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(BFM Bourse) – Le conseil scientifique d’Euronext se réunira le 7 décembre pour statuer sur la composition de l’indice phare de la Bourse de Paris. Alstom ou Worldline semblent menacés tandis qu’Accor paraît bien placé pour faire son retour.
Se dirige-t-on vers un grand ménage d’automne pour le CAC 40? Comme chaque trimestre, le conseil scientifique d’Euronext, l’opérateur de la Bourse de Paris, se réunira jeudi 7 décembre pour statuer sur la composition de l’indice phare de la place parisienne.
Dans tous les cas, la décision du conseil scientifique ne devrait pas constituer une révolution copernicienne pour l’avenir du CAC 40. « Les modifications dans la composition du CAC 40 ne devraient pas avoir d’influence majeure dans l’évolution de l’indice. Tout simplement car les plus petites capitalisations du CAC 40, qui concernent donc les nouvelles entrées, représentent une très faible pondération dans la construction de l’indice », explique Pascal Quiry, professeur de finance à HEC et co-auteur de la lettre Vernimmen.
Reste qu’identifier les valeurs susceptibles de quitter ou de rejoindre l’indice n’est pas dénué d’intérêt, puisque théoriquement, les nouveaux venus bénéficient de flux acheteurs liés à la gestion passive. Les gérants de fonds indiciels (ETF) doivent en effet modifier leur portefeuille, de sorte à continuer de répliquer le CAC 40.
Rappelons que le conseil scientifique d’Euronext, pour décider de l’entrée ou de la sortie de l’indice, se base sur deux classements des valeurs parisiennes: le poids en termes de capitalisation boursière flottante et les volumes d’échanges. Si ces classements servent de support au conseil scientifique, ils ne constituent pas pour autant des critères exclusifs.
« Il est plus ou moins admis que le conseil scientifique d’Euronext, au-delà des critères techniques, peut prendre en compte d’autres enjeux, comme la diversité sectorielle du CAC 40 », explique Pascal Quiry.
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Alstom et Worldline comme suspects idéaux
Après la sortie de Vivendi en juin dernier au bénéfice d’Edenred, aucun candidat à un départ de l’indice ne semblait franchement se distinguer. Jusqu’au mois d’octobre, durant lequel Alstom (-37,58%) et Worldline (-59%) ont connu des plongeons sur une séance inédits ou presque. Et sur l’ensemble de l’année, 2023, le premier affiche une chute de 48,3% et le second un repli de 58,75%. Certes, Teleperformance accuse une baisse guère éloignée de celle d’Alstom (-42,5%), mais sa capitalisation boursière demeure nettement plus élevée que celle de l’équipementier ferroviaire (8,2 milliards d’euros contre 4,5 milliards pour Alstom et 4,26 milliards pour Worldline).
Alstom a émis un lourd avertissement sur son cash avant d’ouvrir, mi-novembre, la porte à une potentielle augmentation de capital pour préserver sa note de crédit, possibilité que le groupe refusait d’envisager auparavant. De son côté, Worldline a, le mois dernier, abaissé ses objectifs annuels et mis de côté ses cibles de moyen terme tout en publiant une croissance inférieure aux attentes. Ce qui a constitué un sérieux revers auprès d’un marché qui avait déjà affiché son désamour, ces dernières années, pour le secteur des paiements.
Comme l’ont souligné nos confrères de L’Agefi, avec ces lourdes chutes, les deux groupes voient leur statut de pensionnaires du CAC 40 être menacé. D’après le média financier, les deux valeurs constituaient de très loin les deux pondérations les plus faibles de l’indice à la clôture du 16 novembre dernier.
Et leurs capitalisations boursières sont désormais inférieures à bon nombre de sociétés logées au sein du CAC Next 20, sorte d’antichambre du CAC 40.
Reste donc, à savoir si le conseil scientifique d’Euronext patientera ou décidera de sortir une des deux valeurs voire les deux à la fois. « Historiquement, il est arrivé plusieurs fois au conseil scientifique de sortir deux ou trois valeurs du CAC 40. Cela pourrait donc se reproduire cette fois ou à une autre occasion », souligne Pascal Quiry.
Notons toutefois que Worldline possède un atout: le groupe demeure l’un des rares représentants du secteur technologique au sein du CAC 40. Et les remplaçants potentiels manquent un peu à l’appel. Au sein du CAC Next 20, Soitec et Ubisoft peuvent prétendre à ce statut de valeur technologique. Mais le parcours boursier de Soitec (+6% depuis le début de l’année) n’est pas flamboyant et Ubisoft affiche une capitalisation (3,3 milliards d’euros) inférieure à celle de Worldline.
Le beau parcours boursier d’Accor
Si Alstom et Worldline apparaissent donc comme les groupes les plus menacés du CAC 40, quels groupes pourraient au contraire rejoindre l’indice parisien?
Comme nous l’avions noté dans un précédent article, une valeur du CAC Next 20 affiche un récent parcours boursier qui pourrait attirer l’attention du conseil scientifique d’Euronext: Accor. Le groupe hôtelier gagne 39% depuis le début de l’année. La société dirigée par Sébastien Bazin a surfé sur la reprise du tourisme, relevé à plusieurs reprises ses perspectives annuelles, tenu une journée investisseurs qui a été considérée comme réussie par les analystes, vu sa note de crédit relevée par les agences, et a annoncé des rachats d’actions. Beaucoup de bonnes cases ont donc été cochées. Par ailleurs, sa capitalisation boursière de plus de 8,6 milliards d’euros, avec un flottant de 75%, semble suffisante pour intégrer le CAC 40. Ou plutôt le réintégrer puisqu’Accor avait quitté l’indice en septembre 2020, remplacé par… Alstom.
En dehors d’Accor, il est plus difficile de distinguer des candidats. Sodexo, qui avait lui quitté le CAC 40 en juin 2020, gagne 10,6% depuis le début de l’année et affiche une capitalisation boursière de 14,6 milliards d’euros. Mais le groupe de restauration collective s’apprête à coter en Bourse à part sa filiale de titres de services prépayés, Pluxee, l’an prochain. Ce qui devrait mécaniquement réduire sa capitalisation boursière. Et son flottant reste par ailleurs relativement limité (55%).
L’Agefi évoque d’autres groupes mais qui possèdent certains handicaps, comme Eiffage, qui pâtit de la présence au sein du CAC 40 de ses comparables Vinci et Bouygues, ou encore Bureau Veritas et Euronext, qui ont pour désavantage d’afficher des volumes d’échanges nettement inférieurs à ceux d’Accor. Le média financier cite aussi un potentiel retour de Vivendi, six mois après sa sortie. Si cela peut paraître surprenant, un analyste explique à L’Agefi que le groupe se situe sur les médias, secteur assez peu présent au sein du CAC 40. Même si l’on peut toutefois objecter que Publicis appartient à l’univers élargi « médias-publicité ».
Dernier point: il est permis de penser qu’Unibail-Rodamco-Westfied, seule foncière présente au sein du CAC 40, pourrait voir sa place être contestée à terme par Gecina, les deux groupes affichant des capitalisations comparables (autour de 8 milliards d’euros). Néanmoins cela ne sera probablement pas pour la réunion de jeudi prochain, vu qu’Unibail affiche une hausse de 23,3% depuis le 1er janvier contre 9,4% pour Gecina.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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