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Publié le 26 juil. 2023 à 17:34Mis à jour le 26 juil. 2023 à 18:00
Pour Vladimir Poutine , la photo de famille sera le test grandeur nature : combien de chefs d’Etat entoureront le président russe ce jeudi, premier jour de son sommet Afrique-Russie ? En 2019, pour la première édition, 43 chefs d’Etat et de gouvernement étaient venus à Sotchi. Cette année, à Saint-Pétersbourg, ils devraient être moitié moins nombreux : 21, selon des calculs officieux.
La seule information officielle date du 18 juillet, lorsque le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé la venue de 49 délégations (sur 54 pays en Afrique) dont la moitié « au plus haut niveau ». Parmi les présents : le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, l’Egyptien Abdel Fattah Al Sissi, le Sénégalais Macky Sall, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra et le Malien Assimi Goïta. Parmi les absents : le Nigérian Bola Tinubu, le Kenyan William Ruto ou encore le Congolais Félix Tshisekedi.
« Remplacer les céréales ukrainiennes »
A la veille du sommet, Vladimir Poutine l’a dit et répété : Moscou est prêt à livrer gratuitement tout le volume de céréales dont les pays les plus nécessiteux ont besoin. « La Russie est capable de remplacer les céréales ukrainiennes sur une base commerciale et sans frais, d’autant que nous attendons une autre récolte record cette année », a écrit le chef du Kremlin dans un article donnant le ton de sa rencontre avec ses « amis » africains dans sa ville natale : « La Russie et l’Afrique : unir les efforts pour la paix, le progrès et un avenir prospère ».
En 2019 à Sotchi, pour un premier sommet devant répliquer celui organisé par la Chine, déjà omniprésente en Afrique, Vladimir Poutine avait voulu relancer une relation forte héritée de l’époque soviétique mais négligée depuis. Une belle photo, mais avec peu de vrais contrats.
Une promesse dans le vide
Quatre ans après, le chef du Kremlin est rattrapé par l’actualité qu’il a lui-même orchestrée : les tensions inflationnistes redoutées avec la suspension russe de l’accord sur les céréales ukrainiennes inquiètent l’Afrique. L’engagement de Vladimir Poutine de livrer des céréales russes pour compenser est une promesse lancée en partie dans le vide.
Le blocage de l’accord quadripartite obtenu par Ankara l’été dernier pour sécuriser, sous l’égide des Nations unies, l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire, empêche en effet par ricochet les exportations dans des conditions commerciales normales des céréales russes vers l’Afrique.
Moscou contourne les difficultés
Car d’un point de vue économique, Moscou cherche un compromis : afin d’exporter son blé, mais aussi ses produits alimentaires et engrais, la Russie a besoin d’une levée partielle des sanctions occidentales sur les banques et compagnies d’assurances, intermédiaires clés pour tout commerce international. La résolution de ces problèmes est désormais gelée…
Après le refus de l’Union européenne de céder à ses demandes, Vladimir Poutine a beau jeu de se montrer en victime de l’intransigeance occidentale. Un discours populaire parmi ses « amis » africains. D’autant plus que, dans les faits, avec des ventes s’apparentant parfois plus au troc qu’au commerce moderne, Moscou s’adapte et contourne les difficultés bancaires et d’assurance pour exporter des quantités massives de blé.
Reprise de l’accord céréalier ?
« Mais, r éalistes, les interlocuteurs africains de Moscou savent que ce n’est pas viable à long terme et que le blocage de l’accord ukrainien va finir par augmenter les prix sur les marchés mondiaux. L’Afrique en sera une des premières victimes », rappelle un haut diplomate occidental qui, à Moscou, suit de près ces négociations céréalières.
Notamment avec les représentants du « Sud global » , principale cible de la diplomatie du Kremlin pour sortir de son isolation occidentale, dix-sept mois après le lancement de son « opération militaire spéciale » en Ukraine.
Du coup, pour sortir de l’impasse et s’afficher en sauveur, Vladimir Poutine pourrait accueillir ses hôtes à Saint-Pétersbourg avec une surprise. Et annoncer une reprise de l’accord céréalier. « Ce serait tout bénéfice pour la Russie ! » prévient cette même source, habituée aux manoeuvres du Kremlin.
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