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L’Europe part une nouvelle fois à l’assaut des pratiques des compagnies aériennes en matière d’emport de bagages à bord. De quoi remettre en cause pour certaines une vraie manne financière.
C’est le cauchemar pour tout voyageur qui prend l’avion: mon bagage à main va-t-il être accepté en cabine lors de l’embarquement ou vais-je devoir payer un supplément pour taille non conforme?
Sur le papier, les choses sont pourtant simples. L’Association internationale des transports aériens (Iata) a adopté un cadre censé fixer les règles pour l’emport gratuit d’un bagage à main en cabine: « le format adopté, soit 55 x 35 x 20 cm fera en sorte que théoriquement, tous les passagers auront la possibilité de ranger leurs bagages à main à bord des aéronefs de 120 sièges ou plus ». Ces dimensions incluent les poignées, les poches et les roulettes.
Dans les faits, l’anarchie règne en maître. Si les compagnies « traditionnelles » (Air France-KLM, British Airways, Iberia…) se plient au cadre de la Iata, les compagnies low-cost appliquent leurs propres règles avec des dimensions qui varient de quelques centimètres.
Transparence
Suite à une résolution du Parlement européen, la Commission européenne a demandé fin novembre aux transporteurs d’harmoniser leurs pratiques et surtout d’être transparentes (ce qui est loin d’être le cas) sur les tailles de bagages à main autorisées en cabine.
« Ces informations devraient être fournies aux voyageurs dès le début, afin qu’ils sachent exactement ce qu’ils achètent lorsqu’ils achètent un billet », explique Adina Valean, la commissaire européenne en charge des Transports.
Bruxelles se veut incitative et ne propose pas de directive contraignante. Pour le moment. Elle promet d’agir si les compagnies ne jouent pas le jeu « dans un délai raisonnable ».
Car cette confusion savamment entretenue par certaines compagnies permet de générer d’importants revenus, puisque les passagers dont les bagages ne sont pas conformes n’ont pas vraiment le choix: soit ils payent, soit ils ne décollent pas.
« Un bagage à main ne peut pas faire l’objet d’un supplément de prix »
D’autant plus que l’emport d’un bagage en cabine peut être dès l’achat du billet une option payante: de 25 à 58 euros chez les low-cost. Tout comme d’autres frais cachés (paiement par carte bancaire, choix du siège…) « qui rendent la comparaison des prix difficile et génèrent une concurrence déloyale sur le marché, estiment les eurodéputés.
La résolution du Parlement européen plaide donc pour l’application stricte d’un arrêt de la Cour de justice européenne (CJUE) datant de 2014 qui qualifie le bagage à main d' »élément indispensable du transport de passagers » (qui ne peut) « pas faire l’objet d’un supplément de prix ».
Dans sa communication, la Commission ne reprend pas à son compte la demande d’interdiction de cette option payante. Selon certains eurodéputés, le lobbying de certaines compagnies a été intense.
Il faut dire que les « frais cachés » ou « revenus associés » sont au cœur du chiffre d’affaires de nombreuses compagnies et pèseront cette année en moyenne près de 15% de leurs revenus globaux à 117,9 milliards de dollars, selon une étude, contre 6,7% en 2014.
Pour certaines compagnies, c’est bien plus. Selon Forbes, ces revenus représentent 56% du chiffre d’affaires de Wizz Air, 44,7% de celui de Ryanair ou encore 31,4% de celui d’easyJet.
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