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Faire des études coûte cher. De plus en plus cher. L’Unef l’a constaté en publiant, le 15 août, son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante, en augmentation de 6,47 % en cette rentrée et de plus de 25 % depuis le premier quinquennat Macron.
Une semaine plus tard, le syndicat affine son travail en publiant un palmarès des villes universitaires selon leur coût. Pas de grosse surprise : c’est en Île-de-France que le coût des études est le plus élevé. Le classement met ainsi en évidence, faute de vraie politique nationale en matière de transports ou de loyers, d’importantes inégalités territoriales entre étudiants.
9 des 10 villes les plus chères en Île-de-France
L’Unef a classé les 47 plus grandes villes universitaires de France en fonction de leur coût pour les étudiants. Sur les dix plus chères, pas moins de neuf se trouvent en Île-de-France, soit… la totalité des villes universitaires de la région.
Sur le podium, derrière Paris et son budget mensuel de plus de 1 557 euros, on trouve ainsi Nanterre et Créteil à 1 412 euros chacun. C’est Nice et sa huitième place qui reçoit, à 1 307 euros mensuels, le titre officieux de ville universitaire de province la plus chère de France. Lyon, onzième (1 256 euros/mois) et Bordeaux, douzième (1 246 euros/mois) accompagnent la cité des Alpes-Maritimes sur cet autre podium.
Les 5 villes où l’augmentation du coût de la vie étudiante est la plus forte
À l’autre bout de l’échelle, Limoges (1 027 euros/mois) est la ville universitaire la moins chère de France, suivie de près par Le Mans, Pau, Poitiers, Saint-Étienne… qui gravitent toutes entre 1 030 et 1 040 euros mensuels.
La dernière citée figure en revanche dans un autre palmarès : celui des cinq villes où l’augmentation du coût de la vie étudiante aura été la plus forte entre les rentrées 2022 et 2023.
En tête, Guyancourt (Yvelines) affiche une hausse de près de 9 % (+8,86 %),
suivie par Le Havre (+7,31 %),
Chambéry (+6,85 %),
Nîmes (+6,72 %)
et donc, Saint-Etienne (+6,6 %).
On observe donc qu’hormis Guyancourt, les villes qui augmentent le plus sont plutôt parmi les moins chères.
Un « effet de rattrapage » qui n’augure rien de bon quant aux futures évolutions. D’ailleurs, l’Unef observe que cette année pour la première fois, « toutes les villes ont atteint un coût de la vie mensuel supérieur à 1 000 euros » alors qu’à la rentrée 2022, la moitié d’entre elles demeurait encore sous cette barre symbolique.
Le coût du logement
Le logement reste la plus lourde des dépenses dans les budgets étudiants, et il augmente continuellement (+1,89 % cette année). En la matière, la ville la plus chère est évidemment Paris, avec un loyer moyen de 881 euros par mois.
La moins chère est Le Mans, qui exige « seulement » 371 euros mensuels pour se loger. Entre les deux villes, 200 km de distance et 510 euros de différence. Plus sérieusement, l’Unef souligne l’insuffisance de l’offre, les logements Crous à tarification sociale étant ouvertes à seulement… 6 % des étudiants.
À son arrivée à l’Élysée, en 2017, Emmanuel Macron avait pourtant promis la construction de 60 000 nouveaux logements. Six ans plus tard, avec à peine plus de 3 000 effectivement construits, on est loin, très loin du compte !
Transports : de 44 euros par an à Montpellier à 373 euros en Île-de-France
Autre gros poste de dépense pour les étudiants : les transports. Or « les villes qui appliquent des tarifs préférentiels pour les étudiant·e·s sont peu nombreuses », observe l’Unef, laissant celles et ceux-ci « dépendant·e·s des bons vouloirs des politiques locales ». Les disparités sont colossales.
Pour un pass annuel ou l’équivalent, on paie ainsi 373 euros à Paris et dans toute l’Île-de-France, 324 euros à Lille, 315 euros à Dijon, 280 euros à Clermont-Ferrand, et… 44 euros à Montpellier. Des disparités qui mettent en évidence, comme en matière de logement, la grande insuffisance d’investissement de l’État et d’une politique nationale en matière d’aide sociale aux étudiants.
L’essentiel est laissé à la volonté des collectivités territoriales… et à leurs possibilités, alors que là aussi la baisse des financements d’État obère gravement leurs finances. Absence de tarifs pour les transports ou refus d’encadrer les loyers relèvent donc de choix politiques, mais pas seulement.
Or la main invisible du marché ne corrigera pas ces inégalités territoriales. Car, si jamais on l’a fait, on ne peut désormais plus choisir sa ville d’études en fonction de ce qu’elle va vous coûter : on va là où Parcoursup vous envoie, ou on ne va nulle part. Une nouvelle discrimination par l’argent qui vient donc s’ajouter aux inégalités sociales d’accès à l’enseignement supérieur, déjà pesantes.
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