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Publié le 25 juil. 2023 à 18:57
Le conseil des ministres européens de l’Agriculture, qui s’est tenu mardi à Bruxelles, a mis à jour les divergences des Vingt-Sept sur la demande des pays de l’Est de prolonger, à nouveau, le blocage de la commercialisation de céréales ukrainiennes sur leurs sols.
La Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie demandent à étendre l’embargo jusqu’à la fin de l’année et ont fait part de leurs inquiétudes pour leurs marchés agricoles aux ministres lors de la réunion.
Ces restrictions commerciales avaient été décidées par l’UE pour protéger les agriculteurs de ces cinq pays qui font face à une surabondance de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens, responsable d’une chute des prix mettant en danger leurs exploitations agricoles.
Menace polonaise
A l’origine, elles devaient prendre fin le 5 juin, mais elles ont été prolongées jusqu’au 15 septembre . « Soit la Commission européenne accepte d’élaborer une réglementation commune qui prolonge cette interdiction, soit nous le ferons nous-mêmes », a carrément menacé, il y a quelques jours, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Les agriculteurs polonais réclament aussi l’extension des restrictions à d’autres denrées alimentaires comme certains fruits.
Mardi, Janusz Wojciechowski, le commissaire européen à l’Agriculture, a renvoyé la décision à la rentrée. « Nous ferons le point en septembre avant l’expiration des mesures provisoires », a-t-il dit aux journalistes. Pour l’heure, soulignant « l’ampleur du problème », il a chiffré à 13 milliards d’euros le montant des importations par l’UE de denrées agroalimentaires depuis la guerre en Ukraine, soit « une augmentation de 6 milliards dont 5 milliards directement importés dans les cinq pays » en question.
Une aide aux coûts de transport
Le commissaire a cependant dit qu’il proposerait à la Commission de mettre en place une aide au coût du transport pour les pays de transit, jugeant la situation « urgente ». « Il faut aider ces pays, sinon à un moment donné cela coûtera moins cher d’acheter des céréales de Russie que de payer des céréales ukrainiennes transportées par les pays de transit », a-t-il pointé.
Le débat sur le sujet s’est tenu à huis clos lors du Conseil. Les Etats membres « sont partagés, certains sont nettement contre, d’autres ne se sont pas exprimés », a reconnu Luis Planas Puchades, le ministre de l’Agriculture en Espagne, pays qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE.
Ce traitement spécial des pays de l’Est est notamment contesté par la France et l’Allemagne, alors qu’ils ont déjà reçu quelque 156 millions d’aides européennes, a relevé Marc Fesneau, ministre français de l’Agriculture, devant la presse, avant le début du Conseil.
« Inacceptable »
« Nous sommes solidaires de la Pologne : nous sommes prêts à l’aider financièrement, nous disposons pour cela de mécanismes d’aide appropriés. Ce qui est inacceptable, c’est qu’on résolve des problèmes électoraux sur le dos de l’Ukraine », a estimé de son côté le ministre allemand Cem Özdemir, en référence aux élections polonaises de fin 2023.
Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jugé « inacceptable et franchement anti-européenne » l’éventualité d’une prolongation des restrictions. La suspension par la Russie de l’accord sur les céréales de la mer Noire complique encore plus la situation, poussant l’Ukraine à trouver des voies alternatives pour ses exportations.
La Lituanie a notamment proposé que les ports de la Baltique soient utilisés. « Nous avons proposé à la partie polonaise un plan d’action pour s’assurer que les céréales ne resteront pas en Pologne et pour encourager un système de traçabilité », a expliqué le ministre lituanien, Kestutis Navickas.
Les exportations de Kiev sont par ailleurs menacées par des frappes russes ciblant ses infrastructures portuaires pour paralyser une voie permettant aux céréales d’atteindre les marchés mondiaux.
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