[ad_1]
Publié le 18 juil. 2023 à 11:00
Les portes de Casino sont grandes ouvertes pour le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Le trio Moez-Alexandre Zouari, Xavier Niel et Matthieu Pigasse a renoncé dimanche soir à la présentation d’une offre sur le distributeur stéphanois en détresse.
C’est le plan Kretinsky qui a été examiné ce lundi, d’abord par le comité ad hoc du groupe Casino, qui rassemble les administrateurs indépendants sous la houlette de l’ex-patron de Peugeot Frédéric Saint-Geours, puis à Bercy par les créanciers et le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Le conseil d’administration du groupe que dirige Jean-Charles Naouri a ensuite acté que la conciliation se poursuivra avec la seule proposition en lice.
Six classes de créanciers
Daniel Kretinsky et son associé Marc Ladreit de Lacharrière doivent encore franchir quelques étapes avant de prendre le contrôle du groupe. Les deux hommes d’affaires, actionnaires de Casino et qui agissent de concert, doivent avant tout obtenir l’accord formel des créanciers. Ils ont déjà rallié Attestor, un maillon clé du dossier, ainsi les investisseurs Davidson Kempner et Farallon, qui penchaient dans un premier temps pour l’offre rivale.
Ces fonds pèsent lourd dans plusieurs classes de créanciers. Il y en a six au total. Les repreneurs doivent obtenir en théorie l’accord des deux tiers des porteurs de dette. Les « non sécurisés », qui perdront tout ou presque, seront les plus rétifs. La loi permet toutefois de forcer la main de ceux qui rechignent quand plusieurs classes ont donné leur accord. Un proche du dossier affirme que les banques françaises qui financent l’exploitation opérationnelle des magasins suivront la restructuration.
Hypers, supers et entrepôts
Cette étape franchie, Casino et Daniel Kretinsky devront ensuite affiner le plan d’affaires du groupe. Chacun a construit le sien. Ils convergent, mais des sujets restent à traiter. Au final, c’est la direction qui présente la synthèse. Les hypermarchés Géant et les supermarchés Casino perdent beaucoup d’argent. Il faudra déterminer s’il convient d’en vendre un peu plus que les 180 déjà promis à Intermarché .
En toile de fond, c’est la pérennité de tous les emplois du siège de Saint-Etienne (2.500) qui est en jeu. Le candidat à la reprise garantit l’emploi. Il mise aussi sur les créations de postes liées à l’ouverture de nouveaux points de vente de proximité. L’Etat sera sourcilleux sur cette question.
Les fournisseurs devront aussi être traités. La direction de Casino affirme qu’ils sont tous payés avec des délais de 45 à 60 jours. Le retour vers les 30 jours serait apprécié. Hervé Daudin, le patron des achats de Casino, a vu l’Association nationale des industries alimentaires la semaine passée pour rassurer les industriels.
Investissements étrangers
Le travail d’ajustage des plans et des conditions financières conduira jusqu’à l’échéance du 27 juillet fixée par les conciliateurs. Cela peut aller plus vite. L’offre de Daniel Kretinsky étant inconditionnelle, il n’y aura pas de temps perdu dans des vérifications comptables additionnelles. Le mois d’août sera consacré par les avocats à la rédaction des accords. La conciliation devrait se transformer en sauvegarde accélérée pour contraindre les derniers créanciers qui ne suivraient pas.
Daniel Kretinsky et le fonds Attestor doivent également passer l’épreuve du contrôle des investissements étrangers. Leur offre doit aussi obtenir de façon officielle la dérogation que l’Autorité des marchés financiers accorde à ceux qui sauvent une entreprise en grandes difficultés financières : ils ne devront pas lancer une OPA pour prendre le contrôle.
Avec ce calendrier, le passage de témoin entre Jean-Charles Naouri et les nouveaux propriétaires de Casino est prévu pour la fin de l’année ou le premier trimestre 2024.
[ad_2]
Source link