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(BFM Bourse) – Le conseil scientifique d’Euronext a décidé de maintenir l’équipementier ferroviaire dans l’indice de référence. Du moins pour le moment.
Alstom conserve son rond de serviette à la table de l’élite boursière française. Pour au moins trois mois encore.
Le conseil scientifique d’Euronext, l’opérateur boursier de la place parisienne, a décidé jeudi soir de maintenir au sein du CAC 40 l’équipementier ferroviaire, au contraire du groupe de paiements Worldline.
Les deux entreprises étaient toutes les deux grandement pressenties pour quitter l’indice, au vu de leurs récentes déconvenues boursières. Worldline a perdu près de 59% sur une séance et Alstom 37,6%. Le conseil scientifique a donc choisi d’en expulser une seule plutôt que deux.
Le marché avait peut-être commencé à anticiper une sortie du CAC 40 du groupe, qui aurait théoriquement été négative pour son action, car les gérants de fonds indiciels (ETF) auraient été obligés de vendre le titre du fabricant de TGV pour continuer de répliquer la performance du CAC 40.
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Au-delà de la 60e capitalisation boursière à Paris
Ce vendredi l’action réagit bien: elle progresse de 1,2% à 11,77 euros vers 15h20 et se paie même le luxe de résister à une dégradation de JPMorgan qui a abaissé sa recommandation sur la valeur de « surpondérer » à « neutre ».
Alstom reste toutefois en sursis. Avec un plongeon de 48% depuis le début de l’année, et de plus de 70% sur trois ans, l’équipementier ferroviaire demeure la capitalisation boursière la plus faible du CAC 40. A environ 4,5 milliards d’euros, cette capitalisation se situe au-delà de la 60e place à la Bourse de Paris. Même si Euronext regarde non pas la capitalisation totale mais la capitalisation flottante, dans ses critères de décision, ce rang paraît bien insuffisant pour garantir la présence du groupe sur le CAC 40 au-delà du très court terme.
D’autant que les catalyseurs risquent de manquer pour que son action réenclenche un mouvement de hausse. A contrario plusieurs incertitudes pèsent sur le titre du groupe.
Rappelons que la société a échaudé le marché ces dernières semaines, après avoir passé un avertissement retentissant sur sa génération de trésorerie. Au premier semestre de son exercice 2023-2024, clos en septembre dernier, le groupe a brûlé plus d’un milliard d’euros de cash et s’attend à ce que le décaissement de trésorerie se situe entre 500 millions et 750 millions d’euros sur l’ensemble de son exercice. Cet impair a attisé les craintes sur la fragilité de son bilan (qui avaient été pointées dès la mi-septembre par Barclays) avec en filigrane le risque d’une dégradation de sa note de crédit par Moody’s.
L’agence de notation attribue pour l’heure une note « Baa3 » à la société, dernière note avant la catégorie « junk » (spéculative).
Mi-octobre, Moody’s a, elle aussi, accordé un sursis à Alstom, en maintenant cette note tout en abaissant à « négative » sa perspective. L’agence appelait alors le groupe à effectuer des mesures « inorganiques » de désendettement, soit en clair des cessions ou une augmentation de capital.
Le risque de l’augmentation de capital
Or Alstom a érigé en priorité absolue la défense de sa note de crédit, car une dégradation serait (notamment) synonyme de coûts financiers plus élevés.
En conséquence, le groupe a besoin de non seulement de redresser la barre sur sa génération de cash mais aussi de prendre des mesures complémentaires pour diminuer sa dette. La société a indiqué mi -novembre viser 2 milliards d’euros de dette nette en moins d’ici à fin mars 2025.
Pour cela, Alstom compte effectuer des cessions d’actifs représentant 500 millions à 1 milliard d’euros et/ou utiliser des titres de quasi-capital, en passant par exemple par une filiale dans laquelle seraient associés des investisseurs tiers et où seraient logés certains actifs. Avant Alstom, Air France-KLM avait eu recours à de tels procédés, en ouvrant au fonds Apollo des filiales logeant ses programmes de fidélité et ses activités d’ingénierie et de maintenance. Apollo a alors souscrit à chaque fois des obligations perpétuelles, qui sont considérées comme des fonds propres dans les normes comptables internationales.
Cela suffira-t-il pour autant? En plus des deux options évoquées précédemment, le groupe a désormais ouvert la porte à une augmentation de capital, ce qu’il refusait de faire auparavant. Même si Henri Poupart-Lafarge, le PDG, a laissé entendre dans un entretien aux Echos qu’il s’agissait d’une option de dernier recours.
Mais le simple fait d’avoir évoqué cet appel au marché a grippé davantage les investisseurs. « Cela crée une épée de Damoclès malvenue », jugeait le mois dernier Deutsche Bank. « Cela prolonge la période d’incertitude pour les actionnaires. En particulier la vente d’actifs pourrait prendre plus de temps que prévu dans le contexte actuel », prévenait de son côté Stifel.
Nos collègues de BFM Business ont rapporté la semaine dernière que le groupe aurait vraisemblablement du « mal » à atteindre un montant d’un milliard d’euros de cessions d’actifs et jugeaient que l’augmentation de capital risquait d’être « inéluctable ».
Pour les porteurs du groupe, une telle opération serait synonyme d’une dilution potentiellement élevée et risquerait de réduire encore la capitalisation boursière de la société.
Avec de telles incertitudes et risques, il semble donc compliqué pour Alstom de rebondir en Bourse dans les prochains mois. En conséquence, sa place au sein du CAC 40 apparaît toujours fragilisée.
Certes, une génération de cash élevée au second semestre enverrait un bon signal au marché. Mais le groupe ne publiera ses résultats qu’en mai 2024. D’ici là, le conseil scientifique d’Euronext se réunira encore une fois pour statuer sur sa présence au sein du CAC 40, le 7 mars prochain.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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