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« C’est reparti comme en 14 ! » A la fois outré et désabusé, un homme d’affaires s’alarme des récents revers enregistrés sur le front de la lutte contre la corruption. Et exprime des craintes quant au retour de pratiques frauduleuses. A l’origine : les décisions d’un juge de la Cour suprême, José Antônio Dias Toffoli. Le magistrat a d’abord annulé les preuves contre Odebrecht , l’entreprise de BTP qui avait admis son rôle dans la corruption à Petrobras, le géant pétrolier. Puis il a suspendu l’amende de quelque 700 millions d’euros infligée à Odebrecht, rebaptisé Novonor. Plus récemment, il a annulé une autre amende de plus de deux milliards d’euros infligée au holding J&F, qui contrôle notamment le géant de la viande JBS. « Il y a un grave recul de la lutte contre la corruption depuis plusieurs années », estime Roberto Livianu, président de l’institut « Je n’accepte pas la corruption ».
« Lava Jato » sur la sellette
La croisade contre la corruption menée par le juge Sergio Moro, nommé ensuite ministre de la Justice par Jair Bolsonaro, a mis en évidence une série de crimes financiers, mais l’enquête « Lava Jato » a aussi été décriée pour ses pratiques expéditives.
« Il y a sans doute eu des excès au cours des dernières années dans la manière de combattre la corruption, parfois sans base juridique adéquate. Cela répondait aux attentes de l’opinion publique. Mais maintenant, il y a une sorte de retour de bâton. Certains condamnés ont trouvé une brèche pour revoir certaines décisions, même si elles étaient correctes, affirme le dirigeant d’une grande entreprise. On assiste à un certain recul en arrière. C’est un moment dangereux. Ce n’est pas bon pour le pays. »
Indignation
L’exemple d’Odebrecht est d’autant plus frappant que l’entreprise avait reconnu l’existence d’un département d’« opérations structurées » chargé de distribuer des pots-de-vin… « Je suis outré et révolté », affirme un autre dirigeant, qui se fait l’écho d’échanges tenus sur les réseaux sociaux.
Beaucoup contestent la capacité d’un seul juge à annuler une décision prise en séance plénière. Plus de 80 % des décisions de la Cour suprême ont ainsi été « monocratiques », c’est à dire prises par un seul magistrat, ce qui porte atteinte à la « sécurité juridique », selon Roberto Livianu. « C’est un système bizarre », estime un observateur étranger.
Transparency soupçonné
Le juge Toffoli a également demandé l’ouverture d’une enquête sur les pratiques de Transparency International cette semaine. L’ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption est soupçonnée de s’être approprié des fonds provenant de la lutte anticorruption au Brésil. Des informations pourtant démenties par le Parquet en 2020… Le Brésil a perdu 10 places au dernier classement de Transparency International et se retrouve désormais à la 104e position (sur 180). « La corruption existe et elle est bien vivante. Elle est même en train d’augmenter », assure Roberto Livianu.
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