[ad_1]
(BFM Bourse) – La banque britannique a débuté le suivi du titre avec un conseil à « sous-pondérer » et un objectif de cours à 16,5 euros. L’établissement s’inquiète de la génération de cash de l’équipementier ferroviaire, de sa dette, d’un ralentissement des commandes voire d’une dégradation de Moody’s.
Depuis le rachat du canadien Bombardier Transport, finalisé début 2021, Alstom mène un long chemin de croix boursier. L’action perd plus de 45% sur trois ans et ne fait rien ou presque depuis le début de l’année (+0,7%), malgré une dynamique positive au printemps dernier.
À lire aussi
L’équipementier ferroviaire doit actuellement exécuter et sortir de son carnet d’ordres les contrats difficiles hérités de Bombardier (en Suisse et au Royaume-Uni, par exemple) avec des marges négatives. Selon les projections de la société, ces contrats représenteront encore 1,7 milliard d’euros dans son carnet d’ordres sur l’exercice 2023-2024, chiffre qui tombera à 1 milliard sur l’exercice suivant. Le groupe doit aussi rassurer chaque semestre sur sa génération de trésorerie, sous étroite surveillance du marché, alors que sa dette nette dépasse 2 milliards de dollars.
Or, ce mercredi, la banque Barclays a jeté une pierre dans le jardin de l’équipementier ferroviaire. L’établissement britannique a ainsi initié sa couverture sur l’action avec une recommandation à « sous-pondérer » (l’équivalent de « vendre » chez Barclays) et un objectif de cours de 16,5 euros (soit pratiquement -32% par rapport au cours de clôture de mardi soir).
Sans surprise, le titre Alstom souffre ce mercredi. L’action abandonne 3,5% à 23,23 euros, accusant la plus forte baisse du CAC 40.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Un « transport vert » moins porteur?
Barclays reconnaît les efforts que la direction a effectué pour exécuter les contrats les moins performants financièrement de son carnet d’ordres, jugeant que le groupe a su naviguer « en eaux troubles ». Mais la banque britannique est préoccupée par plusieurs éléments.
Sur le plan de l’activité, l’un des attraits boursiers d’Alstom reste sa dynamique de prises de commande, portée par les plans de nombreux pays pour développer le rail, mode de transport par essence le moins émetteur de CO2. Mais ce tableau idyllique est relativisé par la banque. « Les perceptions autour du transport « vert » et l’allongement de la durée du carnet de commandes masquent la nature cyclique du marché ferroviaire », pointe Barclays.
L’établissement souligne que les prises de commandes ont reculé l’an passé et juge que le pic du cycle est désormais passé.
Barclays s’inquiète également de la trajectoire de génération de trésorerie d’Alstom. Le groupe a publié l’an dernier un flux de trésorerie libre positif de 199 millions d’euros. Mais l’établissement retient une autre définition de la génération de cash que la société. Et sur cette base, Barclays arrive à un chiffre légèrement négatif. Toujours sur la base de cette définition, la banque estime que le groupe brûlera du cash sur les trois prochains exercices (autour de 580 millions d’euros en cumulé, selon ses prévisions).
Un risque de dégradation de la note de crédit ?
Barclays anticipe aussi une amélioration de la rentabilité moindre qu’anticipé par Alstom et par le consensus des analystes. Elle table sur une marge d’exploitation ajustée de moins de 7% sur l’exercice clos en mars 2026, contre plus de 8% pour le consensus et une fourchette comprise entre 8% et 10% pour Alstom sur ce même horizon. Ce notamment en raison de la persistances des coûts de main d’œuvre et des composants.
Autre point: le bilan de la société. Barclays estime que son endettement est élevé. Et l’établissement considère qu’Alstom risque une dégradation de la part de Moody’s. En mai l’agence de notation avait abaissé la note d’Alstom d’un cran à « Baa3 » contre « Baa2 » précédemment, la dernière note de la catégorie « investissement ». Rappelons que l’entreprise a érigé en priorité la défense de sa note de crédit en catégorie « investissement ». Mais Moody’s avait associé une perspective « stable » (et non pas « négative ») à cette note et Alstom avait assuré que cette décision n’avait aucun impact sur sa trajectoire financière.
Barclays souligne qu’il est critique pour Alstom de tenir cette note en catégorie investissement « car une dégradation pourrait rendre plus coûteux le financement à court terme (y compris les billets de trésorerie) et les garanties liées au projet ». Pour cela elle souligne que Moody’s aura besoin de voir une amélioration des marges, une baisse significative du levier d’endettement et une génération de cash positive sur les prochains 12-18 mois, autant d’objectifs à risque, selon la banque.
« Nous pensons que le marché surestime la trajectoire de croissance du marché final (un marché largement axé sur le remplacement) » du groupe et « sous-estime les risques liés à l’activité et au bilan d’Alstom ainsi que la vigueur et la qualité de ses résultats, conclut Barclays.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur ALSTOM en temps
réel :
[ad_2]
Source link