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Publié le 28 déc. 2023 à 17:27
La liste des bourdes commises par les différents services de renseignement israéliens ne cesse de s’allonger. Le Shin Beth, chargé de l’antiterrorisme , disposait d’une information précise sur le projet d’infiltration du Hamas deux mois avant qu’elle se produise avec, circonstance aggravante, la date exacte de l’opération.
Il n’a été tenu aucun compte de cet avertissement. Résultat : quelque 3.000 islamistes ont forcé la frontière et tué 1.200 Israéliens et étrangers tout en prenant 240 otages dans le sud d’Israël le 7 octobre.
Selon ces nouvelles révélations de la « 12 », la chaîne de télévision privée la plus populaire, le Shin Beth avait recruté un agent palestinien dans la bande de Gaza. Ce dernier a prévenu que la branche armée du Hamas mettait la dernière main à une attaque de très grande envergure en direction du territoire israélien une semaine après Yom Kippour, le jour du Grand Pardon juif, ce qui s’est effectivement produit.
Un informateur pas assez fiable
Mais les responsables du Shin Beth ont jugé que l’information n’était pas suffisamment crédible. L’informateur était trop nouveau : sa fiabilité n’avait pas encore été suffisamment établie, et son information n’était pas de première main.
Ses agents traitants ont jugé que son avertissement ne pourrait être pris au sérieux que s’il était confirmé par d’autres sources électroniques notamment, si bien que le dossier a été mis sous le boisseau et n’a pas remonté l’échelle hiérarchique au plus haut niveau auprès de Ronen Bar, le patron du Shin Beth.
« Enquête approfondie »
Dans un communiqué, le Shin Beth n’a rien fait pour se défausser. Il s’est contenté d’affirmer que toute son attention était pour le moment « concentrée sur les combats » menés dans la bande de Gaza contre le Hamas et sur les questions de sécurité en Cisjordanie. « Une enquête approfondie aura ensuite lieu au cours de laquelle nous examinerons toutes les informations qui étaient disponibles », a assuré le Shin Beth.
Matanyahu Engelman, le contrôleur de l’Etat, équivalent israélien de la Cour des comptes, est lui aussi bien décidé à faire toute la lumière sur ce fiasco. « Tous les aspects des échecs y compris les responsabilités personnelles vont être au centre de nos activités l’an prochain », a-t-il assuré. Parmi les sujets d’enquête figurent évidemment les erreurs du Shin Beth, mais aussi d’Aman, le service des renseignements militaires avant le 7 octobre, ainsi que la gestion de la guerre par les dirigeants politiques.
Liste des erreurs
Le contrôleur va avoir du pain sur planche. Il a d’ores et déjà été pris de vitesse. Avant même qu’il ait entamé la moindre investigation, les médias ont dressé une liste impressionnante des erreurs commises.
Quelques exemples. La télévision publique a révélé que les services de renseignement de l’armée avaient mis la main sur un manuel du Hamas détaillant un projet d’attaque avec un passage en force de la clôture de sécurité électronique entourant la bande de Gaza, sur l’attaque des postes de l’armée situés à proximité, et l’invasion de localités israéliennes en vue de tuer et de prendre des otages.
Scénario écrit d’avance
Le Hamas a appliqué tous ces projets à la lettre, comme si le scénario avait été écrit d’avance. De simples soldates vigiles chargées de surveiller la clôture sur leur écran avaient elles aussi fait état de mouvements suspects de membres du Hamas. Mais leurs supérieurs avaient estimé qu’elles avaient tendance à laisser libre cours à leur « imagination ».
Une officier de l’unité 8.200, spécialisée dans les renseignements électromagnétiques, avait elle aussi repéré des exercices d’entraînement inhabituels par leur ampleur de membres de la branche militaire du Hamas près de la frontière, trois mois avant le 7 octobre. Ses supérieurs ont préféré ne pas l’écouter en lui conseillant de se « calmer » faute de quoi elle serait sanctionnée.
Bref, tous ces avertissements ont été traités par-dessus la jambe par une armée prisonnière d’une conception selon laquelle le Hamas, faute de disposer des forces nécessaires pour mener une offensive d’envergure, ne se risquerait pas à défier l’armée israélienne.
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