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Publié le 9 déc. 2023 à 8:16Mis à jour le 9 déc. 2023 à 17:14
Un « manque de clarté morale », un scandale et au mieux une hypocrisie : l’audition parlementaire, mardi, des présidentes de Harvard, du MIT et de UPenn sur la manière dont elles combattent l’antisémitisme sur leur campus a suscité un déferlement de critiques à droite comme à gauche, et des appels à la démission.
« Les présidents de certaines de nos universités les plus prestigieuses ont été incapables de dénoncer l’appel au génocide des Juifs comme antisémite. Ce manque de clarté morale est inacceptable », a réagi le mari de la vice-présidente Kamala Harris, à l’occasion de la fête des lumières Hanouka. « Il est incroyable que cela doive être dit : les appels au génocide sont monstrueux et contraires à tout ce que nous représentons en tant que pays », a aussi déclaré Andrew Bates, un porte-parole de la Maison Blanche.
« Harvard est la dernière des 248 universités à soutenir la liberté d’expression (selon l’étude de College Pulse, NDLR). Mais lorsqu’il s’agit de dénoncer l’antisémitisme, l’université s’inquiète soudain du premier Amendement (à la Constitution, NDLR). Cela sonne creux », ont aussi critiqué dans un message deux élus démocrates de l’Etat du Massachussetts (où se trouve Harvard), Seth Moulton et Jake Auchincloss.
Pris en étau
Au-delà du dossier brûlant de l’antisémitisme, les universités sont en pleine crise d’identité, prises en étau entre la doctrine constitutionnelle de la libre expression ( « free speech ») et le politiquement correct.
Des étudiants protestent contre la venue d’intervenants jugés illégitimes ou l’origine des financements de leur université. En 2019, des étudiants avaient ainsi appelé à la démission le président du MIT de l’époque, Rafael Reif, accusé d’avoir accepté des dons de Jeffrey Epstein, alors que le financier avait déjà été reconnu coupable de « racolage de mineures ». Des enseignants critiquent de leur côté contre la discrimination des procédures de sélection, le contenu des cours ou l’auto-censure obligée sur certains sujets.
Une politisation de l’université qui s’ajoute au contexte morose de l’enseignement supérieur, entre stagnation des effectifs, critiques contre le coût croissant des études et remise en question de son apport à la société. Dans une étude de Pew Research publiée en 2021, seuls un tiers des républicains estimaient que le système universitaire avait un impact positif sur le pays, quand les démocrates étaient trois sur quatre à le penser. Un écart qui s’est creusé de près de dix points en deux ans.
Des débats qui deviennent aussi un enjeu financier pour les grandes universités, avec un modèle économique qui repose significativement sur les dons des « alumni ».
La droite veut réinvestir les universités
De la même manière qu’une partie de la droite s’est attaquée aux normes environnementales (ESG) dans la finance, des Etats conservateurs veulent réinvestir les universités. En Floride, le gouverneur Ron DeSantis a nommé des administrateurs conservateurs au conseil d’universités comme Florida Polytechnic University ou au New College.
Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a promulgué cet été une loi interdisant les programmes « DEI » (diversité, égalité, inclusion) dans les universités publiques. La présidente de Texas A&M University, Katherine Banks, a d’ailleurs dû démissionner, sur fond de bras de fer politique autour des questions de diversité dans le cadre d’un recrutement d’enseignante. Plusieurs autres Etats ont proposé ou entériné des mesures du même type.
Des initiatives essaiment pour recentrer les débats. Une association chargée de promouvoir l’éducation civique, l’Institute for Citizens and Scholars a enrôlé des universités comme Cornell, Notre-Dame ou le Wellesley College pour repenser le « free speech ».
A Austin (Texas), une nouvelle université, UATX, est aussi en train d’être mise sur pied avec la promesse d’une « plus grande ouverture intellectuelle », « parce que l’enseignement supérieur ne permet pas d’aborder ouvertement des questions délicates avec honnêteté
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