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(BFM Bourse) – Après l’avoir déjà fait avec ChatGPT en début d’année, BFM Bourse a demandé le 13 juillet à Bard, le robot conversationnel de Google, dix actions sur lesquelles investir sur un horizon de trois mois. Comment ces valeurs se sont-elles comportées depuis?
Avertissement important: nous nous sommes livrés à un pur exercice théorique avec ChatGPT et Bard. En aucune façon nous ne recommandons d’investir sur la base de conseils donnés par une intelligence artificielle, ni de choisir un horizon aussi court de trois mois. Les conseils habituels (bien s’informer sur les titres en question, diversifier son portefeuille, privilégier le long terme) prévalent.
Bard fera-t-il « mieux » que ChatGPT? Comme nous l’avions déjà effectué avec le robot conversationnel d’OpenAI au début de l’année, nous avons demandé à celui de Google de nous citer des actions sur lesquelles investir sur un horizon de trois mois (*), avec cinq titres à Wall Street et cinq titres à la Bourse de Paris.
Une différence avec ChatGPT s’observe déjà: Bard répond directement à cette demande et donne sans problème 10 actions, avec néanmoins une mise en garde (utile).
« Avertissement: je ne suis pas un conseiller financier et ceci n’est pas un conseil financier », prévient-il. « Veuillez noter qu’il ne s’agit que d’une liste de 10 actions dans lesquelles vous pouvez envisager d’investir. Il est important d’effectuer vos propres recherches avant de prendre toute décision d’investissement », recommande-t-il par ailleurs.
En comparaison, il avait fallu insister avec ChatGPT en janvier pour parvenir à nos fins. Et à plusieurs reprises, y compris cette semaine, nous avons tenté de renouveler l’expérience mais sans succès. « Je suis désolé, mais je ne peux pas fournir de conseils d’investissement spécifiques ou de recommandations sur les actions, car les prix des actions peuvent être très volatils et soumis à divers facteurs qui peuvent changer rapidement », nous a répondu le robot conversationnel d’OpenAI.
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Des valeurs très consensuelles
Concernant les valeurs retenues, Bard ne s’est pas foulé, comme ChatGPT d’ailleurs. A Wall Street, ses choix ont porté sur les mêmes valeurs que le robot d’OpenAI. A savoir Apple, Microsoft, Amazon et Nvidia. Seule différence, sur le dernier titre: Bard a cité Tesla contre Bank of America pour ChatGPT. Mais les deux robots ont spontanément évoqué des groupes de tech bien installés et figurant parmi les plus fortes capitalisations boursières au monde.
Pour les cinq valeurs parisiennes, Bard a cité des groupes du CAC 40 très connus, à savoir Danone, Axa, TotalEnergies, LVMH et Airbus. On remarque néanmoins une certaine diversification sectorielle. ChatGPT avait, lui, donné également TotalEnergies et Airbus, mais avait aussi jeté son dévolu sur Sanofi, Orange et BNP Paribas, évitant ainsi le secteur du luxe.
Au final, comment s’est comporté le portefeuille cité par Bard? A-t-il mieux performé que celui de ChatGPT sur la même période (nous avons conservé les 10 valeurs de janvier citées par ChatGPT)? Pour déterminer la variation de ces 10 valeurs, nous avons supposé un investissement égal pour chaque titre du « portefeuille » construit à partir des actions évoquées par chaque robot.
Réponse: les actions citées par Bard n’ont pu éviter le marasme qui a affecté le marché actions ces derniers mois. C’est bien moins vrai pour ChatGPT.
Bonne performance à Paris
A Wall Street, les cinq valeurs citées par Bard ont reculé en moyenne de 2,8%, les groupes de tech ayant été plombés par la remontée des rendements obligataires qui pèse sur la valorisation des groupes de croissance. C’est un peu mieux que les cinq de ChatGPT (-3,5%) tout simplement parce que Tesla a moins chuté que Bank of America sur la période (-5,4% contre -9%).
Le résultat est un peu plus intéressant à Paris. Grâce à Totalénergies (+18,7%), qui a été soutenu par la hausse des cours du pétrole et une journée investisseurs réussie, ainsi qu’Axa (+ 7%), les cinq valeurs parisiennes de Bard n’affichent un recul moyen sur la période que de 0,58%. La moyenne est toutefois lestée par LVMH (-22%), alors que le luxe connaît un trou d’air boursier dû à une reprise décevante de la Chine à une normalisation de la demande. LVMH a par ailleurs déçu avec la publication de son activité du troisième trimestre, cette semaine.
