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Publié le 7 janv. 2024 à 8:44
A la tête de 125 milliards de dollars de capitaux, Bridgewater Associates est le plus grand hedge fund au monde devant Renaissance Technologies (110 milliards de dollars) et AQR capital management (95 milliards de dollars). Ce fonds, qui investit sur plus de 150 marchés financiers, est aussi l’un des plus anciens (1975), atypiques et mystérieux.
Son fonctionnement reflète la personnalité de son fondateur, Ray Dalio. A 74 ans, celui-ci n’a plus de fonction opérationnelle depuis 2022 mais le principal actionnaire du fonds reste le mentor et le gardien des « tables de la loi », les grands principes de management édictés en 2011.
Sa culture d’entreprise qui mise sur le collectif doit apporter de la stabilité aux encours en rassurant les clients, tout en maintenant une forte cohésion en interne. Il estime qu’une organisation qui encourage la critique, remet en question et « rabote » les ego des traders, analystes et gérants, est favorable aux performances.
Selon lui, privilégier l’individualisme est l’une des erreurs et l’un des dangers du monde de l’investissement et du trading. Une organisation fondée sur le collectif permet de mieux traverser les cycles de marché et de conserver ses clients – ils restent chez Bridgewater une douzaine d’années en moyenne. Il n’est pas dépendant des coups d’éclat de quelques traders stars qui peuvent partir à tout moment pour lancer leur propre fonds.
Ouvrage brûlot
C’est dans la première partie des années 2000 que tous les efforts de Bridgewater se concrétisent. Le fonds connaît alors un afflux de nouveaux clients qui porte ses capitaux au-dessus des 100 milliards de dollars. Lors de l’année de la grande crise financière en 2008, il progresse de 9,4 % alors que nombre de fonds spéculatifs sombrent ou ferment leurs portes.
Mais ces performances, supérieures à 10 % par an sur le long terme, ont un prix, selon l’ouvrage brûlot (1) de Rob Copeland. Le journaliste du « New York Times », passé par le « Wall Street Journal », livre une plongée au coeur du plus grand hedge fund.
Cette enquête a été très mal accueillie par le principal intéressé, Ray Dalio. Le fondateur de Bridgewater a pesté contre le sensationnalisme de l’ouvrage, un mal qui affecte selon lui la plupart des grands médias américains. Rob Copeland avait postulé dans le hedge fund au début de sa carrière pour s’orienter finalement vers le journalisme. Son échec à rejoindre Bridgewater aurait nourri son ressentiment et son manque d’objectivité selon Ray Dalio.
Ambiance toxique et paranoïaque
Le journaliste y décrit une ambiance toxique et paranoïaque, renforcée par l’isolement voulu du fonds dans le Connecticut, loin de Wall Street, de ses tentations et de ses oreilles indiscrètes. Seulement une dizaine de collaborateurs du cercle de confiance de Ray Dalio, qui ont renoncé à travailler dans une autre firme concurrente s’ils quittent le fonds, ont accès à l’ensemble des positions de trading et à toute « la machinerie ». Ce sont eux, ainsi que le fondateur de Bridgewater, que les employés doivent convaincre pour privilégier un marché ou au contraire parier sur sa chute.
L’ouvrage décrit une concentration du pouvoir loin de l’image de collégialité qu’il promeut. Réunis dans des bâtiments qui ressemblent davantage à un campus qu’à une firme de Wall Street, tous les employés suivent des cours – histoire économique, IA… Ils sont filmés en permanence, notés par leurs collègues selon 38 critères.
Toutes les vidéos des réunions sont archivées dans une autoproclamée « bibliothèque de la transparence ». Tous ceux qui mentent ou entravent la recherche de la vérité n’ont généralement plus leur place dans la firme. Payé 7 millions de dollars par an, James Comey, qui deviendra le directeur du FBI, fut chargé de la sécurité du hedge fund entre 2010 et 2012.
(1) « The Fund : Ray Dalio, Bridgewater Associates, and the Unraveling of a Wall Street Legend » (St. Martin’s Press)
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