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Le délai de livraison de 3 à 6 jours prévu par Sanofi a bien souvent été dépassé. Un retard qui s’explique par une certaine confusion quant à ses règles de distribution mais aussi par un afflux de demandes inattendu.
Protéger son bébé de la bronchiolite, une affection respiratoire qui peut entraîner de graves complications pour les enfants en bas âge. La promesse du Beyfortus, ce médicament préventif développé par Sanofi et disponible, en théorie, depuis le 15 septembre en France, séduit massivement les parents.
Un peu trop peut-être à en croire les difficultés décrites par certains pour s’en procurer. Et si ces tensions s’expliquent en partie son modèle de distribution, elles sont aussi liées à un afflux inattendu de demandes.
Selon Philippe Besset, le président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF), quelques commandes ont commencé à arriver cette semaine mais aucune n’a été reçue dans les premiers jours suivant l’ouverture de cette campagne.
« À date de vendredi dernier, 1700 pharmacies ont été livrées », rapporte, de son côté, Sanofi alors que le territoire compte environ 20.000 officines.
Pas de stock en pharmacie
Un délai qui s’explique, tout d’abord, par les modalités de distribution du Beyfortus. Celles-ci, fixées exceptionnellement par un contrat liant Sanofi à Santé Publique France, interdit aux pharmaciens de garder du stock et impose de fait un délai. En clair, lorsqu’un patient se rend à la pharmacie pour se procurer du Beyfortus, il ne l’obtient jamais instantanément et doit attendre que le pharmacien le commande à Sanofi, avec un délai de livraison de 3 à 6 jours. Il est donc tout à fait normal d’attendre.
Mais force est de constater que le délai de livraison prévu par la société pharmaceutique a bien souvent été dépassé. Selon le fabricant, un certain nombre de commandes abusives, du côté des pharmacies, expliquent ce retard. Face à l’afflux de demande, Sanofi a en effet décidé de procéder aux retraitements de nombreuses commandes.
« La semaine dernière, on a contacté plusieurs milliers de pharmacies », explique un porte-parole de Sanofi. « Une démarche qui a permis de faire baisser le nombre de commandes de 30 à 40% », indique-t-il.
« Certains pharmaciens n’avaient pas compris la consigne », confirme Philippe Besset. « On a un système hyper compliqué pour le circuit du médicament dérogatoire qui crée une incompréhension chez tout le monde », souligne-t-il.
Un processus accéléré
La particularité du circuit du Beyfortus est lié au contexte de sa mise sur le marché. « La dernière saison de bronchiolite (2022-2023) a été marquée par une très forte intensité, notamment en matière de passages aux urgences (73 262) et d’hospitalisations (26 104) d’enfants », indique la Haute autorité de santé sur son site.
Or, pour ne pas voir se reproduire cette situation, les autorités de santé ont décidé d’accélérer le processus habituel de mise sur le marché après l’obtention de l’autorisation européenne, à l’automne 2022. « En général, les discussions qui suivent au niveau national avant la distribution du médicament prennent 12 à 18 mois et peuvent même prendre plusieurs années », rappelle Sanofi.
C’est donc en vitesse accélérée que le Beyfortus est arrivé sur le marché, nécessitant un contrat spécifique entre Santé publique France et la société pharmaceutique. « Les 200.000 doses commandées par l’Etat ont été achetées directement par Santé publique France à Sanofi contrairement aux médicaments traditionnels achetés par les pharmaciens », rappelle Philippe Besset. L’État qui fixe le cadre de sa distribution a donc décidé qu’elle s’effectue en flux tendu en pharmacie.
Un taux d’adhésion inattendu
Toutefois, le niveau inattendu de la demande explique aussi ces retards. L’afflux de commandes a d’ailleurs poussé le gouvernement à prendre une mesure ce mercredi. Dans un communiqué le ministre de la Santé annonce limiter la distribution de la dose 50 mg (réservée aux nourrissons de moins de 5kg) aux maternités alors qu’il était initialement distribué en pharmacies. Cela signifie que les commandes de Beyfortus 50mg déjà réalisées en pharmacies ne seront pas honorées. Les parents concernés devront donc attendre que leur enfant atteigne le poids de 5kg pour acheter du Beyfortus 100mg en pharmacie.
Mais chez le fabricant, on écarte tout retard ou difficulté de production à ce stade. « On s’organise pour répondre à la demande, affirme Sanofi, ce qui prend du temps, c’est le retraitement ».
Il n’empêche que la commande de 200.000 doses du traitement préventif contre la bronchiolite par l’Etat semble sous-dimensionnée pour passer l’hiver. En considérant qu’il y a un peu plus de 700.000 naissances par an en France, la commande a été basée sur un taux d’adhésion proche de 30%, un pourcentage bien supérieur au taux d’adhésion traditionnel pour les traitements non obligatoires (5 à 10%). Pourtant, les chiffres remontés par le ministère de la Santé font état d’un taux d’adhésion de 60 voire 80% dans les maternités. S’il ne représente pas l’ensemble de la production de Beyfortus, il donne une idée du nombre de bébés qui ne pourront en bénéficier, faute de doses disponibles: plusieurs centaines de milliers.
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