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(BFM Bourse) – Les huit dernières valeurs arrivées dans l’indice parisien ont connu des fortunes diverses depuis la date de leur intégration. Ce qui vient rappeler qu’une entrée sur le CAC 40 peut très bien se faire à un moment où le titre a déjà connu son zénith boursier.
Edenred est venu donner un petit coup de jeune au CAC 40. Société indépendante depuis 2010, le spécialiste des solutions de paiement dans le monde du travail, a connu une magnifique ascension boursière, avec une progression de 136% (*) en cinq ans.
La société dirigée par Bertrand Dumazy peut-elle encore grimper plus haut maintenant qu’elle a rejoint l’élite de la Bourse de Paris? Si les analyses sont optimistes, l’histoire récente plaide pour une certaine prudence.
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Comme le montre l’infographie ci-dessous, sur les huit dernières valeurs à avoir rejoint l’indice, de STMicroelecronics en septembre 2017 à Eurofins quatre ans plus tard, la moitié évolue en hausse par rapport à son cours précédent la séance de son entrée dans l’indice phare de la place parisienne, et quatre en baisse, avec en plus une nuance à apporter pour Thales (voire plus bas). Précisons que nous avons évidemment exclu Stellantis, qui a pris la place de PSA début 2021, et Euroapi, issu d’une scission de Sanofi, qui n’est que très brièvement resté sur le CAC 40 pour des raisons techniques, l’indice comptant alors 41 valeurs.
Parfois plus un malheur qu’une bénédiction
« L’entrée dans le CAC 40 ne garantit pas un beau parcours boursier. L’action, en rejoignant le CAC 40, est alors soumise à des logiques indicielles, qui peuvent, lors de cycles de hausses, entraîner une progression du titre déconnectée des fondamentaux. Mais à l’inverse, lorsque le cycle se retourne, la baisse peut être très sévère pour le titre. C’est parfois une bénédiction en période de progression boursière et une malédiction en période de repli », développe Frédéric Rozier, gérant chez Mirabaud France.
« Le risque lors de l’intégration dans le CAC 40 est de faire entrer des actions qui se sont à leur pic boursier ou proches de ce pic, avec des bonnes nouvelles qui sont déjà derrière nous et une valorisation déjà tendue. Cela est souvent le cas des valeurs industrielles, qui peuvent rentrer alors que leur activité se situe sur le haut du cycle économique », complète l’expert.
« Il y a eu à boire et manger, mais on se souvient de parcours difficiles, avec le cas, par exemple, de Vallourec », souligne le gérant. Vallourec avait rejoint le CAC 40 fin 2006, porté par une hausse de 160% sur cette année. L’action est alors proche de son plus haut historique. Le spécialiste des tubes sortira ensuite de l’indice en juin 2014, avec un cours divisé par plus de 3.
Hermès, le parcours brillant de mille feux
Dans le cas des huit exemples récents les destins boursiers sont donc variés. L’essor d’Hermès est impressionnant (+244%). Comme LVMH, le groupe de luxe a connu une croissance à toute épreuve ces dernières années, repoussant chaque année les débats sur sa valorisation, qui existaient déjà lors de son entrée sur le CAC 40 en juin 2018. Le luxe est devenu le secteur clef de la Bourse de Paris au point d’attirer l’américain Coty pour une double cotation. Bank of America apprécie toujours la valeur qui fait partie de ses titres favoris dans l’univers du luxe.
STMicroelectronics (+169%) a notamment été soutenu par l’essor des véhicules électriques, très consommateurs en semi-conducteurs, et par sa bonne exécution. Une qualité dont fait également preuve Dassault Systèmes (+57,4% depuis septembre 2018). L’éditeur de logiciels professionnels est situé sur le créneau porteur de la conception et fabrication assistée par ordinateur, avec le développement de la numérisation de l’industrie, et une diversification vers la santé et les sciences de la vie. Comme Hermès, sa valorisation reste un sujet de débat récurrent.
