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(BFM Bourse) – Le promoteur immobilier chinois quittera le 4 septembre prochain le Hang Seng de Hong Kong, alors que son action s’est effondrée de 40% en un mois. Le groupe a suspendu la négociation de plusieurs obligations.
Depuis maintenant une semaine et demie, le spectre d’une nouvelle grande faillite dans le secteur immobilier en Chine a rejailli avec les difficultés de Country Garden Holdings.
Ce promoteur chinois, lesté d’un passif total de 194 milliards de dollars, selon Reuters, n’a pas honoré des coupons sur des obligations il y a deux semaines, et doit désormais les payer au cours d’une période de « grâce » de 30 jours. Lundi dernier, la société a suspendu les négociations sur onze obligations avant de prévenir, quelques jours plus tard, qu’elle faisait face à « des incertitudes considérables » sur ses remboursements.
La crainte d’une restructuration financière, qui semble aujourd’hui difficilement évitable, a logiquement plombé l’action du promoteur coté à Hong Kong. En un mois, le titre a perdu près de 40%, portant sa baisse depuis le 1er janvier à plus de 70%.
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Une chute telle que l’action du groupe se retrouve déclassée. Vendredi, la société en charge des indices de la Bourse de Hong Kong a annoncé sa revue trimestrielle. Cet examen a abouti à l’éviction de Country Garden Holdings du Hang Seng, l’indice phare de la Bourse de Hong Kong, qui compte actuellement 80 pensionnaires. A compter du 4 septembre, Country Garden sera remplacé par le groupe pharmaceutique Sinopharm.
Un risque systémique?
En sus, Country Garden sera retiré à la même date du Hang Seng Enterprises Index, un indice de 50 sociétés qui rassemble les sociétés de Chine continentale les plus importantes cotées à Hong Kong. Country Garden sera remplacé par Trip.com.
Country Garden est victime de la politique de durcissement réglementaire des autorités chinoises, qui depuis 2020 ont serré la vis pour tenter d’enrayer la spéculation immobilière, compliquant l’accès au refinancement des grands groupes. Les difficultés du promoteur s’expliquent également par son positionnement. Country Garden a été le premier promoteur immobilier chinois de 2017 à l’an passé, avant de rétrograder au sixième rang, plombé notamment par son portefeuille, avec 60% de projets (selon l’AFP) situés dans des petites villes chinoises de petite taille, où les prix de l’immobilier se sont retrouvés davantage sous pression que dans les grandes métropoles.
Selon une étude du Trésor français d’août 2022, l’immobilier en Chine représente entre 14% et 30% du PIB local, ce qui en haut de fourchette constitue une proportion supérieure à celle des Etats-Unis avant la crise des subprimes de 2008.
« Un défaut de paiement de la part de Country Garden constituerait un grave problème pour la Chine. L’entreprise est synonyme de logements de masse et d’efforts d’urbanisation en Chine, en raison de son échelle d’exploitation, de ses solides antécédents, de sa diversification géographique et de la reconnaissance de sa marque dans les villes de niveau 3 et 4 », souligne Barclays, qui estime l’actif total de la société à 1700 milliards de yuans soit 235 milliards de dollars.
Comme cela avait été le cas avec l’autre promoteur immobilier chinois, Evergrande, en 2021, le marché se demande si les difficultés de Country Garden Holdings peuvent être systémiques, c’est-à-dire si elles menaceraient l’ensemble de l’économie mondiale. Evergrande vient d’ailleurs de se déclarer en faillite aux Etats-Unis.
« Les retombées immédiates sur l’économie et les marchés mondiaux des problèmes rencontrés par le promoteur immobilier chinois Country Garden semblent être limitées », relativisait néanmoins Capital Economics, la semaine dernière. « L’exposition étrangère au secteur immobilier chinois a fortement diminué ces dernières années et les décideurs politiques devraient intervenir pour éviter un effondrement en Chine », ajoutait le think tank.
« La potentielle faillite de Country Garden est une très mauvaise nouvelle, car elle pourrait avoir des implications négatives pour de nombreux pans de l’économie chinoise et internationale. Cependant, penser que c’est un risque systémique serait erroné et aller trop vite en besogne », abonde John Plassard de Mirabaud. « Le gouvernement chinois est totalement au fait que le secteur immobilier du pays représente le premier actif mondial et fera tout pour le sauver… après avoir sanctionné les spéculateurs (comme il l’a fait sur le secteur de la technologie) », poursuit-il.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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