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Dans quelques jours, près de 700.000 Français vont voir le niveau de leur retraite complémentaire relevé, a indiqué le régime Agirc-Arrco ce jeudi. Ils vont en effet bénéficier de la fin définitive du système de malus sur les pensions complémentaires décidée par les partenaires sociaux gérant le régime des salariés du secteur privé dans le sillage de la réforme des retraites de 2023 .
Mis en place en 2019, le système de malus visait à inciter les salariés à travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite pour redresser les comptes du régime complémentaire. Il minorait de 10 % pendant trois ans la pension de ceux qui faisaient le choix de partir au plus tôt et promettait un « bonus » pour ceux qui reportaient leur départ d’au moins deux ans.
Report de l’âge légal
Compte tenu du report de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans adopté dans la douleur au Parlement au printemps dernier après l’opposition de la rue, le patronat et les syndicats ont décidé à l’automne dernier de supprimer ce malus en distinguant deux cas de figure. Les personnes parties à la retraite depuis le 1er décembre y ont toutes échappé.
Pour les Français déjà retraités avant cette date, la suppression du malus avait été reportée au mois d’avril. Elle se fera donc ressentir sur les pensions versées la semaine prochaine. Une aubaine sachant que la retraite complémentaire peut représenter entre 30 et 60 % des pensions des salariés.
Les retraités ne pourront toutefois pas récupérer les sommes qui ne leur ont pas été versées par le régime au titre du malus. Ce geste des partenaires sociaux représente un effort de l’ordre de 500 millions d’euros pour le régime (en année pleine).
Résultat « rassurant »
Il ne s’est pas encore ressenti sur les comptes de l’Agirc-Arrco en 2023. Ceux-ci ont terminé l’année largement dans le vert, un résultat « positif et rassurant pour les retraites des salariés du privé », a tenu à souligner Didier Weckner, le vice-président de l’Agirc-Arrco.
Dans le détail, le résultat technique (la différence entre les cotisations et les pensions) s’est élevé à 4,3 milliards d’euros. Malgré l’augmentation des ressources du régime, sur fond d’augmentation de la masse salariale, le résultat est en légère baisse par rapport à l’année précédente (où il était de 5,6 milliards). Cette inflexion est notamment le reflet des revalorisations de pensions décidées par les partenaires sociaux gestionnaires du régime.
Revalorisations de pensions
Après avoir acté une hausse des retraites complémentaires de 5,12 % en novembre 2022, les syndicats et le patronat sont convenus de revaloriser encore les pensions à hauteur de 4,9 % en novembre dernier . Un effort de 4,4 milliards d’euros pour le régime quand le régime a aussi dû encaisser une augmentation du nombre de retraités, sur fond d’arrivée à la retraite des baby-boomers.
Les résultats 2023 n’ont cependant pas été touchés par la réforme des retraites, qui doit conforter les excédents du régime. L’année dernière, l’exécutif confronté aux déficits persistants du régime de base malgré sa réforme , lorgnait sur ces excédents et espérait pouvoir en capter une partie, officiellement pour financer l’augmentation des petites pensions (mico) prévue par la réforme de 2023, au bénéfice des plus modestes.
Dérapage des finances publiques
Les partenaires sociaux ont cependant obligé l’exécutif à battre en retraite . Ils se sont engagés à plancher sur la façon dont le régime pourrait soutenir les plus modestes mais insistent pour qu’un éventuel coup de pouce soit concentré sur les bénéficiaires du régime.
Peu pressés d’avancer sur ce sujet , syndicats et patronat doivent se retrouver à nouveau le 5 avril pour en discuter. En attendant, les représentants de l’Agirc-Arrco ont insisté sur le fait qu’il existait déjà au sein du régime des systèmes de solidarité bénéficiant au plus fragiles (veuves, chômeurs).
Ils ont aussi souligné que l’excédent de l’Agirc-Arrco « vient en déduction du déficit public ». Une façon de suggérer au gouvernement, confronté à un dérapage brutal des finances publiques , que ce n’est pas une éventuelle ponction des ressources du régime complémentaire qui redorerait les comptes de la nation aux yeux des agences de notation.
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