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Publié le 21 déc. 2023 à 18:23Mis à jour le 22 déc. 2023 à 14:05
En cette période d’achats de Noël, mieux vaut redoubler de vigilance. Les arnaques foisonnent : un SMS dans lequel on vous demande de payer des frais de douane pour un colis que vous auriez reçu, un mail avec une offre spéciale fêtes alléchante, des appels téléphoniques incessants. On a beau être prévenu, tout un chacun peut se faire piéger avec les nouvelles techniques toujours plus sournoises des escrocs.
Les fraudes par manipulation, c’est-à-dire toutes les arnaques par lesquelles le fraudeur pousse sa victime à valider des opérations de paiement à son insu, connaissent une « forte explosion », a mis en garde jeudi Alexandre Stervinou, directeur des études et de la surveillance des paiements de la Banque de France.
En 2022, elles ont bondi de 27 % par rapport à 2021 et représentent un montant global estimé de 340 millions d’euros, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France.
L’arnaque au faux conseiller bancaire
Depuis le début des années 2020, le développement de l’ authentification forte des paiements par carte sur Internet a permis de diminuer de façon continue le taux de fraude. Il a atteint en 2022 son niveau le plus bas, à 0,99 %, avec une baisse significative de 33 % sur les cartes émises en France en 2022 par rapport à l’année précédente. Et selon la Banque de France, l’année 2023 devrait atteindre un niveau encore plus bas.
Les escrocs profitent toutefois de cette sécurité renforcée pour piéger les consommateurs moins méfiants et ainsi extorquer des montants plus importants. Pour arriver à leurs fins, « ils utilisent toutes les tactiques possibles et imaginables », prévient Alexandre Stervinou. Ils manipulent psychologiquement leurs victimes, le plus souvent à l’aide d’une usurpation d’identité . « Ils appellent en se faisant passer pour votre conseiller bancaire et sous le prétexte d’une activité suspecte sur votre compte, ils demandent vos identifiants bancaires afin d’annuler ces opérations », poursuit-il.
Des fraudeurs toujours plus organisés
Pour renforcer leur argumentaire auprès des victimes, les fraudeurs usurpent le numéro de téléphone des agences bancaires ( spoofing ) et utilisent des données complémentaires récupérées en amont ( hameçonnage , recherche d’informations sur les réseaux sociaux, etc.). Le profil des voleurs a aussi évolué. « Ce sont des personnes qui parlent très bien le français, avec un bon vocabulaire, précise Alexandre Stervinou. C’est plus compliqué pour la victime de les identifier. Les fraudeurs sont de plus en plus organisés. Il y a quasiment une mini-industrialisation de faux centres d’appels. »
Pour lutter contre ce phénomène, la loi Naegelen, votée en 2020, est censée encadrer le démarchage téléphonique . Elle vise à permettre aux opérateurs téléphoniques d’identifier l’origine d’un appel malveillant et éventuellement de le bloquer. Mais « en raison d’une complexité technique élevée », son application n’est toujours pas effective.
Face aux menaces persistantes, la Banque de France appelle les consommateurs à redoubler de vigilance, surtout lors de la période des fêtes de fin d’année , où les flux d’achats en ligne sont plus importants. « Si vous avez un doute, raccrochez et contactez votre banque, conseille Alexandre Stervinou. Une banque ne demande jamais nos identifiants et codes de sécurité à quelque fin que ce soit. »
En 2022, la Banque de France a dénombré 7,2 millions de transactions frauduleuses, pour un montant qui atteint 1,2 milliard d’euros, tous types de fraudes confondus.
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