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Publié le 17 déc. 2023 à 10:32Mis à jour le 17 déc. 2023 à 15:08
Deux ans après avoir fait la tournée des seigneurs de Wall Street, rebelote pour Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie et des Finances est revenu à New York vendredi. Il a prévu de nombreux rendez-vous avec la communauté financière jusqu’à lundi soir.
Son objectif reste d’attirer les grands noms de la finance mondiale à Paris, mais en visant une plus grande diversité. Dans son entourage, on évoque une « deuxième phase » de la politique d’attractivité post-Brexit. Après avoir séduit plusieurs banques majeures de Wall Street, Paris veut désormais faire venir les grands fonds d’investissement mondiaux, et élargir ses horizons à l’Asie, l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient.
Cette politique a déjà commencé à porter ses fruits, avec l’ouverture cette année d’un bureau parisien pour deux fonds souverains, le singapourien Temasek, 382 milliards de dollars sous gestion, et le saoudien Public Investment Fund, 776 milliards. L’an dernier, le hedge fund américain Point72 s’est implanté dans la capitale, et son compatriote Millenium y a accru ses effectifs.
Lever des fonds à grande échelle
A New York, Bruno Le Maire a rencontré Timothy Geithner, le président de Warburg Pincus, un fonds de private equity avec 83 milliards d’actifs sous gestion qui a des bureaux à Amsterdam et à Londres. Il devait voir ce lundi Adebayo Ogunlesi, le PDG de Global Infrastructure Partners, un autre grand nom américain du secteur avec environ 100 milliards sous gestion.
Le ministre français n’oublie pas non plus de rendre visite aux financiers déjà présents à Paris : Larry Fink chez Blackrock, Brian Moynihan de Bank of America, Jared Cohen de Goldman Sachs, et le nouveau patron de Morgan Stanley, Ted Pick. Il y a quelques jours, il a vu à Paris Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan. Bruno Le Maire devait aussi dîner avec des hommes d’affaires américains, à l’initiative de l’entrepreneur Michael Bloomberg, ancien maire de New York.
De nouvelles mesures attendues en janvier
La présence de ces entreprises à Paris crée de l’emploi direct. Elle offre aussi du choix et de la liquidité aux autres acteurs économiques, notamment aux entreprises innovantes qui ont besoin de lever des fonds à grande échelle.
Bruno Le Maire souhaite donc rendre la place de Paris encore plus attractive. Il reste à l’écoute des souhaits des financiers américains, et envisage de faire des annonces en janvier sur d’éventuelles nouvelles mesures législatives ou réglementaires. Le député Renaissance des Yvelines Charles Rodwell plaide notamment pour que la France allège les procédures de licenciement des hauts revenus.
Depuis le Brexit, ce sont environ 5.500 emplois qui ont déjà été créés en France dans le secteur financier, rappelle Bercy, notamment grâce à la relocalisation d’équipes jusqu’ici basées à Londres. C’est bien plus que les autres grandes métropoles européennes, comme Francfort ou Dublin, à la lutte aussi pour recruter ces salariés hautement qualifiés.
Les grandes banques américaines y ont largement contribué. JP Morgan a plus que triplé ses effectifs dans la capitale depuis 2016, avec près de 900 salariés. La banque américaine est devenue la principale banque étrangère en France.
Elle est suivie de près par Bank of America, qui emploie plus de 600 personnes et veut grandir encore, et Morgan Stanley, qui compte environ 330 salariés mais prévoit d’atteindre le seuil de 500 en 2025.
Citi a triplé ses effectifs depuis 2016, à 400 personnes, et Goldman Sachs les a quadruplés en l’espace de quelques années. Cette dernière a emménagé l’an dernier dans des locaux flambant neufs, sur six étages, avec une vue imprenable sur l’Arc de Triomphe.
440 millions d’euros de revenus fiscaux en 2022
Ces investissements se traduisent par plus d’activité. JP Morgan, Goldman Sachs et Bank of America ont doublé leurs revenus en 2022 dans l’Hexagone . La première a même vu ses bénéfices dépasser le milliard d’euros localement.
De quoi alimenter les caisses de l’Etat. L’an dernier, les cinq géants de Wall Street ont versé au total plus de 440 millions d’euros en impôts, selon leurs rapports annuels. Les recettes fiscales, en intégrant les contributions des nouveaux salariés, se chiffreraient en milliards depuis sept ans.
Ces banques n’hésitent pas à investir au-delà du seul champ financier. Le mois dernier, le patron de JP Morgan est venu en personne apporter un chèque de 70 millions d’euros pour favoriser l’entrepreneuriat et l’accès à l’emploi dans les quartiers défavorisés.
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