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(BFM Bourse) – Le distributeur a publié un chiffre d’affaires en nette progression au troisième trimestre et au-dessus des attentes bien que lesté par le Brésil. Les objectifs pour 2023 sont confirmés.
Carrefour a de quoi positiver ce jeudi. Au sein d’un torrent de publications d’entreprises à décortiquer pour le marché, le distributeur se distingue, prenant la première place du CAC 40 (si on exclut Worldline qui avait plongé de 59% la veille) avec une hausse de 4,6% vers 10h.
En dépit des craintes sur le pouvoir d’achat des ménages, la société dirigée par Alexandre Bompard a livré une activité solide au troisième trimestre.
Le chiffre d’affaires s’établit à 23,63 milliards d’euros, en hausse de 9% en données comparables et de 6,9% à taux de changes constants. Sur son périmètre français, le distributeur a dégagé des revenus de 10,8 milliards d’euros en progression de 4,3% à nombre de magasins comparables.
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Selon TP ICAP Midcap, le consensus FactSet des analystes attendait des revenus nettement plus bas, de 22,73 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe et de 10,73 milliards pour la France.
Oddo BHF juge dans son ensemble « de bonne facture » la publication.
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Les marques distributeurs en force
L’inflation des prix alimentaires a beau se tasser (ce qui ne soutient plus artificiellement les ventes des distributeurs), le pouvoir d’achat des ménages continue de faire face à des pressions continues.
Mais Carrefour dispose de leviers pour soutenir sa dynamique commerciale dans ce contexte. Conformément à son plan stratégique, la société accélère dans les marques de distributeur.
Comme le soulignait récemment HSBC, ces marques constituent de véritables armes stratégiques pour le groupe. Elles apportent des bénéfices « en termes de différenciation et de fidélisation et constituent des outils clés pour améliorer l’image de la marque et du prix. Elles offrent une marge de manœuvre beaucoup plus importante pour réduire les prix, alors que les marques nationales ont besoin de temps pour se rattraper », développait la banque.
« Les produits à marque Carrefour continuent de capter une clientèle toujours plus nombreuse ; ils représentent plus de 35% des ventes alimentaires sur le trimestre, en progression de +3 points sur un an. Cette progression rapide conforte le groupe dans son ambition d’atteindre 40% de son chiffre d’affaires alimentaire en marque propre à horizon 2026 », a déclaré sur ce point Carrefour, mercredi soir.
A noter que le Brésil continue de pénaliser les revenus de l’entreprise, avec une baisse de 3,7% en données comparables sur le trimestre. Le pays lusitanophone connaît une déflation des prix alimentaires depuis le mois d’août. Par ailleurs Carrefour a, dans ce pays, passé d’importants coûts ces derniers mois pour intégrer Grupo Big qu’il a racheté l’an passé, coûts qui incluent notamment des conversions de magasins.
Confiance sur la fin de l’année
A l’issue de ce troisième trimestre, Carrefour assure aborder « avec confiance » la fin d’année, anticipant « une poursuite des tendances actuelles ». Le distributeur a confirmé viser cette année une croissance de son résultat brut d’exploitation (Ebitda), de son résultat opérationnel courant de son cash-flow libre.
« A ce stade, nous considérons que la dynamique commerciale est satisfaisante, bien que l’inflation alimentaire ait ralenti depuis plusieurs mois et les volumes soient soumis à une pression croissante, même si la baisse est encore contenue. Le principal enjeu tient au fait que la baisse de l’inflation alimentaire, qui se concrétise en Europe, n’aboutisse pas à une déflation (comme au Brésil) mais seulement à un ralentissement marqué de la hausse, observée à la fin de 2022 et au premier trimestre 2023 », décortique Oddo BHF.
Les efforts du groupe pour soigner ses parts de marché, sa rentabilité et son cash ont conduit plusieurs bureaux d’études à se montrer plus optimiste sur l’action ces derniers mois, comme Morgan Stanley et HSBC.
« Le mantra éprouvé de Carrefour, qui consiste à investir dans les prix, la perception et la qualité, devrait continuer à l’aider à gagner des parts de marché dans ses principales zones géographiques (France, Espagne, Brésil) », soulignait mi-octobre le bureau d’études indépendant AlphaValue.
« La France, pays très concurrentiel, se distingue particulièrement par les gains continus de parts de marché de Carrefour au cours des six derniers trimestres, malgré la recherche par les consommateurs de produits moins chers et de formats à prix réduits », poursuivait-il.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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