[ad_1]
(BFM Bourse) – Le CAC 40 a réalisé en 2023 une année faste, contrairement aux petites valeurs qui ont été laissées sur le bas-côté de la hausse. Les small caps n’ont pas dit leur dernier mot et le réveil de ce compartiment pourrait passer par un retour de la liquidité, selon Euroland Corporate.
L’an dernier, l’indice phare de la Bourse de Paris a réalisé un très bon millésime en bouclant avec une hausse de 16,52%. Durant cette année faste, le CAC 40 a franchi à de multiples reprises ses plus hauts historiques en séance (avec un record à 7.653,99 points le 14 décembre) et en clôture (7.596,1 points le 15 décembre).
À lire aussi
Les petites et moyennes capitalisations, quant à elles, n’ont pas participé à la fête. Elles ont encore nettement souffert de la comparaison avec leurs homologues de plus grande taille, puisque le CAC Mid&Small a dégagé des gains faméliques de 1,4% sur 2023. Pis encore, l’indice phare des petites et moyennes capitalisations Euronext Growth a encore terminé un exercice boursier en territoire négatif, avec une baisse de 10,3% en 2023. Ce recul avait même atteint 24,8% en 2022.
Le sommeil des small caps
Dans un précédent article, nous avions décrit les raisons qui expliquent la sous-performance de cet univers de la Bourse de Paris. Parmi elles, ces valeurs sont très sensibles aux taux d’intérêt à court terme. Or, l’année 2023 a été marquée par un resserrement rapide et violent des conditions de crédit, ce qui a fragilisé certaines entreprises de cet univers.
« Ainsi, tout resserrement des politiques monétaires et hausse des taux directeurs auront un impact négatif sur la capacité de financement de ces entreprises car le coût du capital des petites capitalisations augmente beaucoup plus rapidement que celui des grandes capitalisations, ce qui réduit leur capacité bénéficiaire relative », explique Quantalys Par ailleurs, le contexte macroéconomique a aussi fragilisé ces petites et moyennes entreprises aux reins moins solides que les grandes entreprises, considérées comme des paquebots résistants aux tempêtes.
Les coupables seraient donc vite trouvés. Un autre élément, plus caractéristique à cet univers d’investissement est aussi venu jouer les trouble-fête: le manque de liquidité. « Autre indicateur à prendre en compte avant d’investir sur les small caps: la liquidité dans les marchés. En effet, la performance relative des small caps est étroitement liée à la liquidité. Or, les banques centrales sont passées d’une politique d’injection de liquidités et d’expansion de leur bilan à un assèchement de cette liquidité », rappelle également Quantalys.
L’an dernier, cette baisse de la liquidité a été significative sur les small caps. En 2023, les volumes ont chuté d’environ 24% sur l’indice CAC Mid&Small, et même de 40% sur Euronext Growth, selon les données relevées par Euroland Corporate. « Sur Euronext Growth, les capitaux échangés sont même passés de 12,1 milliards d’euros en 2022, à 7,2 milliards d’euros en 2023 », note Nisa Benaddi associée chez Euroland Corporate.
Le cocktail idéal pour un réveil
Or, pour atteindre « ce graal » de la liquidité, les planètes doivent être alignées. Un des paramètres majeurs pour apporter de la liquidité sur un titre est la taille du flottant, c’est à dire la part du capital d’une entreprise disponible en Bourse, explique Nisa Benaddi. En pourcentage, en dessous de 25% de flottant, la liquidité d’une small caps « est souvent peu significative », tandis qu’en valeur c’est le montant qu’il sera possible de traiter qui fera référence, précise la spécialiste. « Disposer d’un flottant de 2 millions d’euros ou de 20 millions d’euros n’a pas le même effet » sur la liquidité d’un titre, poursuit-elle.
Outre la taille du flottant, le nominal de l’action peut contribuer à animer une action. Et plus le prix de l’action est bas, plus il attire une catégorie « d’investisseurs susceptibles d’intervenir régulièrement sur l’action », avance Nisa Benaddi.
« Le modèle des penny stock est illustratif du propos. En dessous de 1 euro, les actions peuvent devenir la cible de robots, associés à des investisseurs en recherche d’une rapide plus-value. Ces deux facteurs génèrent très souvent un volume anormalement élevé compte tenu de la taille de la capitalisation boursière, souvent accompagnée d’une forte volatilité sur l’action », explique la spécialiste. Mais sans aller jusqu’à une telle extrémité, un cours de Bourse de quelques euros est toujours perçu comme plus accessible que le titre Financière Moncey qui reste en tête, année après année, des actions les plus chères de la Bourse de Paris.
Tout aussi important, la communication avec ses actionnaires et encore plus s’il est diversifié. Selon Euroland Corporate, une entreprise de taille modeste a tout intérêt à « bénéficier d’un actionnariat équilibré, entre des actionnaires institutionnels et des particuliers, lesquels ont tendance à intervenir régulièrement et directement sur le marché, là où les professionnels négocient plus couramment des blocs d’actions dans le cadre d’opérations de gré à gré ».
L’intermédiaire financier cite l’exemple d’une entreprise qui aurait tendance à privilégier les « augmentations de capital par voie de placement privé, sans intégrer les particuliers », au risque de froisser ses actionnaires individuels et de dissuader de nouveaux de venir au capital.
Attention à l’origine de la liquidité
Une communication régulière contribue aussi à une meilleure liquidité sur un titre. Euroland Corporate constate que des volumes importants sont traditionnellement observés à l’ocacasion des publications d’une société, « d’où l’intérêt de ne pas se contenter de communiquer uniquement dans le cadre des publications obligatoires », mais de le faire au fil de l’eau.
« Si la liquidité est le graal recherché par les small caps cotées, il faut toutefois distinguer la liquidité permettant de rendre le marché efficient, de la liquidité de chimère constatée sur pléthores de sociétés abreuvées aux instruments dilutifs. La liquidité optimale est celle permettant de créer les conditions d’une véritable création de valeur en bourse », conclut Nisa Benaddi.
L’effet janvier – qui veut que les petites capitalisations surperforment les poids lourds de la cote lors du premier mois de l’année – va-t-il soutenir ce réveil tant attendu des small et mid caps? Pour l’instant, l’euphorie tant attendue n’est pas encore perceptible. Ce compartiment de valeurs reste en effet encalminé contrairement aux premiers jours de 2023. Depuis le début d’année, l’indice CAC Mid&Small cède 1,6%*, contre une hausse de 6,5% sur les deux premières semaines de 2023. Et du côté d’Euronext Growth, le constat est identique, avec un indice qui recule de 1,2% alors qu’il était gagnant de 5,3% à la même période de 2023.
* variations arrêtées à la clôture de la séance du 11 janvier 2024.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
[ad_2]
Source link