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Comment fonctionne la conduite autonome ?
Pour se passer d’un conducteur , il faut fournir au véhicule la vue et l’ouïe, via des capteurs comme des Lidar , des radars ou des caméras. Il faut aussi lui octroyer les logiciels et la puissance de calcul capable d’interpréter les signaux captés par ses Lidar. Cela suppose l’emploi d’intelligence artificielle, entraînée sur des milliards d’heures et des millions de kilomètres pour apprendre à gérer les dangers de la route.
Pour y parvenir, certains acteurs poussent au maximum de leurs capacités les composants de l’assistance à la conduite classique (ADAS), comme l’israélien Mobileye . A contrario, d’autres créent une architecture dédiée en visant directement la conduite autonome complète, dite de niveau 4 (conduite sans conducteur mais avec des interfaces pour reprendre la main, comme un volant et des pédales) ou 5 (sans interface conducteur).
Avant d’en arriver là, la plupart des acteurs grand public les plus en avance travaillent au niveau 3, qui permet au conducteur de lâcher le volant dans un cadre très restreint et déterminé (sur une route sans piéton, à une vitesse maximale).
Est-ce autorisé en France ?
Les règles d’homologation sont régies, en Europe, par la Convention de Vienne. Celle-ci a été modifiée en 2021 pour autoriser le conducteur à lâcher le volant dans certaines conditions prédéfinies (niveau 3). Ce texte a été transcrit dans le droit français en septembre 2022. Mais à ce jour, aucun constructeur n’a fait homologuer de véhicules dans l’Hexagone.
La législation n’a pas fini d’évoluer. Mais elle reste loin d’autoriser les robotaxis sur routes ouvertes. « Les grands constructeurs poussent davantage pour que ce soit intégré dans des cas d’usage précis, comme le valet de parking (la voiture entre et sort d’un parking toute seule), ou l’adjonction de nouvelles fonctionnalités sur autoroute, comme passer d’une voie à une autre, explique Pierre Chehwan, expert en conduite autonome. Cela leur permettrait de commercialiser de nouvelles options. »
Les autorisations pour les systèmes de transport public débuteront en septembre 2023, mais là encore, personne ne devrait se précipiter. Le secteur en est encore aux expérimentations.
Quels acteurs parient dessus ?
Tesla est le constructeur le plus vocal sur le sujet de la conduite autonome. A chaque conférence avec des analystes financiers, Elon Musk ne manque pas de souligner que le jour où le système fonctionnera à plein, il pourra vendre l’option à ses centaines de milliers de clients possédant les dernières Tesla. De quoi générer un revenu très conséquent.
Mais c’est l’allemand Mercedes qui a, le premier, réussi à faire homologuer un système de conduite autonome de niveau 3, en Allemagne et dans l’Etat du Nevada, aux Etats-Unis. Les autres grands constructeurs mondiaux ne sont pas aussi avancés, mais ils investissent dans le domaine.
Quelles perspectives économiques ?
Tous sous-secteurs confondus, la conduite autonome devrait peser entre 300 et 400 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici à 2035, assurent les consultants de McKinsey dans une étude récente. Les constructeurs comptent dessus pour développer leur chiffre d’affaires en matière de logiciels et de services.
Dans les transports en commun, les cas d’usage sont nombreux. « Grâce à la conduite autonome, il sera possible de passer d’un humain pour un véhicule, à un humain pour trois véhicules, estime Benjamin Beaudet, directeur général de Beti, opérateur de systèmes de transports automatisés. Le tout, en augmentant l’amplitude horaire et géographique de l’offre de transport, avec l’utilisation de petites navettes sans conducteur. C’est ce que fait déjà le Japon d’ailleurs. » Le tout, en diminuant les coûts de 20 à 35 %.
A plus long terme, certains prévoient que l’avènement de la voiture autonome signera la fin de la voiture individuelle. « Une voiture particulière, c’est 1,6 tonne de matériaux qui reste garée 90 % du temps, relève Franck Cazenave, expert en mobilité et auteur du livre Robomobile. Est-ce vraiment raisonnable, dans le contexte environnemental actuel ? A contrario, le véhicule autonome, c’est la mobilité partagée. » Au lieu de laisser sa voiture au parking, on pourrait la proposer à un service de mobilité partagée. Ce qu’entrevoit déjà Elon Musk quand il promet la conduite autonome.
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