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Le patron du Rassemblement national (RN), qui avait indiqué vouloir voter contre la réforme de la politique agricole commune en 2019, a finalement voté en sa faveur en 2021. Elle a cependant été substantiellement modifiée ces dernières années, permettant à chaque État de décider lui-même de la répartition des fonds sur son territoire.
Un dialogue tendu. À quelques mois des élections européennes et alors que les agriculteurs critiquent fermement certaines dispositions européennes, comme l’obligation de mettre en jachère une partie de ses terres, Jordan Bardella a dû s’expliquer ce lundi matin sur BFMTV-RMC sur son vote et ses différentes positions ces dernières années sur la politique agricole commune (PAC).
« Bien sûr que j’ai voté pour la PAC. La politique agricole commune d’il y a 5 ans n’est pas celle qui a été votée il y a quelques mois et qui légalise le principe d’aides directes de la part des États », a avancé le patron du Rassemblement national à notre micro.
« Bruxelles livre nos agriculteurs à une concurrence déloyale insoutenable »
En 2019, celui qui était déjà tête de liste pour le parti au scrutin européen tenait cependant un tout autre discours. Interrogé par l’hebdomadaire Marianne sur son futur vote sur la réforme de la PAC – qui prévoyait alors une baisse de son budget et une plus grande latitude des États dans son usage -, Jordan Bardella répondait sans ambages:
« Non, (je ne la voterai pas). Bruxelles livre nos agriculteurs à une concurrence déloyale insoutenable. Ces aides financières sont essentielles. Mais la PAC, très défaillante, n’est rien d’autre que la contribution de la France au budget de l’UE », assenait le futur député européen.
« Elle doit laisser place à la PAF (Politique Agricole Française), pour protéger le savoir-faire et l’excellence agricole nationale », jugeait encore Jordan Bardella.
Des effets très différents d’un pays à l’autre entre 2014 et 2020
Cette politique européenne qui existe depuis 1962 est le principal poste de dépenses de l’Union européenne. Elle représente près de 32% de ses dépenses soit 386 milliards budgétés pour la période 2021-2027.
La PAC entre 2014 et 2020 était vivement critiquée par le RN pour les écarts d’aides perçues entre les agriculteurs. Concrètement, un agriculteur d’un État-membre pouvait recevoir moins qu’un autre en fonction de sa zone géographique, la nature de son exploitation (maraîchage, élevage, viniculture…) ou son équipement. Le RN y voyait alors de la « concurrence déloyale », notamment avec les pays d’Europe de l’Est.
Sur cette même période, la France avait bénéficié d’une enveloppe de 9,1 milliards d’euros pour cette période contre 9,3 milliards d’euros en 2013, soit une baisse de 2%. En 2019, à l’époque des déclarations de Jordan Bardella et en pleine campagne des européennes, la Commission européenne avait cependant présenté un projet de réforme de la PAC, qui a été à plusieurs reprises profondément modifié ces dernières décennies.
Cette réforme comportait plusieurs points dont la mise en place de plans stratégiques nationaux afin de mieux prendre en compte les différents types d’agricultures et les particularités des territoires européens.
« Nous donnons beaucoup trop d’argent à la PAC »
Pour cela, chaque pays devait présenter à la Commission européenne un plan national stratégique. Celui-ci devait respecter les règles européennes tout en leur donnant une plus grande marge de manœuvre pour s’adapter à leurs spécificités locales.
La France avait accueilli très favorablement ce principe. Elle avait cependant insisté pour que celle-ci ne se fasse pas sans contreparties afin de protéger les intérêts financiers de l’UE.
La France avait obtenu en partie gain de cause. Dans le texte soumis au vote des députés européens en octobre 2021, les plans stratégiques nationaux étaient bien mis en œuvre mais c’est bien la Commission européenne qui restait chargée de vérifier leur cohérence avec les engagements climatiques de l’UE.
C’est donc ce texte qu’a bien voté Jordan Bardella.
« Je suis pas contre la PAC, je dis qu’aujourd’hui nous donnons beaucoup trop d’argent à la PAC. La PAC, c’est un tiers du budget de l’Union européenne. Je souhaite que nous baissions cette contribution pour pouvoir flécher directement vers l’économie réelle et vers l’économie française », a nuancé le candidat aux européennes sur BFMTV.
La France est le pays membre qui bénéficie le plus de la PAC avec 9,5 milliards d’euros d’aides agricoles en 2022 versés à ses agriculteurs. La France consacre cependant chaque année 22,45 milliards d’euros en moyenne au budget européen selon les chiffres de la Commission européenne.
Lorsque l’on fait la différence entre ce que la France a versé au budget de l’UE et ce qu’elle a reçu en contrepartie, sa contribution nette s’élève à 5,9 milliards d’euros par an sur la période 2014-2020, soit 88 euros par an et par habitant.
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