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Publié le 18 sept. 2023 à 12:52Mis à jour le 18 sept. 2023 à 20:12
La tension s’exacerbe autour des céréales ukrainiennes. Le conflit a connu une nouvelle escalade après que Kiev a annoncé le lancement de poursuites contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie auprès de l’Organisation mondiale du commerce, au sujet de leur blocage de produits agricoles ukrainiens.
Le vice-ministre ukrainien du Développement économique, du Commerce et de l’Agriculture Taras Kachka a indiqué à « Politico » que Kiev allait « entamer une procédure » dès ce lundi.
Décision unilatérale
Ces trois pays sont vent debout contre la Commission européenne qui a mis fin, vendredi, à l’interdiction de l’importation de céréales ukrainiennes en Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie et Bulgarie. Ils ont carrément décidé unilatéralement de la maintenir, violant le droit européen.
Mise en place en avril, la mesure, qui avait fait l’objet d’une prolongation, visait à protéger les agriculteurs de ces pays submergés de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens, responsables, selon eux, d’une chute des prix mettant en danger leurs exploitations agricoles.
La Commission a décidé de mettre fin à l’interdiction en échange de la mise en place par Kiev d’un « plan d’action » visant à éviter des envolées de volumes de grains, qui doit être mis en place sous trente jours.
Dans l’intervalle, des mesures visant à contrôler les exportations de céréales doivent être établies pour éviter toute distorsion du marché dans les Etats de l’UE voisins.
La crédibilité de Bruxelles
Aux yeux de Kiev, pour qui l’exportation de céréales est capitale, la désobéissance des trois pays de l’Est est inexcusable. Taras Kachka n’a pas hésité à dire publiquement que cette rébellion minait la crédibilité de la parole commerciale de Bruxelles.
« C’est une déclaration de méfiance totale à l’égard de la Commission européenne », a-t-il fait valoir, parlant d’une « préoccupation systémique : savoir si les partenaires commerciaux internationaux peuvent avoir confiance (dans le fait) que Bruxelles parle au nom de l’UE ».
« Solidarité à temps partiel »
Justement réunis à Bruxelles lundi, les ministres européens de l’Agriculture ont condamné l’attitude des trois pays de l’Est. « C’est une solidarité à temps partiel, a estimé le ministre allemand Cem Oezdemir. S’ils en ont envie, ils font preuve de solidarité, sinon ils ne le font pas. »
Le Français Marc Fesneau a appelé la Commission à agir « de toute urgence et avec fermeté ». « Nous n’avons rien à dire de particulier à ce stade, nous sommes en train d’analyser les mesures d’interdiction », a déclaré un porte-parole de la Commission aux journalistes, assurant « travailler de manière constructive » pour « faire en sorte que le système annoncé vendredi fonctionne ».
Raisons politiques
Si, manifestement, les trois pays récalcitrants ne croient pas aux engagements de Kiev, d’autres motivations, purement politiques, expliqueraient leurs réactions ulcérées.
Le gouvernement de droite polonais soigne ses agriculteurs, dont le poids électoral sera déterminant lors des législatives du 15 octobre prochain. Varsovie a ainsi indiqué lundi soir qu’elle maintenait son embargo en dépit de la plainte déposée par Kiev à l’OMC. « Nous maintenons notre position, nous pensons qu’elle est juste, elle est aussi le résultat d’une analyse économique et des pouvoirs qui découlent du droit communautaire et international », a déclaré Piotr Müller, le porte-parole du gouvernement polonais.
La Hongrie est pour sa part en conflit ouvert avec Bruxelles depuis des mois, qui bloque plusieurs milliards de subventions destinées à Budapest en raison d’atteintes à l’Etat de droit. Pologne et Hongrie sont même allées jusqu’à prononcer des interdictions supplémentaires sur la farine et les aliments pour animaux ukrainiens pour la première, et sur vingt-cinq produits dont la viande pour la seconde.
Rétorsion de l’Ukraine
En Slovaquie, les élections législatives du 30 septembre prochain s’annoncent agitées. Le parti SMER de l’ancien Premier ministre Robert Fico, en tête dans les sondages, s’est engagé à suspendre l’aide militaire à l’Ukraine et a critiqué les sanctions contre la Russie.
L’escalade pourrait ne pas s’arrêter là. L’Ukraine menace désormais d’interdire l’importation de fruits et légumes en provenance de Varsovie et de voitures en provenance de Hongrie…
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