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(BFM Bourse) – La banque suisse a dégagé un bénéfice au deuxième trimestre de 29 milliards de dollars, un plus haut historique. Ce qui est dû à des éléments comptables liés au rachat de Credit Suisse. Son action bondit à la Bourse de Zurich.
Les observateurs qui considèrent qu’UBS a réalisé le hold up du siècle en rachetant Credit Suisse à moindre frais ont du grain à moudre.
La banque suisse a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net impressionnant, de 29 milliards de dollars. Ce qui, selon Bloomberg, constitue un record pour une banque sur un deuxième trimestre.
Ce chiffre vertigineux est dû à des éléments comptables, à savoir un goodwil (écart comptable d’acquisition) négatif de 29 milliards de dollars lié au rachat de Crédit Suisse, qui avait été précipité par les régulateurs suisses pour enrayer une crise systémique due aux difficultés de la seconde banque helvétique. Credit Suisse faisait face, en mars, à une importante crise de confiance du marché et des clients, avec des fuites de dépôts.
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La fuite des dépôts s’apaise
Pour simplifier, ce goodwill négatif de 29 milliards de dollars traduit l’écart entre le prix effectivement payé par UBS (3,8 milliards de dollars, selon Bloomberg) et la valeur comptable des actifs de Credit Suisse. Rappelons que le rachat de la deuxième banque suisse par la première s’est fait à prix cassé, avec une décote de 59% sur le prix de l’action, un ensemble de garanties importantes, et la réduction à zéro de certaines obligations (AT1), qui se transforment en actions dans certains cas de figure. Ce dernier point avait été d’ailleurs vivement critiqué par la communauté financière, occasionnant des plaintes en justice de la part d’investisseurs.
Le bénéfice net record d’UBS rappelle par ailleurs que le résultat net n’est pas l’indicateur le plus fiable de la performance d’une entreprise car il est pollué par des éléments exceptionnels.
Au-delà de cette ligne de compte, UBS a vu son produit net bancaire s’établir à 9,54 milliards de dollars au deuxième trimestre, contre 8,74 milliards un an plus tôt, chiffre qui intègre la consolidation des état financiers de Credit Suisse à compter du 1er juin. Ces revenus totaux s’avèrent supérieurs au consensus des analystes, qui s’inscrivait à 9,37 milliards de dollars, selon Royal Bank of Canada.
Un point important: l’érosion des dépôts, qui s’observait chez Credit Suisse, semble se stabiliser. Jefferies remarque ainsi que, dans la branche de gestion de fortune de Credit Suisse, les actifs gérés ont certes fondu de 30 milliards de dollars au deuxième trimestre. Mais ils sont repartis à la hausse en juin (+1 milliard) et jusqu’à présent sur le troisième trimestre (+1 milliard à date). Les dépôts sont par ailleurs repartis à la hausse dans la banque de détail suisse de Credit Suisse, avec un flux positif de 4 milliards de francs suisses au deuxième trimestre et de 4 milliards là encore jusqu’à présent au troisième trimestre.
Par ailleurs « La contagion sur les flux d’UBS a manifestement été limitée », souligne Jefferies. La branche gestion de fortune d’UBS a enregistré une hausse de 16 milliards de dollars d’actifs gérés au deuxième trimestre.
Vers une reprise des rachats d’actions?
UBS a par ailleurs confirmé qu’elle allait absorber l’intégralité de Credit Suisse et a indiqué viser des économies de coûts bruts annuels de 10 milliards de dollars à la fin 2026. Ce qui se traduira par la suppression de 3000 postes en Suisse. La banque attendait précédemment des économies de 8 milliards de dollars d’ici à la fin 2027.
En matière de perspectives, UBS s’attend à dégager un bénéfice avant impôts sous-jacent proche de l’équilibre au troisième trimestre et positif sur l’ensemble du second semestre 2023.
Par ailleurs, UBS fera un point sur ses perspectives et sur l’utilisation de son capital lors de la publication de ses résultats annuels. Selon Royal Bank of Canada, cela pourrait signifier que les rachats d’actions d’UBS, qui avaient été suspendus avec l’acquisition de Credit Suisse, pourraient reprendre plus vite que prévu.
A la Bourse de Zurich, l’action UBS progresse fortement. Le titre s’adjuge 5,6% vers 11h50 à 23,41 francs suisses.
« Il est clair que le groupe reste un chantier à court terme, mais nous pensons que cette série de résultats et d’annonces devraient donner confiance dans le scénario haussier de l’action à moyen terme », apprécie Deutsche Bank.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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