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(BFM Bourse) – L’entreprise de services numériques a annoncé que son président depuis 2019, Betrand Meunier, s’était retiré de ses fonctions, remplacé par Jean-Pierre Mustier. Le groupe a également fait un point sur sa scission, décalant de quelques mois la vente de son périmètre historique.
Pour le meilleur et pour le pire, Bertrand Meunier incarnait l’unique ilot de stabilité dans la gouvernance d’Atos. Président du conseil d’administration de l’entreprise de services numériques depuis novembre 2019, il a vu défiler pas moins de quatre directeurs généraux depuis sa prise de fonction à ce poste (Elie Girard, Rodolphe Belmer, Nourdine Bihmane, et Yves Bernaert, qui a été nommé le 4 octobre).
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Depuis l’été 2022, le dirigeant a fait face à une série de frondes. Au printemps dernier, la société d’investissement Sycomore AM avait tenté de l’évincer, sans succès. Son départ a également été réclamé cet été par une association d’actionnaires d’Atos (l’Udaac), mécontents du plan de scission du groupe, qui s’effectuera via la vente du périmètre historique « Tech Foundations », qui rassemble les activités d’infogérance, à Daniel Kretinsky, et le recentrage d’Atos sur la cybersécurité, la transformation numérique et le big data en se renommant « Eviden ». Ces porteurs ont dénoncé « des errements permanents » dans sa gestion. Idem pour le fonds activiste Ciam qui a fustigé la gouvernance du groupe sous sa présidence. Ce fonds a d’ailleurs déposé une plainte la semaine dernière contre Bertrand Meunier et contre X devant le Parquet national financier (PNF) pour « informations fausses ou trompeuses » liées au projet de cession de « Tech Foundations ». Ciam avait emboîté le pas à un autre fonds, Alix AM, qui avait déposé une plainte devant le PNF pour corruption active et passive dans le même dossier.
Mais Bertrand Meunier a désormais quitté Atos. La société a en effet annoncé ce lundi qu’il avait souhaité se retirer de ses fonctions et avait été remplacé samedi par Jean-Pierre Mustier, ancien patron de la banque de financement et d’investissement de Société Générale, au poste de président du conseil d’administration.
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Un départ bien perçu au départ par le marché
« Au regard de l’hostilité à son égard, le départ de Bertrand Meunier pourrait être bien perçu ce matin, même si son successeur, Jean-Pierre Mustier, ne remet pas en cause le schéma présenté par son prédécesseur pour la cession de Tech Foundations à Daniel Kretinsky », a jugé Invest Securities dans une note publiée ce lundi matin.
Dans la foulée de l’annonce du départ de Bertrand Meunier, Atos a fait un point d’étape sur sa scission.
Le groupe a mis à jour le calendrier, s’attendant désormais à ce que la réalisation de la vente de Tech Foundations à Daniel Kretinsky soit réalisée « au deuxième trimestre » 2024, « compte tenu du calendrier prévu pour l’obtention des autorisations réglementaires ». Le groupe avait précédemment évoqué la fin de cette année comme échéance.
Autre point: Atos a souligné être en négociations exclusives avec la holding de Daniel Kretinsky « pour adresser certain paramètres financiers » de la vente de Tech Foundations. Lors d’une conférence avec des analystes, le directeur financier du groupe Paul Saleh a évoqué l’entrée de Daniel Kretinsky au capital d’Eviden.
Rappelons, en effet, qu’en parallèle du rachat de Tech Foundations, l’homme d’affaites tchèque est censé prendre 180 millions d’euros dans Eviden, qui constituera le nouvel Atos, tandis qu’un appel au marché de 720 millions d’euros supplémentaire doit être réalisé pour une augmentation de capital totale de 900 millions d’euros.
Daniel Kretinsky devrait payer 20 euros par action Eviden pour prendre cette participation, « un paramètre qui est toujours sur la table », a souligné Paul Saleh.
Des interrogations sur la vente de Tech Foundations
Par ailleurs, Atos a évoqué « un mécanisme de création de la valeur », qui permettrait au groupe de reprendre 10% de Tech Foundations en 2027, en fonction de la réalisation de certains objectifs. Et, toujours dans le cadre de ce mécanisme, si Daniel Kretinsky décidait de vendre tout ou partie de Tech Foundations, Atos recevrait 40% du produit de cession si la vente a lieu jusqu’au 31 décembre 2026 et 20% si elle survient en 2027 ou 2028.
Ce mécanisme n’avait pas été communiqué précédemment aux investisseurs, et semble apporter une réponse aux actionnaires qui avaient contesté la vente de Tech Foundations, accusant Atos de ne pas être intéressé au potentiel redressement de cette activité. Contacté par BFM Bourse, Atos a assuré que ce dispositif existe depuis l’annonce de la cession à Daniel Kretinsky, soit depuis août.
A la Bourse de Paris, l’action Atos, qui est désormais grandement détenue par des investisseurs particuliers, a bondi de 20% en début de séance avant de se retourner et de perdre plus de 3,2% vers 11h15.
« Initialement, le marché a salué le départ de Bertrand Meunier qui n’a pas brillé par sa compétence et ses choix stratégiques ces dernières années », tacle un analyste financier. « Mais ensuite le marché est revenu à la vente de Tech Foundations et il se rend compte que beaucoup d’interrogations demeurent, qu’il reste beaucoup de travaux à accomplir et que le report de quelques mois de l’opération n’envoie pas un bon signe notamment du côté des financements. La visibilité est faible », ajoute cet analyste.
Atos a indiqué lundi qu’il menait « des discussions actives avec ses banques de financement pour obtenir les consentements bancaires (‘waivers’) nécessaires à la cession envisagée de Tech Foundations et sécuriser de nouveaux financements pour Eviden ».
« La société négocie actuellement un nouveau prêt à terme d’un montant réduit, arrivant à échéance en décembre 2026, pour remplacer le prêt à terme A de 1,5 milliard d’euros après la transaction. À ce jour, la Société a reçu des retours positifs sur les consentements bancaires », a développé l’entreprise.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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