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Publié le 3 juil. 2023 à 12:20Mis à jour le 3 juil. 2023 à 12:25
Le spectre d’une faillite de l’assureur-vie italien Eurovita est écarté depuis ce weekend. Il hantait les régulateurs de l’assurance qui s’alarment des conséquences de la rapide remontée des taux en Europe. La compagnie, avec ses 15 milliards d’euros d’encours d’assurance-vie, en a été l’une des premières victimes.
Elle sera finalement sera sauvée par cinq grands assureurs et une trentaine de banques. C’est la première fois qu’une telle opération est tentée dans ce secteur, dont la fragilité a été mise au jour par ce dossier . De plus en plus, les épargnants préfèrent mettre leur argent dans des bons du trésor italien, rémunérés autour de 4%, plutôt que dans l’assurance-vie.
Pour éviter des retraits panique de ses 353.000 clients (soit 413.000 polices), l’Ivass, le régulateur italien de l’assurance, a prolongé vendredi soir jusqu’au 31 octobre le gel des avoirs de la société placée sous « administration extraordinaire ». Ce gel avait été mis en place le 6 février jusque fin mars, puis prolongé une première fois jusqu’au 30 juin.
Décollecte nette
Le marché de l’assurance-vie traverse un moment difficile. Selon l’Association nationale italienne des entreprises d’assurance (ANIA), le premier trimestre a enregistré une collecte nette négative de 4,8 milliards d’euros, en baisse de plus de 10 milliards d’euros par rapport au premier trimestre 2022.
Un phénomène qui n’est pas sans rappeler la tendance des fonds en euros en France. En Italie, le secteur évoque même désormais l’opportunité de créer un système de garantie du capital des polices d’assurance-vie, similaire à celui qui protège les dépôts bancaires jusqu’à 100.000 euros.
En février dernier, le fonds de capital-investissement britannique Cinven , actionnaire majoritaire d’Eurovita, avait accepté d’injecter 100 millions d’euros de fonds propres. Un montant insuffisant pour combler le déficit de capital, estimé à 400 millions d’euros.
Une solution systémique
Une solution de place a donc été trouvée vendredi soir sous l’égide de l’Ivass, de la Banque d’Italie et du gouvernement italien. Au total, 500 millions d’euros seront mobilisés dans cette opération de sauvetage qui sera finalisée en septembre.
Elle implique les cinq principales compagnies d’assurance du pays (Intesa Vita, Generali, Poste, Unipol et Allianz). Une nouvelle entreprise sera constituée, qui absorbera les 230 salariés d’Eurovita et sera divisée en cinq filiales de même taille, reprises ensuite par les cinq compagnies d’assurance ayant participé au sauvetage.
Les souscripteurs se retrouveront ainsi sous contrat avec elles, avec toutes les garanties que cela comporte. Quelque 10 milliards d’euros de polices seront transférés à la nouvelle société, soit les deux tiers du total des actifs d’Eurovita à la fin de l’année dernière.
Six grandes banques (Intesa Sanpaolo, Bpm, Bper, Mps, Crédit Agricole et Mediobanca) se porteront garantes en dernière instance de la trentaine de petits et moyens instituts de crédit qui distribuaient des produits d’Eurovita.
Des lignes de crédit pour couvrir les rachats des clients seront ouvertes, proportionnellement à la capacité de chaque banque, pour un montant total de près de 6 milliards d’euros.
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