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Dans une interview au Journal du Dimanche, le président de l’organisation patronale exhorte le gouvernement à ne pas remettre en cause les baisses prévues d’impôts pour les entreprises.
L’heure n’est pas vraiment à l’optimisme pour le Medef. Dans un entretien accordé au JDD ce dimanche 31 mars, Patrick Martin, le président de l’organisation patronale estime que « le creusement du déficit reflète très exactement le ralentissement économique », « c’est très préoccupant », selon lui.
Tous les voyants sont au rouge: « la TVA produit moins de recettes, signe d’une baisse de la consommation, idem pour l’impôt sur les sociétés, symptôme de la crise du secteur de la construction notamment ».
Si le ralentissement de l’activité accélère le creusement du déficit public, Patrick Martin exhorte le gouvernement à innover en termes de mesures d’économies. Il faut selon lui aller « chercher des économies, mais au bon endroit, c’est-à-dire sur les dépenses de fonctionnement des fonctions publiques ».
Inquiétude sur la suppression de la CVAE
Et évidemment, épargner les entreprises et leur compétitivité. Sur ce point, le patron des patrons s’interroge sur les déclarations de l’exécutif: « ne pas augmenter les impôts, ça n’exclut pas de diminuer les aides », craint-il.
Patrick Martin redoute également une remise en cause des baisses prévues, notamment des impôts de production, pour des questions budgétaires.
« Nous sommes inquiets de ce que nous entendons ici et là », dit-il. « La CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) devait être supprimée intégralement en 2023. Puis on nous a annoncé que ce serait étalé sur 2023-2024. Puis qu’elle s’éteindrait progressivement d’ici 2027 ».
Selon lui, « une nouvelle remise en cause » du calendrier de suppression de cet impôt « entamerait la confiance qu’on peut placer dans la parole de l’Etat ». « La remise en cause de la suppression de la CVAE qui pèse massivement sur l’industrie contribuerait à accentuer le risque de décrochage par rapport à nos compétiteurs », a encore affirmé Patrick Martin dimanche.
TVA sociale
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est néanmoins refusé en début de semaine à toute hausse d’impôts, confirmant même mardi la suppression prévue de la CVAE et des baisses d’impôts pour certains ménages.
Autre sujet d’inquiétude, l’idée de Bruno Le Maire de transférer une partie des charges qui pèsent sur les salaires vers la TVA afin d’augmenter le salaire net, soit un retour de la TVA sociale.
« Les entreprises françaises supportent encore à ce jour 60 milliards d’impôts de production de plus et autant en charges sociales que la moyenne des entreprises européennes. Si l’on veut être compétitif et attractif, c’est à cela qu’il faut s’attaquer », explique-t-il.
Et de juger « illogique et même inéquitable » que les entreprises « supportent l’essentiel du coût de la protection sociale française ».
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