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La flambée des cours du cacao attise toutes les convoitises. En l’espace d’un an, les prix ont doublé pour atteindre des niveaux historiques. Dans ce contexte, les hedge funds sont bien décidés à en tirer profit, au point qu’ils n’ont jamais autant spéculé sur « l’or brun ».
Selon les données de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le gendarme américain des marchés à terme de matières premières, ils ont accumulé plus 8,7 milliards de dollars de positions sur les marchés à terme de Londres et de New York.
Depuis près d’un an, l’ingrédient de base du chocolat a atteint de nouveaux sommets historiques. A Londres, la tonne de fèves s’est traitée jusqu’à 4.757 livres sterling. Sur le marché à terme de New York, elle est montée à plus de 6.000 dollars, dépassant le dernier record historique de 1977.
« Cabosses noires »
L’explosion des cours s’explique avant tout par de mauvaises conditions météorologiques dans les deux principaux pays producteurs que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana. A eux deux, ils pèsent 60 % de l’offre mondiale, mais leur production a été sérieusement endommagée cette année.
L’an dernier, des pluies diluviennes ont favorisé le développement de maladie, et les cas de « cabosse noire » (liés à la pourriture) se sont multipliés dans les plantations. Cette année, un temps sec lié au phénomène climatique El Niño et un fort harmattan, vent du nord-est, risque de dégrader encore un peu plus les rendements.
Le marché se dirige vers une troisième année d’affilée de déficit. La production ivoirienne devrait passer de 2,18 millions de tonnes à 1,75 million. Au Ghana, la récolte devrait être 25 % inférieure à la saison précédente. Au total, ces pertes représentent 11 % de la demande mondiale de cacao.
Pénuries
Du côté du marché physique, les pénuries sont déjà une réalité. Au Ghana, les transformateurs de cacao ont dû régulièrement mettre à l’arrêt leurs usines, faute de fèves à broyer. Il s’agit du géant Cargill, mais aussi des producteurs locaux Cocoa Processing et Niche Cocoa.
« La question clé, et aussi la plus difficile, est de savoir jusqu’où les prix du cacao peuvent monter, expliquent les analystes d’ING. Ils devraient finir par atteindre des niveaux tels que nous commencions à observer une destruction significative de la demande. C’est déjà un peu le cas, mais ce n’est manifestement pas suffisant pour rééquilibrer le marché et apaiser les craintes de pénurie. »
Volatilité
Si les hedge funds ne sont pas la cause principale de l’explosion des cours, leurs positions sont désormais si importantes qu’ils peuvent accentuer la volatilité et créer des mouvements de prix extrêmes, difficile à gérer pour les acteurs de la filière.
Pour les planteurs ivoiriens, la hausse des prix tarde à arriver. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont opté pour un système de marché administré. Les planteurs perçoivent le prix « bord champ », qui est fixé tous les ans par les gouvernements.
Ce système permet de protéger les agriculteurs contre la baisse des prix, mais les empêche de profiter de toute hausse immédiate. Actuellement, les planteurs ghanéens touchent entre 1.800 et 1.900 dollars par tonne, et leurs homologues ivoiriens autour de 1.600 dollars.
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