De son côté, ChatGPT réalise une performance nettement positive à Paris, de 6,95%. Comme Bard, Totalénergies pousse le chiffre vers le haut, et, par ailleurs, l’absence de LVMH fait du bien. De plus, les trois valeurs citées uniquement par ChatGPT ont signé de bonnes performances. Orange a pris 4,6%, grâce récemment à une note positive de Bank of America, BNP Paribas s’est adjugé 5,4%, porté par de bons résultats semestriels, et Sanofi s’est adjugé 11,5%, alors que Berenberg est passé à l’achat sur le titre et que l’aversion au risque sur le marché a pu bénéficier aux valeurs jugées défensives, comme les groupes pharmaceutiques.
De la chance?
Au final, la variation brute (hors effets de changes et commission, frais de gestion et/ou d’intermédiaires financiers) des dix valeurs de Bard s’inscrit à -1,69% depuis le 13 juillet. Soit un repli un peu moindre que celui du CAC 40 sur la même période (-2,8%) et du S&P 500 (-3%). ChatGPT, grâce à ses valeurs parisiennes, fait mieux, avec une hausse de 3,4%.
Supposons que vous ayez investi 10.000 euros sur les 10 valeurs (1.000 euros sur chaque titre) de Bard et ChatGPT le 13 juillet, vous auriez actuellement 10.749 euros avec le premier et 11.083 euros avec le second, hors frais et commissions d’intermédiaire financier. Pourquoi ces plus-values sont plus élevées que les performances brutes? Tout simplement grâce à des gains de changes sur les valeurs américaines, le dollar s’étant apprécié de plus de 5% depuis le 13 juillet, date à laquelle l’euro a quasiment atteint son pic de 2023 face à l’euro. Depuis l’aversion au risque a bénéficié au billet vert et malmené la devise de la zone euro.
Soyons réalistes: que ce soit Bard ou ChatGPT, leurs performances meilleures que celle du marché sont certainement dues à la chance et nous ne saurions que trop vous conseiller de ne pas tenter l’expérience que nous avons effectuée.
Dans un post publié sur LinkedIn en février, Stephane Renevier, analyste pour le portail financier Finimize, expliquait que ChatGPT pouvait aider éventuellement à décortiquer les forces et faiblesses d’une valeur, mais toujours en vérifiant et en approfondissant son analyse.
« ChatGPT est loin d’être parfait: il a été formé sur un ensemble de données antérieures à 2022. Son contenu est souvent trompeur ou tout simplement erroné. Et il ne comprend pas du tout le contenu qu’il produit », écrivait-il.
« ChatGPT ne vous permettra pas de découvrir des joyaux cachés. Il ne vous permettra pas de générer directement de l’alpha [pour faire simple de la surperformance sur un portefeuille, NDLR]. Vous ne deviendrez pas un analyste superstar en l’utilisant », insistait-il.
Toujours vérifier les données d’une IA
Selon un questionnaire mené par le Certified Financial Planner Board of Standards (CFPB), regroupement de deux organisations américaines, en août, 31% d’investisseurs particuliers (sur un total de plus de 1150 adultes) déclaraient (malheureusement) être « à l’aise » avec l’idée de prendre des conseils financiers via des outils d’IA générative, sans vérifier ces conseils et ces informations avec une autre source. Ce qu’il ne faut évidemment pas faire.
« Les médias sociaux et l’IA générative sont prometteurs en tant qu’outils de partage d’informations, mais ils ne pourront jamais remplacer l’expertise et la connaissance du client d’un planificateur financier », prévenait Kevin Keller du CFPB. « La vérification des données auprès d’une source tierce réputée (…) est le meilleur moyen pour les consommateurs de s’assurer qu’ils restent sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs financiers », ajoutait-il. Un conseil qui vaut très largement en Bourse…
Zachariah Walker de Markets.com soulignait de son côté en mai que ChatGPT ne pouvait pas analyser les nouvelles données ou informations dès qu’elles apparaissent, ce qui signifie « que ChatGPT a le potentiel de produire des résultats peu fiables ». « Ce qui peut convenir pour s’amuser un peu, mais devient un risque sérieux lorsqu’on lui demande de traiter des questions financières importantes qui ont des implications sérieuses pour l’utilisateur qui compte sur l’algorithme pour fonctionner de manière productive », prévenait-il.
(*) Pour des questions pratiques et de calendrier nous avons arrêté les compteurs des performances à jeudi vers 13h, soit quasiment trois mois (13 juillet -12 octobre) sur la période.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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