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(BFM Bourse) – L’entreprise de services numériques, qui fait face à plus de 3,6 milliards d’euros de dettes à refinancer, s’est donnée plusieurs mois pour négocier avec ses créanciers sous l’égide d’un conciliateur. Mais la restructuration à venir risque d’être très dilutive pour les actionnaires du groupe.
Lorsqu’une entreprise publie ses résultats annuels fin mars, ce n’est pas forcément bon signe. Le cas échéant avec Atos qui a dû reporter plusieurs fois ce rendez-vous avant de finalement livrer ses comptes ce mardi 26 mars.
L’entreprise de services numériques avait de toute façon communiqué les grandes lignes précédemment. Tout juste apprend-on que la société a essuyé une perte nette de 3,4 milliards d’euros (environ vingt fois la capitalisation actuelle de la société), dont l’essentiel est dû à des dépréciations d’actifs (2,5 milliards d’euros). Rappelons également que la société a brûlé pour 1,08 milliard d’euros de trésorerie en 2023.
Le groupe n’a par ailleurs pas donné de perspectives pour 2024 invoquant notamment les « incertitudes de marché » et « la vente envisagée d’actifs ».
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La principale annonce de la société n’a néanmoins rien à voir avec les résultats financiers et officialise une issue qui ne faisait que peu de doute.
Alors que la société brûle donc du cash, Atos affiche une dette nette de 2,23 milliards d’euros (4,65 milliards d’euros en brut) et se retrouve avec un mur d’emprunts à refinancer, pour un total de 3,65 milliards d’euros d’ici à fin 2025.
Le groupe a en conséquence ouvert une procédure amiable de conciliation avec ses créanciers pour parvenir à une restructuration financière sur sa dette.
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Vers une restructuration d’ici juillet
Une procédure de conciliation se déroule sous l’égide de conciliateur, en l’occurrence pour Atos maître Hélène Bourbouloux, une administratrice judiciaire qui a officié dans les dossiers Orpea et Casino. Le conciliateur doit favoriser les négociations entre les créanciers et la société pour nouer un accord amiable qui mettrait fin à ses difficultés et assurerait sa pérennité.
La procédure de conciliation d’Atos durera quatre mois avec éventuellement un mois supplémentaire.
La société entend par ailleurs présenter à ses créanciers lors de la semaine du 8 avril « les paramètres de son cadre de refinancement » tout en tenant le marché informé. Atos compte parvenir à une restructuration financière d’ici juillet.
A la suite de ces annonces, l’action Atos perd encore 6,8% à 1,5945 euro vers 10h15 à la Bourse de Paris
Bientôt un cours de quelques dizaines de centimes?
L’ouverture de cette procédure paraissait inévitable après l’échec de la cession de la division BDS (cybersécurité, big data, supercalculateurs) à Airbus la semaine dernière. Le retrait du groupe aérien de ce projet de vente a privé Atos d’un produit de cession de 1,5 milliard à 1,8 milliard d’euros (en valeur d’entreprise).
Pour l’heure, Atos estime avoir suffisamment de liquidités pour assurer ses besoins sur les douze prochains mois. L’entreprise entend également poursuivre des cessions d’actifs pour renforcer ses liquidités.
Toutefois le groupe reconnaît quand même qu’il y a péril en la demeure. « Toutes ces circonstances (financières, NDLR) créent une incertitude significative sur la capacité du groupe à poursuivre son activité en continuité d’exploitation dans le cas où le groupe ne serait pas en mesure de négocier un nouveau plan de refinancement ou de réaliser un programme important de cession d’actifs », peut-on lire dans le communiqué du groupe.
Il faudra ainsi une restructuration financière pour qu’Atos apure son bilan. Les investisseurs auront donc un peu plus de visibilité sur les potentielles modalités de ce plan dans quelques jours.
Mais une forte dilution des actionnaires actuels semble difficilement évitable. « La seule alternative à une dilution était des cessions d’actifs. Mais la vente de BDS a échoué et il sera difficile d’effectuer d’importantes cessions en seulement quelques mois. En conséquence il faudra certainement convertir de la dette en capital, ce qui plombera les actionnaires », expose un analyste.
Un scénario auquel semble se préparer Société Générale. La banque a largement sabré son objectif de cours sur Atos lundi, passant de 10 euros à 20 centimes, avec un conseil à « vendre ». Une cible inférieure de plus de 85% au cours de Bourse actuel d’Atos (1,5945 euro). Et dire que le titre valait plus de 100 euros il y a sept ans….
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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