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(BFM Bourse) – Le groupe informatique a annoncé être en discussions avec Airbus pour lui céder ses activités de la division BDS (cybersécurité et big data), pour une valeur d’entreprise indicative comprise entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros.
Le dossier Atos est décidément un dossier à tiroirs. En pleine transformation pour assurer son avenir, le groupe informatique a annoncé ce mercredi être en discussions préliminaires avec Airbus pour lui vendre ses activités big data et cybersécurité (BDS).
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Atos va « ouvrir une phase de due diligence [procédure détaillée d’examen des comptes, NDLR] avec Airbus pour la cession potentielle de l’intégralité du périmètre BDS, a indiqué le groupe informatique atos.net/fr/2024/communiques-de-presse_2024_01_03/point-de-marche-2 »>à l’occasion d’un point de marché visant à informer les parties prenantes de l’avancement des projets de transformation du groupe et « des chantiers correspondants ».
Il faut dire que la société se devait d’éclaircir la situation, alors que des informations de presse indiquaient de telles discussions. Mi-décembre, Le Figaro avait déjà révélé qu’Airbus était revenu « en force » dans le dossier Atos et s’intéressait de près au rachat de BDS. Le groupe aéronautique et le conseil d’administration d’Atos étaient passés « en discussion bilatérale », avait alors indiqué l’une des deux sources interrogées par le quotidien. Ce qui avait fait bondir de 21% le titre le jour de l’annonce le vendredi 15 décembre dernier.
« Si les nouvelles discussions se confirmaient, cela pourrait représenter une transaction de 1,5 à 2,5 milliards d’euros selon nous », expliquait dans une note Cloé Lemarié, l’analyste de Jefferies couvrant Airbus en réaction aux informations du Figaro.
De son côté, Atos a donné plus de précisions ce mercredi matin. L’offre indicative se base sur valeur d’entreprise de 1,5 à 1,8 milliard d’euros pour l’intégralité du périmètre BDS, soit le bas de la fourchette pronostiquée par l’analyste de Jefferies.
La proposition d’achat de l’avionneur sur l’ensemble de BDS offre une « justification plus solide que le précédent projet d’acquisition de 29,9% dans Eviden, mais elle fait toujours concurrence à des rachats d’actions et peut-être perçue comme étant politique », soulignent les analystes de Jefferies cités par Reuters ce mercredi matin.
À la Bourse de Paris, l’action Atos progressait de 11% dans les premiers échanges, avant de basculer dans le rouge et plonger de 4,9% vers 12h30. Au même moment, l’action Airbus reculait de 1,97% dans un marché parisien en baisse (-1,27% sur le CAC 40).
Thales dans la danse?
Rappelons que le groupe aéronautique et de défense avait précédemment, en février 2023, discuté avec Atos d’une prise de participation d’environ 30% dans Eviden avant d’y renoncer sous la pression notamment du fonds TCI.
Si ce point d’étape vient donner un peu de visibilité sur ces discussions, il n’est pas certain qu’elles aboutissent puisqu’elles sont à un stade préliminaire. Surtout que le groupe aéronautique n’est pas le seul à lorgner sur BDS, du moins sur une partie du périmètre de cette activité, ajoute Atos qui ne précise pas l’identité de la société en question. « Cela pourrait être un autre groupe du CAC 40, Thales », avance Jefferies, cité par l’AFP.
Mais le groupe de défense a souhaité couper court à ces spéculations récurrentes sur un éventuel intéret pour BDS. Thales a dit mercredi auprès de Reuters vouloir mettre fin « aux questions et fantaisies », et a rappelé par la voix de son porte-parole ne pas avoir « l’intention de se diversifier sur des marchés autres que ceux où il est déjà présent ».
Une poursuite des discussions sur Tech Foundations
Pour Atos, la cesssion de BDS est nécessaire. La société est dans une situation financière complexe qui l’a contraint à mener d’importants chantiers pour se restructurer. En 2022, le groupe a annoncé se scinder en deux, avec d’une part ses métiers historiques d’infogérance (Tech Foundations) et d’autre part Eviden, qui rassemble les activités en croissance (services applicatifs, supercalculateurs, big data) et qui deviendra « le nouvel Atos ». Cette dernière branche inclut BDS, qui fait l’objet des marques d’intêret d’Airbus en vue de renforcer son « portfolio en matière de défense et sécurité grâce à des capacités de premier plan dans les domaines du cyber, du calcul avancé et de l’intelligence artificielle ».
Ce mercredi, le groupe informatique a indiqué poursuivre les discussions amorcées en août dernier avec EP Equity Investing (EPEI), la holding de Daniel Kretinsky pour l’acquisition de Tech Foundations. Une opération qui avait été vivement contestée du côté des fonds actionnaires mais aussi de la classe politique.
Son directeur financier Paul Saleh a précisé ce mercredi matin que ces tractations « prenaient plus de temps que prévu », « sans certitude qu’elles aboutissent à un accord », à l’occasion d’une conférence téléphonique. Les discussions se poursuivent en effet sur le prix à payer, la structure de l’opération et le transfert d’une très grande partie des passifs attachés à Tech Foundations.
Dans le cadre de cet accord, Daniel Kretinsky, devait participer également à hauteur de 180 millions d’euros à une augmentation de capital de 900 millions d’euros d’Eviden, et en prendre une participation de 7,5%.
Or, Atos a revu à la baisse le montant de la levée de fonds prévue pour renflouer Eviden, en raison de « l’évolution des conditions et des réactions de marché ». Autre nouveauté, Atos examine également avec EPEI « les conditions juridiques et financières dans lesquelles la holding pourrait être libérée, en tout ou en partie, de son engagement » de prendre 7,5% d’Eviden.
Un mur de dettes
Face à la réduction de la taille de l’augmentation de capital prévue, Atos compte « bien au-delà » du programme de cession d’actifs de 400 millions d’euros présenté fin juillet », avec la vente d’autres actifs complémentaires, « que l’opération avec EPEI conduise à un accord ou pas ».
La société est en effet engagée dans une course contre la montre pour honorer ses échéances de financements. Atos doit rembourser ou refinancer 3,65 milliards d’euros d’emprunts ou obligations d’ici fin 2025. Un emprunt obligataire d’un montant de 500 millions d’euros arrive par exemple à échéance en novembre 2024.
Face à cet important mur de dettes, Atos doit négocier dès maintenant avec ses banques et « n’exclut pas de recourir aux mécanismes de protection juridiques à sa disposition pour encadrer » ces négociations, sans pour autant préciser lesquels.
« Les options possibles pour Atos devront être examinées au cours du premier trimestre 2024 afin de confirmer qu’elles seront suffisantes pour assurer de manière pérenne la couverture des échéances de financement et les besoins de trésorerie du groupe », ajoute Atos.
En parallèle, Atos a pris acte de la démission de quatre membres de son conseil d’administration (Valérie Bernis, Aminata Niane, Vernon Sankey et René Proglio), ajoutant un peu plus d’incertitudes sur le pilotage de la transformation dantesque de la société informatique.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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