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Publié le 17 sept. 2023 à 11:48Mis à jour le 17 sept. 2023 à 15:36
Entre juntes africaines, on se veut solidaires. Samedi, les régimes militaires qui ont pris le pouvoir ces trois dernières années au Mali, au Burkina Faso et enfin au Niger, ont signé à Bamako (Mali) une charte établissant une alliance défensive en cas de rebellions intérieures ou d’attaques extérieures.
Réponse à la Cedeao
Cette « Charte du Liptako-Gourma », qui crée « l’Alliance des Etats du Sahel » (AES), est leur réponse aux menaces de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’intervenir militairement au Niger après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet.
Elle est la suite logique de la signature, fin août, par le nouveau gouvernement en place à Niamey, d’ordonnances « autorisant les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali à intervenir en territoire nigérien en cas d’agression ». La charte prévoit que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties (…) y compris l’emploi de la force armée».
Poker menteur
Nous n’en sommes pas là. Les menaces de la Cedeao, minée par ses dissensions, perdent chaque jour qui passe en crédibilité. Dans la partie de poker menteur en cours, l’annonce de cette alliance des juntes du Sahel vise à donner du poids aux propos du général Tiani, leader du Niger, qui martèle qu’une intervention armée de la Cedeao ne serait « pas la promenade de santé à laquelle certains croient ».
Reste qu’un soutien militaire du Burkina Faso et du Mali n’apparaît pas de nature à profondément changer la donne : ces deux Etats ne disposent que de troupes très limitées et ces dernières sont déjà mobilisées pour parer aux violences djihadistes récurrentes qu’ils subissent.
Paris s’inquiète pour son ambassadeur
Parallèlement, les tensions diplomatique entre Paris et Niamey s’accentuent encore. « Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage littéralement à l’ambassade de France», a déclaré vendredi Emmanuel Macron, indiquant qu’« on empêche de livrer la nourriture ; ils mangent avec des rations militaires. »
Depuis que le Niger a exigé fin août son départ, et essuyé le refus de Paris, l’ambassadeur Sylvain Itté n’a plus la possibilité de sortir de l’ambassade de France à Niamey. Les manifestations se succèdent devant le bâtiment, où la sécurité a été renforcée, mais aucun heurt n’a jusqu’ici été à déplorer.
Interrogé sur un éventuel rapatriement de l’ambassadeur à Paris, le chef de l’Etat a réitéré : «Je ferai ce que nous conviendrons avec le président Bazoum (NDLR : déchu par les militaires le 26 juillet) parce que c’est lui l’autorité légitime et je lui parle chaque jour». Dans les couloirs du Quai d’Orsay, de plus en plus de voix s’élèvent pour mettre fin à une situation qui semble de moins en moins tenable.
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