[ad_1]
Le Premier ministre, Gabriel Attal, est en déplacement au Canada pour rencontrer son homologue Justin Trudeau. Il devrait notamment évoquer ensemble le Ceta, ce jeudi 11 avril, alors que le Sénat a récemment rejeté la loi de ratification de ce traité de libre-échange.
Gabriel Attal s’est envolé mercredi 10 avril pour le Canada. Le Premier ministre français doit y rencontrer son homologue Justin Trudeau pour discuter francophonie mais aussi commerce, alors que le Sénat a rejeté le 21 mars dernier le Comprehensive economic and trade agreement, plus connu sous l’acronyme Ceta.
Cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, signé en octobre 2016 et entré en vigueur à titre provisoire le 21 septembre 2017, est favorable à l’économie française, selon le gouvernement. Gabriel Attal ne fait d’ailleurs pas le déplacement seul. Cinq ministres l’accompagnent, dont celui délégué au Commerce extérieur et à la Francophonie, Franck Riester, et celui en charge de l’Industrie et de l’Energie, Roland Lescure.
Dans la délégation française, figurent aussi des représentants de filières « directement bénéficiaires du Ceta et mobilisés pour le défendre », a fait savoir Matignon. Aucune signature de contrat n’est toutefois prévue pendant les deux jours et demi de présence sur place de Gabriel Attal.
Hausse des exportations de vin et fromage
Le Ceta aurait contribué à doper les exportations de la France ces dernières années. Les chiffres mis en avant par le gouvernement tendent en tout cas à le démontrer. Entre 2017 et 2023, les exportations françaises à destination du Canada ont progressé de 33%, passant de 3,2 à 4,2 milliards d’euros.
Après la colère des agriculteurs, qui a secoué l’Hexagone en début d’année, le ministère des Affaires étrangères souligne que l’excédent commercial des filières agricoles et alimentaires a été mutiplié par trois entre 2017 et 2023, passant de 196 à 578 millions d’euros. Plus précisément, les exportations de vin et spiritueux vers le Canada ont grimpé de 24% et celles de fromage de 60%, selon une note de la Direction générale du Trésor.
Toutefois, ce pays reste un petit marché pour l’agriculture française. Il ne représente que 3% de nos exportations totales de vins et spiritueux, souligne Marianne, alors que cette catégorie de produits est la plus exportée vers le Canada.
En outre, certaines filières pourraient pâtir du Ceta. Les éléveurs français craignent par exemple que les importations de viande de rouge canadienne exercent une pression à la baisse sur leurs revenus.
Bénéfique pour les secteurs des cosmétiques, de la sidérurgie et les textiles
Le Ceta appuierait aussi le développement de l’industrie tricolore. Entre 2017 et 2023, les exportations de produits pharmaceutiques vers le Canada ont augmenté de 20% et celles de produits chimiques et cosmétiques de 46%. Mieux, les exportations de produits sidérurgiques ont bondi de 106% et celles des textiles et des chaussures de 142%.
Mais les échanges commerciaux entre la France et le Canada ne montrent pas une évolution linéaire. Entre 2017 et 2023, par exemple, la France a enregistré cinq années d’excédent commercial avec le pays à la feuille d’érable. Mais elle a aussi connu deux années de déficit, en 2021 (-295 millions d’euros) et 2023 (-23 millions d’euros).
L’effet Ceta difficile à évaluer
À l’inverse, en 2015, l’excédent commercial atteignait déjà 478 millions d’euros, toujours selon la Direction générale du Trésor, alors que le Ceta n’était pas encore entré en vigueur (à titre provisoire).
Difficile donc encore d’évaluer pleinement l’effet de cet accord sur l’économie française. Le traité de libre-échange, mis en péril par le vote des sénateurs, doit à présent revenir devant l’Assemblée nationale, qui peut avoir le dernier mot.
Mais le gouvernement n’est pas pressé de voir les députés se prononcer à nouveau sur le projet de loi de ratification du Ceta. Il entend attendre que les élections européennes du 9 juin soient passées. Car selon lui, « ce sujet nécessite un temps de débat apaisé ».
[ad_2]
Source link