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(BFM Bourse) – Les cours du cacao s’envolent à des niveaux historiques, en raison de mauvaises récoltes dans les principaux pays producteurs.
Vous trouvez que le prix en rayon de votre tablette de chocolat préférée s’est emballé? Que le passage à la caisse est plus amer que doux? Ce n’est pas qu’une sensation. Le cours du cacao, qui est la matière première principale de vos plaisirs chocolatés, évolue à des cours inédits depuis 50 ans à New York et à Londres.
Au dernier pointage, le contrat à terme sur la tonne de cacao à New York a franchi la barre des 6.000 dollars, battant au passage son plus haut niveau depuis 1977 à 5.379 dollars. Outre-Manche, la tonne se paye près de 5.000 livres sterling. La tonne de cacao a donc vu son prix doubler en l’espace d’un an et demi.
Evidemment, cela ne signifie pas que les prix du chocolat augmentent d’une telle ampleur sur un an, puisqu’au-delà de la matière première d’autres coûts dont l’inflation est probablement moins élevée (transport, transformation, emballage, distribution, marketing, etc.) entrent en ligne de compte dans le prix final des tablettes.
A quelques mois de Pâques, comment alors expliquer cet emballement des cours? La hausse des prix s’explique par les tensions sur la production alors qu’en parallèle la demande est de plus en plus importante.
Une offre inférieure à la demande
Depuis plusieurs mois, les récoltes ne suivent plus en Côte d’Ivoire et au Ghana, les principaux producteurs de cacao, en raison de conditions climatiques peu propices.
« Ce qui est à l’origine de tout cela [perturbations sur l’offre], c’est le phénomène El Niño qui sévit actuellement. Il affecte vraiment les cultures », a déclaré David Branch, vice-président principal du Wells Fargo Agri-Food Institute, cité par CNBC.
Le phénomène climatique El Niño se traduit par une hausse de la température à la surface de l’eau, provoque des épisodes de chaleur et de sécheresse dans la région d’Afrique de l’Ouest. Alors que le cacao reste une culture précaire qui a besoin de nombreuses conditions optimales pour prospérer, notamment des températures constantes ou une protection contre le vent.
En plus des conditions métrologiques précaires, des maladies viennent perturber l’offre en cacao, notamment le virus du swollen shoot, ou virus de l’œdème des pousses du cacaoyer. Cette maladie affecte les champs de cacaotiers au Ghana et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest qui cultivent cette plante, explique le National Institues of Heath. Cet institut ajoute que les tentatives pour développer des variétés résistantes depuis la découverte de la maladie en 1936 ont été peu fructueuses.
Et si ces phénomènes ne suffisaient pas, la production de la Côte d’Ivoire devrait être inférieure de 100.000 tonnes aux ventes contractuelles, explique Bloomberg. Dans ce contexte, ce pays qui représente plus de 40% de la production mondiale devra utiliser les réserves de la prochaine récolte pour honorer les ventes effectuées précédemment à des prix inférieurs.
« C’est la troisième année consécutive que l’offre de cacao est insuffisante, et la situation ne devrait pas s’améliorer dans un avenir proche », avance de son côté à CNBC Sergey Chetvertakov, principal analyste de recherche pour les marchés du cacao et du sucre chez S&P Global.
Sur la saison 2022-2023 qui s’est achevée en septembre, l’International cocoa organization (ICO) a chiffré ce déficit de marché à 100.000 tonnes.
Une tonne à 7.000 dollars?
A côté, les consommateurs sont toujours plus friands de douceurs cacaotées. Cette matière agricole est en effet la base pour de nombreux produits de consommation courante. Sa pâte permet de produire des tablettes ou des bonbons tandis que sa poudre est utilisée pour les arômes dans les glaces ou les pâtes à tartiner.
Ces tensions entre l’offre et la demande se matérialisent donc sur les cours. Citée par Bloomberg, Judy Ganes, présidente de J. Ganes Consulting, explique que la pénurie de fèves physiques entraîne des achats de type « panique », les entreprises essayant de bloquer les contrats à terme afin de se protéger contre les fluctuations de prix.
Les analystes de Citigroup s’attendent donc à ce que le prix de la tonne poursuit son envolée. « Les prix pourraient rester élevés jusqu’au second semestre 2025 et même dépasser la barre des 7.000 dollars si les perspectives de production en Afrique de l’Ouest restent sombres », ont-ils détaillé dans une note citée par Bloomberg.
En rayon, la facture est bien évidemment salée. Les prix des chocolats ont augmenté de 11 % au cours de l’année écoulée, selon la base de données de renseignements sur les consommateurs NielsenIQ, à partir de données compilées jusqu’au 27 janvier. « Les prix du chocolat n’ont jamais été aussi élevés depuis des années », a target= »_blank » href= »https://www.cnbc.com/2024/02/14/valentines-day-chocolate-prices-higher-as-cocoa-shortfall-spikes.html »>a déclaré à CNBC un représentant de NielsenIQ .
Le cacao n’est pas la seule matière à subir des coups de chaud. Le sucre qui entre aussi dans la fabrication des précieuses douceurs cacaotées n’est pas en reste. Le prix de la matière première devrait progresser de 20 % en 2024, le marché mondial est appelé à être déficitaire au cours de la prochaine saison, selon un récent sondage réalisé par Reuters auprès de 12 négociants et analystes.
Là aussi les conditions climatiques jouent sur l’offre en sucre. Les vagues de chaleur en Asie ont pesé sur les récoltes notamment en Inde qui n’est autre que le premier producteur mondial de sucre et le deuxième exportateur après le Brésil. Le gouvernement indien a souhaité calmer la hausse des prix en appliquant une série de restrictions aux exportations.
« Le marché du sucre reste sous pression. Il n’est pas sain de compter sur une seule source d’approvisionnement, et le Brésil Centre-Sud ne peut pas sauver le marché à lui seul. Sans croissance en Inde, la production mondiale de sucre en 2024/2025 est susceptible de chuter », a déclaré à Reuters la société de négoce et de services de chaîne d’approvisionnement Czarnikow.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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