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(BFM Bourse) – La banque américaine est passée de « surpondérer » à « sous-pondérer » sur le groupe de transport aérien, ainsi que sur ses rivaux Lufthansa et IAG. La banque redoute que les augmentations de capacité dans le secteur se traduisent par un environnement tarifaire moins favorable.
L’année 2023 a clairement été celle du rebond pour les compagnies aériennes, du moins sur le plan des résultats. Les comptes du troisième trimestre d’Air France-KLM l’ont clairement illustré: le groupe de transport aérien franco-néerlandais a dégagé un résultat d’exploitation record, à 1,34 milliard d’euros.
Ce qui, outre la reprise du trafic aérien, souligne la transformation du groupe menée par le directeur général Ben Smith, élu mardi manager de l’année aux BFM Awards de 2023.
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Reste qu’après cette année 2023 magnifique pour le secteur, des questions se posent évidemment pour l’an prochain. Les groupes de transport aérien bénéficieront-ils encore de vents favorables aussi prononcés?
JPMorgan est venue ce jeudi 7 décembre poser une pierre dans le jardin des compagnies aériennes. La banque américaine a dégradé plusieurs valeurs du secteur en Europe. L’établissement redoute que des augmentations de capacités, c’est-à-dire pour simplifier le nombre de vols et de liaisons mises en place par les transporteurs, pèsent sur les « yields », c’est-à-dire l’environnement tarifaire (et donc les prix).
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Le long-courrier sous pression
JPMorgan s’inquiète d’ailleurs davantage pour les vols long-courriers, craignant une « suroffre » sur ce segment, alors qu’au contraire les vols court-moyen courrier ne devraient pas connaître de croissance de capacité importante, en raison des problèmes de Pratt&Whitney. Des centaines d’avions équipés par le motoriste, comme les monocouloirs A320 d’Airbus, sont en effet cloués au sol en raison d’un problème technique sur le moteur GTF. Ce qui pèse évidemment sur l’offre de vols court-courrier.
La banque préfère ainsi les low-costs aux compagnies « legacy », comme Air France-KLM, Lufthansa ainsi qu’IAG, la maison-mère de British Airways et Iberia.
« Nous sommes prudents à l’égard du secteur jusqu’en 2024, étant donné le potentiel de fortes augmentations de capacité qui rencontrerait une demande sous-jacente de passagers plus faible », souligne JPMorgan. La banque redoute que l’affaiblissement de la demande domestique observée aux Etats-Unis se transmette à l’Europe, même si les capacités sont moins importantes qu’aux Etats-Unis sur ce segment (100% du niveau de 2019, contre environ 120% aux Etats-Unis).
Vers une baisse des bénéfices pour Air France-KLM?
Air France-KLM n’échappe au pessimisme de JPMorgan. La banque américaine est passée de « surpondérer » à « sous-pondérer » sur le titre, ce qui revient à abaisser son conseil d’acheter à vendre, et son objectif de cours a été sabré à 9,5 euros contre 21,5 euros précédemment.
À la Bourse de Paris, l’action Air France-KLM encaisse mal le choc: l’action du groupe de transport franco-néerlandais perd 5,8% vers 11h, accusant le repli le plus prononcé du SBF 120.
Pour autant, la banque juge que le groupe n’a pas ménagé ses efforts ces dernières années. « Air France-KLM est fondamentalement une meilleure entreprise qu’avant la pandémie, la reprise des marges témoignant de la restructuration effectuée au sein du groupe. Le bilan s’est également beaucoup amélioré et la société devrait atteindre une position de fonds propres positive d’ici la fin de l’année », explique JPMorgan.
Mais la banque américaine observe des signaux qui suggèrent que les hausses de capacités pénalisent déjà potentiellement les yields et le coefficient de remplissage des avions du groupe au quatrième trimestre. En conséquence, « nous craignons que l’augmentation de la capacité l’année prochaine puisse entraîner une pression sur les revenus unitaires et une baisse des bénéfices en glissement annuel », ajoute-t-elle. Le consensus des analystes compilé par Bloomberg table sur une amélioration du résultat d’exploitation d’Air France-KLM en 2024, ce qui lui semble difficile à réaliser.
Notons qu’Air France-KLM tiendra le 14 décembre (soit dans une semaine) une journée dédiée aux investisseurs qui permettra peut-être au groupe d’apaiser les craintes du marché et des analystes.
En dehors d’Air France-KLM, JPMorgan a également abaissé sa recommandation à « sous-pondérer » contre « surpondérer » sur Lufthansa, et à « sous-pondérer » contre « neutre » sur IAG.
Elle reste à « neutre » sur EasJet et Wizz alors que sa valeur préférée dans le secteur demeure Ryanair, la banque étant séduite par ses marges de première classe et sa trésorerie. La low-cost irlandaise signe d’ailleurs une performance remarquable depuis le début de l’année, avec un bond de son action de 50% en 2023.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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