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(BFM Bourse) – L’équipementier ferroviaire annonce un programme de cession d’actifs pour réduire sa dette, qui est supérieure à 3 milliards d’euros à fin septembre. Alstom n’exclut pas non plus de lancer une augmentation de capital, en fonction des conditions de marché.
Encore une journée difficile pour Alstom à la Bourse de Paris. Le titre de l’équipementier ferroviaire chute de plus de 18% ce mercredi matin vers 11h10, après avoir été réservé à la baisse à l’ouverture.
Cette baisse si importante soit-elle, est toutefois sans commune mesure avec le lourd plongeon de 37,58% encaissé le 5 octobre dernier. Les investisseurs avaient alors été cueillis à froid par le lourd avertissement lancé par Alstom sur sa consommation de trésorerie, un grand indicateur qui concentre l’attention du marché et des analystes.
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A cette occasion, le groupe avait dévoilé des résultats préliminaires sur ses résultats semestriels, clos fin septembre.
« Un appel clair au changement »
Les chiffres annoncés mercredi matin avant Bourse, ressortent « en ligne » avec ceux communiqués le 4 octobre dernier. Le groupe confirme bien avoir consommé plus de 1 milliard d’euros de cash sur le premier semestre (1,119 milliard d’euros). Cette consommation de trésorerie « durant ce premier semestre constitue un appel clair au changement », déclare son dirigeant, Henri Poupart-Lafarge.
Alstom confirme toujours anticiper un flux de trésorerie libre largement négatif sur l’exercice clos en mars prochain, avec un décaissement compris entre 500 millions et 750 millions d’euros.
Dos au mur, Alstom doit serrer la vis. Le groupe a donc annoncé un plan de réduction de coûts pour réduire son lourd endettement après cette importante consommation de trésorerie. Il vise une réduction de sa dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025. A fin septembre, le groupe déclarait une dette de 3,43 milliards d’euros.
Pour dégonfler cette dette, Alstom prévoit un plan d’action comprenant un programme de cession d’actifs pour un montant compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros. Le groupe a également annoncé la suppression de 1.500 postes dans le monde, représentant près de 10% du total des fonctions commerciales et administratives.
Alstom prévoit aussi de se positionner sur des appels d’offre plus rémunérateurs pour privilégier les prises de commandes de « qualité ». Avec à la clé, une augmentation de 0,5% par an de la marge brute du carnet de commandes au cours des trois prochaines années.
Des mesures pour garder sa notation « investment grade »
Le but étant de préserver sa précieuse note de crédit à « Baa3 » chez Moody’s, le dernier cran dans la catégorie « investment » (investissement par opposition à « junk », la catégorie spéculative). L’agence de notation avait accordé un sursis à Alstom sur sa note de crédit, le 12 octobre dernier, soit une semaine après le lourd avertissement d’Alstom sur sa consommation de trésorerie.
Moody’s avait toutefois délivré un carton jaune à Alstom. L’agence de notation avait abaissé la perspective de cette note passant de « stable », à « négative », ce qui signifie qu’elle pourrait dégrader la note d’Alstom à moyen terme, si le niveau d’endettement ajusté d’Alstom ne revenait pas à un niveau raisonnable. D’autres indicateurs vont conditionner la décision de l’agence de notation, comme une marge d’exploitation ajustée qui reste sous 5% ou si le flux de trésorerie ajusté demeure négatif « sur une base durable », prévient-elle.
Moody’s avait également jugé que le rythme de désendettement « resterait incertain » si la société ne « complète pas le désendettement organique par des mesures inorganiques supplémentaires pour soutenir le rétablissement de ses paramètres de crédit à un niveau compatible avec une notation ‘investment grade’ au cours des douze prochains mois ».
Une augmentation de capital dans les tuyaux?
Des « mesures inorganiques » de désendettement peuvent prendre la forme de cessions d’actifs ou d’une augmentation de capital. Le directeur financier d’Alstom, Bernard Delpit, avait déjà évoqué la première solution, dans un entretien à Bloomberg début octobre. Il avait aussi fermé la porte à la seconde solution. Or, force est de constater que le temps presse pour Alstom, avec la crainte de perdre sa précieuse notation investment grade, et donc de se financer à des conditions moins avantageuses.
Alstom a donc changé son fusil d’épaule et dit dans son communiqué de presse étudier un appel au marché pour accélérer le processus de désendettement de l’entreprise, « en fonction des conditions de marché ». De quoi encore plus cristalliser les inquiétudes du marché, puisqu’une augmentation de capital est synonyme de dilution pour les actionnaires.
Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le retour aux actionnaires sera aussi sacrifié. Le groupe a aussi prévenu que son conseil d’administration proposera lors de l’Assemblée générale des actionnaires en juillet 2024 de ne pas avoir de dividende au titre de l’exercice en cours.
Pour piloter le renouveau d’Alstom, le groupe va aussi simplifier son organisation. Les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général seront alors dissociées. Henri Poupart-Lafarge restera directeur général tandis que la présidence du groupe sera assurée par Philippe Petitcolin, l’ancien directeur général de Safran.
Le lien de confiance avec les actionnaires, déjà assez fragile après le lourd avertissement sur sa génération de trésorerie lancé en octobre dernier, est encore plus entamé. Le titre Alstom ne parvient toujours pas à se remettre de sa chute historique en Bourse, et cède encore 43% depuis cette grosse déconvenue.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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