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(BFM Bourse) – Le constructeur automobile, parfois assimilé au secteur du luxe en Bourse, a constitué une belle source de satisfaction l’an passé pour les investisseurs. Mais certains analystes considèrent que son potentiel semble désormais limité.
Le cheval cabré est apparu plus fougueux que jamais en Bourse l’an passé. L’action Ferrari s’est adjugée en 2023 un peu plus de 42%. Seuls trois grands constructeurs automobiles, à savoir Tesla (+101,7%), Stellantis (+59,3%) et Toyota (+43%), ont fait mieux.
Ferrari a plusieurs fois relevé ses prévisions de résultats pour l’exercice 2023, avec une nouvelle publication record au troisième trimestre. Le groupe a notamment bénéficié de la montée en puissance de ses récents modèles, Ferrari citant la 812 Competizione A, une variante découvrable de la 812 Competizione, un véhicule sportif, ainsi que le Purosangue, le premier SUV de la marque italienne.
La performance du groupe italien est d’autant plus remarquable que le luxe, secteur auquel Ferrari est souvent assimilé, a connu une année 2023 en demi-teinte, LVMH ne prenant que 7,9% l’an passé, soit bien moins que le CAC 40 (+16,5%).
« Contrairement à la plupart des groupes de luxe, Ferrari n’a pas de composante aspirationnelle (en clair des clients plus jeunes et moins aisés que les acheteurs traditionnels d’articles de luxe, NDLR) et, en tant que telle, devrait être beaucoup plus défensive » en Bourse, soulignait Royal Bank of Canada, en août.
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Le temps de prendre ses bénéfices?
Reste que comme beaucoup de valeurs qui ont bien performé en 2023, la question du potentiel du groupe italien se pose, même si le constructeur s’en tire bien depuis le 1er janvier (+1,9%). La semaine dernière, le bureau d’études indépendant AlphaValue a initié sa couverture sur Ferrari avec un conseil à « alléger » et un objectif de cours à 305 euros.
L’intermédiaire financier reconnaît les atouts de la société transalpine. Ferrari a « créé au fil du temps une marque synonyme de richesse, d’exclusivité, de design et de performance », souligne AlphaValue.
« Cela offre au groupe le bénéfice d’une demande hautement inélastique, ce qui lui permet de fixer parmi les prix les plus élevés de l’industrie automobile et d’afficher un chiffre d’affaires et un résultat d’exploitation par voiture de 328.000 euros et 92.000 euros (!), respectivement, lors de l’exercice 2022 », poursuit-il. La stratégie marketing de la société, qui consiste à limiter délibérément le nombre de voitures produites, a permis de cultiver une valeur de marque sans précédent dans le secteur, note le bureau d’études.
Plus que les volumes, la société possède un relais de croissance dans la customisation (c’est-à-dire la personnalisation) des véhicules qu’elle vend à ses clients. Selon AlphaValue, ces activités de customisation, qui sont mieux margées que les autres, représentent environ 15% des revenus de la société qui compte faire passer cette part à 17% à moyen terme. « Cette stratégie deviendra encore plus cruciale lorsque Ferrari atteindra sa capacité de production annuelle maximale estimée à environ 15.000 unités (contre environ 14 000 prévues en 2023), car il est peu probable que le groupe augmente ses capacités de production et devra donc se concentrer sur d’autres activités pour augmenter son chiffre d’affaires », poursuit AlphaValue.
Néanmoins, les investisseurs se montrent peut-être un peu trop optimistes. Le bureau d »études note que le marché anticipe des résultats bien supérieurs aux objectifs de moyen terme de Ferrari, c’est-à-dire des revenus de plus de 6,7 milliards d’euros en 2026 ainsi qu’un résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de 2,5 milliards à 2,7 milliards d’euros pour une marge correspondante de 38% à 40% au même horizon. « De notre point de vue cela pourrait être le bon moment de prendre ses profits », conclut AlphaValue.
Hermès comme comparable
Ce constat s’avère en ligne avec celui effectué le mois dernier par HSBC. La banque sino-britannique s’est dite admirative de Ferrari mais « cette admiration est largement partagée et intégrée dans le cours », expliquait-elle.
Avec une demande qui excède nettement l’offre, Ferrari ne subit pas la volatilité des autres constructeurs automobiles liées aux volumes et aux changements de modèles. Revers de la médaille: « une volatilité plus faible implique une plus grande certitude des résultats, y compris du point de vue des prévisions, et il devient donc difficile de surprendre (le consensus) trimestre après trimestre », pointait HSBC. La banque expliquait, par ailleurs, que le consensus pour 2024 lui paraissait déjà exigeant, anticipant une marge d’Ebitda ajusté de 40,1%, soit davantage que la borne haute de la prévision du groupe pour 2026.
En même temps, l’établissement constatait que les multiples boursiers de Ferrari s’étaient nettement rapprochés de ceux d’Hermès, le sellier étant considéré par HSBC mais aussi par AlphaValue comme le plus proche comparable de Ferrari. Sa décote par rapport au groupe de luxe est passée de 22% début 2023 à environ 5% mi-décembre. En conséquence, HSBC jugeait la valorisation « juste » et avait dégradé son conseil à « conserver » contre « acheter » précédemment.
A contrario, Royal Bank of Canada estime pour sa part que la valeur possède encore du potentiel, avec un objectif de cours de 344 euros contre une action autour de 311 euros actuellement. La banque canadienne s’attend à ce que le résultat d’exploitation du groupe progresse de 15% par an entre 2022 et 2030, avec 705 unités vendues en plus en 2024, grâce à la montée en puissance du Purosangue.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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