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Publié le 12 déc. 2023 à 12:44Mis à jour le 12 déc. 2023 à 12:45
Serait-ce la magie de Noël qui opère ? Pour remercier la serviabilité de son facteur ou l’aide de son pompier, les usagers sont incités à faire des dons avec l’achat d’un calendrier de la nouvelle année. Mais cette tradition soulève des interrogations. Petit guide explicatif auprès des professionnels concernés, afin d’être certain de donner aux bonnes personnes et de savoir où cela est réinvesti.
Les calendriers de La Poste : un 13e mois pour les facteurs
Certains le réclament dès novembre, d’autres ne le prennent pas et font un simple don à leur facteur… « La vente des calendriers est essentielle pour nous, confie une jeune factrice du Sud-ouest. C’est une belle preuve de confiance et de reconnaissance que les clients nous offrent, surtout pendant les fêtes où c’est une période chargée pour nous. »
Souvent plébiscités par les personnes âgées, le calendrier de La Poste et les dons qu’il génère sont un véritable coup de pouce financier pour les facteurs et les factrices. Sur le marché, quatre sociétés d’édition vendent les almanachs du facteur, Oberthur en tête. « Sur les quelque 10 millions de calendriers vendus chaque année, on a 35 % du marché pour un chiffre d’affaires de 4 à 5 millions d’euros », explique le directeur général Christophe Rault.
Les facteurs achètent individuellement leurs calendriers auprès des éditeurs. Au moment de la vente auprès des clients, quelques règles doivent être respectées. « Officiellement, les facteurs doivent les vendre en dehors de leur tournée et de leurs heures de travail, mais dans les faits certains ne le font pas », confesse Emmanuel Cottin, secrétaire général du syndicat CGT des services postaux de Paris. Dans son bureau de poste du Sud-ouest, la factrice confirme également qu’aucun employé ne respecte cette règle, « on fonctionne plutôt avec le ‘pas vu, pas pris’ ». Les sanctions ? Une indemnisation auprès de La Poste ou un blâme.
Un marché opaque mais essentiel pour certains employés
10 €, 20 €, 50 €… Les dons sont plus ou moins généreux en fonction des territoires, et de la proximité entre l’usager et son facteur. « Pour l’instant, j’ai vendu une centaine de calendriers et récolté près de 1.300 € : à la fin du mois, j’aurais constitué quasiment un treizième mois de salaire », se réjouit la factrice. Ni déclarés, ni défiscalisés, ces dons vont directement dans la poche du facteur, ce que déplore Emmanuel Cottin : « C’est assez opaque comme marché, on préférerait l’octroi d’un véritable treizième mois pour tous, ce serait plus équitable. »
A savoir également, les intérimaires, « qui couvrent près d’un quart des tournées en France », n’ont pas le droit d’en vendre. Une économie parallèle se met alors en place : « Si des clients de la tournée d’un intérimaire souhaitent des calendriers, je les lui vends au prix où je les ai achetés et comme ça, il peut les revendre de son côté, explique la factrice. On s’arrange toujours dans les bureaux pour que tout le monde puisse en profiter, toucher un peu d’argent, et par la même occasion satisfaire les clients qui le souhaitent. »
Derrière cet « usage toléré par l’administration fiscale », aux dires du patron d’Oberthur, les étrennes de Noël pour les facteurs restent une véritable bouffée d’air financier. « Moi ça me permet de faire mes cadeaux de Noël, de mettre de côté… », explique la factrice. « Les salaires à La Poste sont parmi les plus bas du pays, rappelle le secrétaire général du syndicat. Le salaire médian est de 1.700 € brut, personnellement je touche 1.540 € après 20 ans d’ancienneté ».
Chez les pompiers, des dons pour la caserne et les orphelins
« C’est 5 minutes de parenthèse qui font chaud au coeur et donnent le sourire ». Pour ce jeune pompier de la région parisienne, le moment de la vente des calendriers est « une sorte de rituel, un moment attendu par les citoyens qui le demandent même lors d’intervention ».
A la différence de La Poste, les dons collectés par les sapeurs-pompiers (SP) sont à destination des amicales, « des associations dans chaque caserne, tenues par ses sapeurs-pompiers bénévoles et qui organisent tous les ans la vente de leur propre calendrier », explique Frédéric Monchy, président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels (SNSPP).
Ces dons récoltés permettent alors d’améliorer la qualité de vie des soldats du feu dans leur caserne, « par exemple faire garder les enfants quand les collègues sont d’astreintes ou améliorer les repas durant les gardes ». Une partie des dons est reversée à l’OEuvre des pupilles, pour les orphelins. « Les dons récoltés sont super importants pour nous car ils permettent d’améliorer notre vie au quotidien à la caserne », insiste le président du SNSPP.
Des dons défiscalisés
En tenue mais hors intervention, les pompiers vendent les calendriers en dehors de l’activité opérationnelle, sur leur temps de repos ou après leur journée de travail. Habituellement, la vente se déroule de mi-novembre à fin décembre. « Bien évidemment on ne se marche pas les uns sur les autres, il y a des secteurs sur le territoire des casernes qui sont attribués à chaque sapeur-pompier. »
Concernant le montant des dons, « il est très variable en fonction des zones territoriales de chaque caserne, mais aussi du contexte économique compliqué, qui parfois contraint les gens à donner moins ». Le jeune pompier de Paris, lui, tente de dégager une tendance : « La moyenne des dons de ma caserne est à 8 €, des gens vont nous donner un billet de 20 € mais d’autres une pièce de 2 €, de ce fait on peut difficilement estimer une hausse ou une baisse des dons. »
Contrairement aux dons faits aux facteurs, ceux pour les pompiers sont défiscalisés : « les sapeurs-pompiers donnent une souche et dans les calendriers vous retrouvez un formulaire pour déclarer le don. »
« Forcément la générosité de la population est en lien avec le service rendu à la population locale, ajoute le président du SNSPP. Je serais tenté de dire qu’au fin fond des départements ruraux, les gens sont plus généreux avec les pompiers, qu’ils ne peuvent l’être dans certains territoires plus urbanisés, car plus éloignés des SP. »
Au fait, ce don, souvent non déclaré, est-il légal ? Rassurez-vous, que cela soit aux pompiers ou aux facteurs, l’usager a le droit de faire un don. Et pour rappel, le montant en est libre et il est donc interdit aux vendeurs de réclamer une somme précise.
Eboueurs : attention aux arnaques !
Depuis 1955, un arrêté préfectoral interdit aux agents municipaux, dont les éboueurs ou égoutiers, de participer aux étrennes à Paris. ‘Cette interdiction vaut également pour les employés des sociétés privées assurant la collecte des déchets pour le compte de la Ville de Paris’, rappelle la mairie. Toutefois, certaines communes autorisent toujours cette vente, notamment Bordeaux.
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