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Publié le 3 oct. 2023 à 18:47
Ce n’est pas forcément le ressenti des Français, ni le diagnostic de nombreux économistes. Le gouvernement prévoit une hausse significative du pouvoir d’achat cette année et l’an prochain.
Selon le volumineux rapport économique social et financier (RESF), une annexe du projet de loi de finances , publié ce mardi, il augmenterait de 1,3 % en 2023 comme en 2024, après avoir quasi stagné en 2022. Ce qui donnerait du carburant à la consommation et donc à la croissance attendue à 1,4 % l’an prochain par Bercy malgré l’atonie de l’activité.
Alors que le pouvoir d’achat reste en tête des préoccupations des Français, cette prévision ne manquera probablement pas de relancer les critiques sur l’excès d’optimisme de l’exécutif. L’Insee, par exemple, estime que le pouvoir d’achat augmentera de 0,5 % en 2023. De son côté, la Banque de France table, dans ses projections de septembre, sur une hausse limitée à 0,9 % cette année et l’an prochain.
Les salaires progressent plus vite que les prix
Le RESF permet néanmoins de comprendre les ressorts de la prévision de Bercy. Pour le gouvernement, qui a fait du travail un axe majeur de sa politique, c’est d’abord la bonne dynamique des revenus qui devrait doper le pouvoir d’achat.
Le salaire moyen par tête augmenterait de 5,3 % cette année, de nouveau porté par le versement de la prime de partage de la valeur (« prime Macron »). En 2024, il progresserait encore de 3,1 %. Les salaires réels progresseraient dès lors plus vite que les prix compte tenu du reflux attendu de l’inflation. Celle-ci devrait tomber à 2,6 % en moyenne l’année prochaine selon Bercy.
Dans le scénario gouvernemental, la solidité du marché du travail jouerait aussi. En 2023, dans une conjoncture morose, les créations d’emplois salariés seraient limitées à 175.000 en moyenne annuelle, soit un sérieux coup de frein par rapport aux 355.000 de 2022. A rebours de certains économistes qui prévoient une remontée de la productivité et la reprise des destructions d’emplois l’an prochain, l’exécutif continue de miser sur les effets positifs des réformes engagées (réforme de l’assurance-chômage, déploiement de l’apprentissage…). Il table ainsi sur 175.000 nouvelles créations en 2024.
Intervention publique
Sur la période récente, « le partage de la valeur s’est fait en faveur du travail », insiste-t-on au ministère de l’Economie et des Finances. Grâce notamment à l’indexation du SMIC sur l’inflation, les coûts unitaires de main-d’oeuvre ont augmenté plus vite que les bénéfices unitaires entre fin 2019 et le premier trimestre 2023. A cela s’ajoutera la revalorisation des prestations sociales également au-delà de l’inflation.

Les revenus des Français devraient par ailleurs être encore soutenus par les dispositifs publics mis en oeuvre pour amortir le choc de l’inflation et de la flambée des prix de l’énergie. Selon les calculs de la Direction générale du Trésor, l’ensemble de ces mesures devrait soutenir le pouvoir d’achat des ménages à hauteur de 21,4 milliards d’euros en 2023 et de 17,5 milliards d’euros en 2024 (bouclier sur l’électricité, notamment), après 20,5 milliards en 2022.
« Sans ces mesures, le pouvoir d’achat des Français aurait reculé de près de 3,5 points en 2022 et aurait globalement stagné entre 2021 et 2024 », souligne le document. Grâce à l’intervention publique, une progression d’environ 3 points est en revanche attendue sur la période.
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