », répondent d’une même voix le ministre français des Armées Sébastien Lecornu et Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense qui dédramatisent la création de cette nouvelle alliance.
« Il ne s’agit pas d’un programme visant à développer un successeur au Léopard 2, mais d’un projet de recherche amont disposant d’un budget très limité de 30 millions d’euros », relativise une source proche du ministère des Armées.
Ce montant est alloué dans le cadre du Fonds européen de défense (FED), un destiné à financer la recherche et le développement de programmes industriels dans le domaine de la défense. Adopté en 2021, il est doté d’une enveloppe de 7,9 milliards d’euros pour la période budgétaire 2021-2027.
« Les deux projets se complètent »
Boris Pistorius tente également d’éteindre l’incendie. Dans les colonnes du Süddeutsche Zeitung, il précise que le MGCS consiste à « développer l’un des systèmes de chars de combat les plus modernes et les plus puissants du futur » tandis que le FMBT .
« Le fait qu’il y ait simultanément une initiative de la Commission européenne ne fait pas obstacle à notre projet franco-allemand. Bien au contraire. Les deux projets se complètent », affirme le ministre allemand.
Pourquoi la France, n’est-elle donc pas impliquée dans le programme européen? Sur ce point, aucune explication officielle n’a encore été donnée. La France a-t-elle refusé d’y participer comme le rapporte La Tribune ou l’Allemagne a-t-elle mis son veto à la participation d’entreprises françaises, dont Thales, comme le soutient le Süddeutsche Zeitung?
Pour le ministère des Armées, la priorité est de poursuivre les discussions sur le MGCS. Sébastien Lecornu recevra Boris Pistorius le 22 septembre à Évreux, la base aérienne qui accueille l’escadron franco-allemand.
Intérêts des Armées et compétences industrielles
Une démarche qui reste complexe. En plus de définir un char qui réponde au besoins des deux armées, un équilibre est à trouver entre les industriels impliqués, KNDS et Rheinmetall qui sont donc à la fois concurrents et partenaires.
« Ces négociations sont menées avec le souci de préserver les intérêts de nos Armées et nos compétences industrielles : la coopération est un moyen pour réduire les coûts, pas un objectif en soi », nous précise le ministère des Armées.
Paris proposerait désormais de faire entrer l’Italien Leonardo dans le programme MGCS. Cet industriel est également impliqué dans l’FMBT avec le Suédois Saab et les Allemands Rheimetall et Krauss-Maffei Wegmann, l’unité allemande de KNDS. Leonardo est aussi partenaire dans le programme britannique Tempest, concurrent du Scaf (Système de combat aérien du futur).
Cette complexité industrielle pose question pour bâtir une Europe de la défense efficace et équilibrée.
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