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Le président du comité des comptes, René Proglio, n’a pas participé au conseil d’administration samedi dernier. Il doit quitter son poste d’administrateur.
La crise n’est pas finie chez Atos. Le groupe informatique a annoncé ce matin la démission de son président, Bertrand Meunier, confirmant une information du Monde. Il est remplacé par Jean-Pierre Mustier, ancien dirigeant de la Société Générale et ex-patron d’UniCredit, qui est administrateur depuis le mois de mai dernier. Ce changement de gouvernance, appelé par plusieurs petits actionnaires, a été voté « à l’unanimité » lors d’un conseil d’administration samedi dernier, selon le communiqué du groupe.
Sauf que là encore, le président du comité des Comptes, René Proglio, n’a pas participé à la réunion. Il n’avait pas non plus été présent lors du conseil d’administration du 30 juillet dernier, qui avait validé la vente de l’activité historique de service informatique d’Atos à Daniel Kretinsky. L’ancien patron d’Arthur Andersen France et de Morgan Stanley France avait manifesté son opposition à cette opération.
Son entourage avait dénoncé une « convocation du conseil au moment où il était dans un avion » pour éviter de voter contre lors du conseil afin d’afficher une « unanimité » des administrateurs.
La direction d’Atos l’avait, elle, accusé de « prétexter une absence pour ne pas s’opposer au conseil et être contraint à la démission ».
Opposé à la vente à Daniel Kretinsky
Les deux camps soulignent que René Proglio devrait bientôt démissionner. « C’est son souhait mais il veut aussi que la vérité soit dite » sur la vente de la branche de service informatique à Daniel Kretinsky, explique un de ses proches. Il s’est mis en retrait du conseil jusqu’à la prochaine assemblée générale qui devrait acter son départ. Sur le fond, il dénonce, comme les petits actionnaires, les conditions financières avantageuses faites à l’homme d’affaires tchèque qui rachète ces activités avec près d’un milliard d’euros de cash dans les comptes. Compte tenu de la situation explosive à la tête d’Atos, la direction ne cache pas non plus qu’elle « espère qu’il va démissionner ».
René Proglio était arrivé chez Atos en avril 2022, invité par le président Bertrand Meunier. Rapidement, des désaccords entre les deux hommes avaient filtré. Le président du comité des Comtes étant à l’écoute des actionnaires minoritaires, furieux de la chute du cours de Bourse, lorsque le président restait mutique. Depuis le début de l’année, des sources proches d’Atos rapportaient que les deux hommes s’étaient éloignés, jusqu’à devenir rivaux. Bertrand Meunier craignait que René Proglio ne vise son poste. C’est pour cette raison qu’il a invité Jean-Pierre Mustier à rejoindre le conseil d’administration à partir du mois de mai.
Les relations étaient alors devenues tendues entre l’ancien ponte de la Société Générale et René Proglio. Ses détracteurs pointaient du doigt sa position gênante par rapport à son frère jumeau. En effet, Henri Proglio, ancien PDG d’EDF et de Veolia, préside le comité familial du Groupe industriel Marcel Dassault (GIMD). La société de la famille Dassault détient des participations dans Thales et Dassault Systèmes, deux entreprises qui ont étudié de près (pour Thales) ou de loin (pour Dassault Systèmes) un rachat des activités de cybersécurité d’Atos l’an passé.
Mustier renonce à 400.000 euros
Pour éviter une nouvelle polémique auprès des petits actionnaires, le nouveau président d’Atos, Jean-Pierre Mustier a fait savoir en interne qu’il renonce à sa rémunération de président qui s’élève à 400.000 euros par an. Il ne touchera pas non plus les jetons d’administrateur depuis son arrivée au conseil en mai dernier.
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