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Appât du gain, manque d’intérêt pour les épreuves ou fuite face à un Paris qui va devenir invivable… Les arguments sont nombreux pour quitter la capitale au moment des Jeux olympiques. Et donc mettre son logement en location.
Les Jeux olympiques de 2024, bamboche ou calvaire pour les Parisiens dans un an? Attirés par la flambée promise des locations, nombre de propriétaires entendent louer et fuir, tandis que les plus modestes font preuve d’un enthousiasme mitigé, notamment en raison du prix jugé élevé des billets. « J’aime rien, j’suis Parisien ». A un an des premiers JO dans la capitale depuis un siècle, le slogan de ce t-shirt à succès semble leur aller à merveille.
« J’essaierai de partir de Paris à tout prix parce que ça risque d’être blindé et je ne suis pas sûre de regarder », dit ainsi Juliette Mollard, une ingénieure de 27 ans croisée par l’AFP dans le centre de Paris.
Et si Carl Chedal-Anglay, assistant galeriste de 29 ans, voit lui les JO « toujours d’un bon oeil » car ils « rassemblent et apportent de nouvelles infrastructures », Frédéric Bertinet, autre commerçant âgé de 48 ans, craint « que le centre de Paris ne soit un peu invivable ». « La plupart des Parisiens vont sortir de Paris », prédit Nathaniel Bruneau, maître-nageur de 39 ans qui entend bien profiter de l’aubaine représentée par les 10 millions de visiteurs attendus, Jeux paralympiques inclus.
« Le louer à 800 euros la nuit »
Propriétaire sur le canal Saint-Martin, ce professeur de natation s’est déjà réfugié chez sa mère jusqu’en octobre, histoire de conclure une première vague de locations sur Airbnb dès 2023 et ainsi être crédité de commentaires positifs pour l’été suivant. Objectif: « Le louer à 800 euros la nuit », soit quatre fois le prix actuel d’un bien déjà « pris d’assaut », espère le nageur. Il n’est pas le seul à suivre ce plan. Même s’il a « rêvé des JO à Paris », un jeune propriétaire ayant requis l’anonymat, près de la gare du Nord, préfère louer sur la plateforme américaine, pour trois voire quatre fois les tarifs habituels du quartier, et ainsi « faire un grand voyage à l’autre bout du monde » avec sa petite amie.
Adriana Herani, 38 ans, leur amie et voisine à Barbès (XVIIIe), compte aussi « louer et partir télétravailler au Brésil ». « C’est compliqué d’avoir des places », explique cette employée de l’industrie nucléaire. Cette course à la location en vue de la Coupe du monde de rugby en septembre, puis des JO, devient « très problématique » dans un immeuble de Saint-Denis situé tout près du Stade de France, affirme Sarah Zaanoun, qui vient de le quitter pour Marseille.
« Petit à petit, les habitants sont devenus minoritaires » et il « n’y a plus que des gens de passage », déplore cette monteuse dans l’audiovisuel de 42 ans.
Contacté par l’AFP, Airbnb relève que « l’opportunité » qu’ont les Parisiens de « compléter leurs revenus » a aussi pour effet bénéfique « d’augmenter considérablement la capacité d’accueil en Ile-de-France ». Et selon un sondage commandé par le cabinet Deloitte, « 20% des Franciliens envisagent d’ouvrir leur porte pour la première fois » pendant les JO, ce qui « pourrait contribuer à réguler le marché », affirme encore la plateforme de location.
Hausse de 85% du prix des locations
Quant à l’augmentation des prix des locations, elle devrait être en moyenne de 85% par rapport à 2022, selon Airbnb qui se base sur l’étude de Deloitte. Cet effet JO vient taquiner les agences traditionnelles. Sur une vingtaine de remises en location anticipées à l’été 2024, Anne Avisse, responsable d’une agence L’Adresse dans le XVe arrondissement, estime avoir « trois-quatre clients qui préfèrent attendre les JO avant de remettre leur bien en location longue durée ».
Pour assister au spectacle aussi, il est question d’argent. Pauline Cherprenet, une infirmière de 23 ans qui habite Clamart (Hauts-de-Seine), aurait aimé voir les épreuves de natation, qu’elle a pratiquée à haut niveau. Mais à 200 euros, « les places étaient trop chères », dit-elle, regrettant l’absence « de prix (spécifiques) pour les Franciliens ». « Dégoûté » par l’addition, Grégory a « abandonné la dizaine de places » obtenues lors de la première phase de vente et n’a « même pas envie de regarder à la télé ». « Je vais partir », affirme ce commercial de 46 ans.
Il reste toutefois des indéfectibles enthousiastes. Tel Philippe Tedo, volontaire de la mairie de Paris qui a participé à tous les grands événements sportifs dans la capitale depuis la candidature olympique, en 2016. « J’aime ces ambiances particulières où le public vibre », savoure déjà cet ingénieur automobile qui sera également juge d’athlétisme au Stade de France. « Les JO, je ne les verrai qu’une seule fois à Paris », s’impatiente l’homme de 57 ans.
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