Thales (+26%) constitue un cas un peu à part. Le groupe de technologies et de défense a longtemps évolué sous le cours qui l’avait vu rejoindre le CAC 40 en juin 2019. Notamment parce que le groupe avait émis un avertissement sur ses ventes quelques mois plus tard. Mais comme pour l’ensemble des titres du secteur de la défense, l’éclatement de la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Ce conflit a ramené dans le radar des marchés ce secteur qui avait été auparavant délaissé en grande partie par les investisseurs ESG (environnement, social, et gouvernance, les critères extra-financiers) et les opérateurs ont anticipé des hausses de commandes pour ces groupes. Thales a signé l’an passé la plus forte hausse du CAC 40 (+59%).
Les récents difficultés de Teleperformance
Arrivé sur le CAC 40 en mars 2020, Worldline (-32,3%) a surtout connu une année 2021 compliquée avec notamment une journée investisseurs difficile et mal reçue par le marché. C’est aussi fin 2021 que le groupe de paiements a connu un important mouvement de « derating » (une dépréciation des multiples boursiers). Ce qui a été causé par un problème de perception de la part du marché, qui redoute que les acteurs traditionnels du paiement (comme Worldline mais aussi l’italien Nexi) subissent d’importants pertes de parts de marché de la part de nouveaux acteurs comme le néerlandais Adyen. Bien que ces craintes ne se soient pas matérialisées, cette perception de marché a du mal à disparaître.
Les problèmes de Teleperformance (-28,8% depuis juin lors de son arrivée sur l’indice) sont plus récents. Fin 2022, la société a pâti d’une polémique ESG et social avec au cœur du sujet les conditions de travail d’employés en Colombie. Une communication transparente et réussie au marché lui a permis de revenir à son cours antérieur à cet épisode en début d’année. Mais ensuite son titre a replongé, pénalisé par des publications inférieures aux attentes en matière de croissance, l’annonce d’une acquisition de grande ampleur (le luxembourgeois Majorel pour un total de 3 milliards d’euros) pas forcément bien reçue par le marché, avec un peu de dilution à la clef, Teleperformance prévoyant en partie de payer ce rachat en titres. Mais aussi par des craintes que l’émergence de l’IA générative, personnifiée par les robots conversationnels comme ChatGPT, vienne bouleverser le modèle d’activité de la société.
Le plongeon d’Eurofins
Alstom (+34,3% depuis son entrée en septembre 2020) semblait lui avoir des atouts pour raconter une belle histoire boursière, avec une thématique porteuse, celle de la croissance du ferroviaire, mode de transport par essence propice à la transition énergétique. Mais le rachat de Bombardier Transport, finalisé début 2021, a réservé quelques mauvaises surprises. L’intégration de cette acquisition, qui a permis de renforcer Alstom face au mastodonte chinois CRRC en lui apportant des complémentarités en termes de produits et de géographies, s’est faite dans la douleur pour Alstom, le groupe héritant de plusieurs contrats avec des difficultés d’exécution. Ce qui a pesé sur sa rentabilité et l’avait notamment contraint à investir massivement pour remettre d’équerre les projets difficiles de la société québécoise. Au premier semestre de son exercice 2021-2022, Alstom avait ainsi brûlé 1,46 milliard d’euros de cash-flow libre. La société a néanmoins quelque peu renversé la vapeur, avec une belle série de hausses en mai.
Eurofins semble illustrer parfaitement le cas de la valeur arrivée sur le CAC 40 au « mauvais » moment. Le laboratoire d’analyses pharmaceutiques, alimentaires et de l’environnement, entre dans l’indice en septembre 2021. Le titre est alors quasiment à son plus haut historique. Sauf qu’Eurofins bénéficiait alors d’une croissance forte et portée par la demande pour sa large gamme de produits et tests essentiels à la gestion du Covid-19. Avec la fin de la pandémie et la normalisation de la situation sanitaire ce vent porteur a évidemment fini par perdre sa puissance. Depuis, le virage de l’après-Covid n’est guère évident à négocier, tout du moins sur le plan boursier. Les résultats 2022 (et les prévisions pour 2023) ont par exemple constitué une source de déception pour les analystes, et le marché avait fortement sanctionné ces comptes annuels.
(*) Tous les cours et les variations ont été arrêtées dans la matinée de vendredi
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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