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(BFM Bourse) – L’agence est passée de « stable » à « négative » la perspective de la note de l’équipementier ferroviaire, ce qui constitue toutefois un moindre mal pour le groupe qui a récemment douché les investisseurs en prévenant qu’il brûlerait du cash sur son exercice actuel.
C’était la grande crainte du marché après le lourd avertissement d’Alstom: une dégradation de la note de crédit de l’équipementier ferroviaire par l’agence Moody’s.
Pour rappel, la société dirigée par Henri Poupart-Lafarge a prévenu la semaine dernière qu’elle avait brûlé plus d’un milliard d’euros de cash-flow au premier semestre (du 1er avril à fin septembre) de son exercice 2023-2024. Ce qui l’a contraint à sabrer sa prévision de trésorerie pour l’ensemble de son année fiscale, le groupe anticipant un décaissement compris entre 500 millions d’euros et 750 millions d’euros, alors que la génération de cash devait initialement être « significativement » positive.
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Cette annonce a évidemment jeté le doute sur la trajectoire de désendettement de la société, et a amené les investisseurs à se défausser de l’action Alstom, qui avait perdu près de 38% le jour même.
Moody’s accorde toutefois un sursis à la société. L’agence de notation a maintenu jeudi soir la note de l’équipementier ferroviaire à « Baa3 », le dernier cran dans la catégorie « investment » (investissement par opposition à « junk », la catégorie spéculative). Alstom a d’ailleurs érigé le maintien de sa note dans cette catégorie « investment » en priorité absolue.
L’agence a néanmoins abaissé la perspective de cette note passant de « stable », à « négative », ce qui signifie qu’elle pourrait dégrader la note d’Alstom à moyen terme.
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Un cash à améliorer au plus vite
« La perspective négative reflète le risque accru que les principaux indicateurs de crédit d’Alstom restent en dehors de la fourchette de notation ‘Baa3’ au cours des douze prochains mois. La perspective négative reflète également les incertitudes persistantes quant à la capacité de l’entreprise à améliorer durablement sa génération de free cash-flow et sa rentabilité avec une marge d’Ebita (résultat d’exploitation ajustée) supérieure à 5% », développe l’agence.
« Moody’s prévoit que l’entreprise, qui s’est engagée à maintenir une notation de qualité, prendra des mesures pour renforcer son bilan et ses liquidités à court terme », ajoute-t-elle.
Moody’s explique qu’elle pourrait abaisser la note si le niveau d’endettement ajusté d’Alstom ne revient pas au cours des douze prochains mois sur une « tendance allant vers un multiple de 3,75 (le ratio rapportant la dette nette au résultat brut d’exploitation ajusté, NDLR) » contre 4,9 sur le dernier exercice publié, selon les calculs de l’agence. Idem si la marge d’exploitation ajustée demeure sous 5% ou si le flux de trésorerie ajusté reste négatif « sur une base durable », prévient-elle.
Dans le détail de son évaluation, l’agence estime que la génération de cash d’Alstom devrait, certes, s’améliorer prochainement.
« Toutefois, compte tenu de la sous-performance persistante des plans de redressement prévus au cours des trois dernières années, le calendrier et l’ampleur de l’amélioration restent incertains », explique Moody’s. « Alstom a un bilan relativement limité en ce qui concerne la génération d’un flux de trésorerie solide, tandis que l’augmentation de la rentabilité depuis l’acquisition de Bombardier Transport (finalisée en janvier 2021, NDLR) a été plus lente que prévu. L’entreprise doit donc encore démontrer sa capacité à les améliorer de manière significative », considère-t-elle.
Un désendettement à accélérer
Concernant la dette, Moody’s juge que le rythme de désendettement « resterait incertain » si la société ne « complète pas le désendettement organique par des mesures inorganiques supplémentaires pour soutenir le rétablissement de ses paramètres de crédit à un niveau compatible avec une notation ‘investment grade’ au cours des douze prochains mois ».
Des « mesures inorganiques » de désendettement peuvent prendre la forme d’une augmentation de capital ou de cessions d’actifs. La semaine dernière, le directeur financier d’Alstom, Bernard Delpit, a exclu la première possibilité mais a ouvert la porte à la seconde, dans un entretien à Bloomberg.
« Alstom estime que le changement de perspective n’aura pas d’impact sur sa capacité à accéder au financement à court terme et à l’exécution des contrats. Le groupe réaffirme ainsi son engagement en faveur d’une notation ‘investment grade' », a réagi jeudi la société dans un communiqué à l’annonce de Moody’s.
Un moindre mal
Après le verdict de l’agence de jeudi, l’action Alstom recule ce vendredi à la Bourse de Paris sans s’effondrer. Le titre perd 2,2% vers 11h à 13 euros.
« Après les annonces de la semaine dernière, le marché avait pris en compte une potentielle dégradation. Moody’s pouvait soit abaisser la note du groupe soit la perspective de cette note. C’est finalement la moins mauvaise des deux possibilités qui est survenue, ce qui enlève une incertitude et peut presque constituer d’une certaine manière un soulagement », juge un intermédiaire financier.
« L’opinion de Moody’s c’est qu’Alstom peut toujours améliorer sa structure de capital pour maintenir sa note. C’est comme au tennis: la balle était dans leur camp, ils l’ont renvoyée à Alstom qui doit désormais la faire passer au-dessus du filet. Pour cela il faudra qu’ils génèrent un cash-flow positif au second semestre 2023-2024, comme ils l’ont indiqué, c’est la première étape », poursuit cet intermédiaire.
La prévision de cash-flow d’Alstom pour l’ensemble de l’exercice 2023-2024 (soit entre -750 et -550 millions d’euros) implique, en effet, que la génération de trésorerie au second semestre soit positive à hauteur de 400 à 600 millions d’euros.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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